Les grands corbeaux
Les grands corbeaux de la montagne noire
Tragiques,étendent leurs ailes d’envergure
Par delà les rives des fleuves enchantés
Où glissent de gentils pêcheurs
Aux enfants minces et mutins.
Les noirs messagers ont pris leur envol
Il ya longtemps de ça
Quittant ces nids profonds et troubles
Au coeur de la forêt d’effroi.
Je les vois planer sur ces villages roses
Aux toits frémissants au doux vent de saison.
Ils hantent les colombiers
Persécutent les calmes oiseaux des clochers.
C’est de là-haut qu’ils nous épient
Les grands corbeaux fondent sur les fruits pleins
D’un dernier messidor.
Ils ont la couleur des diables d’avant
Dont parlaient aux veillées
Chemineaux et passants
Quand sur la route et dans la lande
On rencontrait chemin faisant
L’amitié,le pain,la candeur.
C’était il y a bien des hivers
Au temps où dans le ciel et les cimes
Ne régnaient pas en maîtres
Les grands corbeaux dont l’oeil perce
Les hommes qui bientôt
Leur ressembleront.