When I was young
Bien sûr presque personne ne se souvient des Zombies.S'il n'en reste qu'un je serai celui-là.Les Zombies ont un court moment joué dans la cour des grands mais le Moloch du rock dévore ses enfants et les rejette aussi vite.
Retour sur la carrière des Zombies dont les leaders Rod Agent et Colin Blunstone devaient ensuite et en solo obtenir la reconnaissance de quelques initiés mais jamais du grand public.Les Zombies avaient au départ une culture musicale bien plus forte que les Beatles et une solidarité rare dans les groupes pop.La musique de Zombies s'écoute encore de nos jours car sa frâîcheur et ses harmonies sont bien au delà des courants.Quelques titres: She's not there, Tell her no, I want you back again, Leave me be.
Mais le bâton de maréchal des Zombies est sans doute le somputeux album Odessey and Oracle (1968) que les historiens du rock n'hésitent pas à classer au niveau de Sergeant Pepper's, du Pet sounds des Beach Boys, du L.A Woman des Doors, bref du nec plus ultra de la planète rock. L'illustration évoque la grandeur de la fin des sixties et la gloire des 30cm dont on pouvait épingler la pochette aux murs de nos adolescences vacillantes
Italo
Kazan
Bien sûr cette photo n'a pas plu à tous.Je n'ai pas l'intention de revenir sur l'attitude d'Elia Kazan il y a 50 ans.J'aimerais simplement attirer l'attention sur un formidable livre de cinéma:Elia Kazan,une Amérique du Chaos,de Florence Colombani(éditions Philippe Rey).C'est un bouquin bref,concis,plein de punch,en aucun cas une biographie de Kazan,histoire typiquement américaine de cet émigrant grec né en Turquie.L'auteur nous fait pénétrer dans l'oeuvre intime de Kazan,pétrie de contradictions.L'homme Kazan ne se laisse pas enfermer,ni circonscrire.Il se sentira toujours outsider et doutera toute sa vie,partagé entre besoin d'approbation collective,culpabilité et arrogance.Un homme,un cinéma heurté,contradictoire à la rencontre d'autres hommes,difficiles eux aussi,Tennessee Williams,John Steinbeck,Marlon Brando.Florence Colombani en parle si bien que vous n'aurez qu'une envie,voir ou revoir au moins une dizaine de ses films qui traitent du chaos que sait être l'Amérique et de la passion des héros de Kazan.
Sur la liste noire
Le sel de la terre est un film unique que je n'avais jamais vu.Réalisé quasi clandestinement en 54 par des victimes du McCarthysme il ne fut distribué aux Etats-Unis qu'en 1965. Bertrand Tavernier dit que ce film est incritiquable par son existence même. Tourner le film fut un exploit physique et moral entre les mauvais coups des milices,les coups tordus du FBI,les intimidations des syndicats. Herbert Biberman,Michael Wilson et Paul Jarrico terminèrent le film qui fut immédiatement boycotté et fort peu diffusé depuis. Je ne m'étendrai pas sur la sinistre chasse aux sorcières bien que cette période mérite d'être étudiée avec le recul nécessaire qui me semble encore manquer tant les démagogies diverses se portent bien.
Mais que vaut le film Le sel de la terre? Les films dits militants ne m'intéressent pas souvent parce que schématiques et d'un courage très relatif avec une nette tendance à brosser dans le sens du poil sur laquelle je ne gloserai pas davantage.L'aventure du Sel de la terre c'est autre chose.Et le film qui raconte une grande grève de mineurs mexicains au Nouveu-Mexique présente une lecture plus déroutante que je ne l'aurais cru car je m'attendais bien sûr à la traditionnelle leçon de morale.Or le film décrit bien sûr la lutte de ces mineurs exploités mais il nous donne à voir un deuxième bras de fer bien plus engagé à mon avis,la volonté des femmes de mineurs d'avoir leur mot à dire.Et c'est dans ces images de femmes défilant en lieu et place de leurs maris que le film décolle vraiment en un noir et blanc qui évoque les merveilles néoréalistes dont je vous rebats les oreilles régulièrement. Le sel de la terre n'est pas un film féministe où quelques harpies s'en prennent aux hommes,c'est un film où les épouses se battent pour que leurs maris les traitent mieux que les exploiteurs ne le font des mineurs.Cette double lecture est de loin le plus intéressant de ce film pas comme les autres.Herbert Biberman fut l'un des Dix de Hollywood condamné à la prison.