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10 octobre 2006

Deux films de Mizoguchi

Pour moi Kenji Mizoguchi n'était qu'un célèbre réalisateur classique mais je n'avais jamais rien vu de lui. J'ai un peu remédié à cela et suis désolé d'être si souvent très loin de l'actualité du cinéma.

    Les amants crucifiés(54) est adapté d'un récit japonais ancien et témoigne d'une rare maîtrise de l'espace et de la géométrie scénique.Cette histoire d'honneur et d'adultère est un conte cruel qui nous présente un Japon du passé certes mais qui pourrait avoir quelques résonances contemporaines. La femme du Grand Imprimeur et l'un de ses employés fuient l'injustice et le lynchage(ou presque).

     Une symbolique très riche, on s'en doute dans ce cinéma japonais très épuré, et des images de liberté au-delà du châtiment) contrastent avec une certaine claustrophobie voulue dans les scènes d'intérieur avec l'utilisation des cloisons, paravents et autres éléments rectilignes.A remarquer aussi la profondeur de champ et la réussite de rares scènes de rue,en fait toujours la même rue qui rend en quelque sorte la justice lors de la marche des amants suppliciés.

Visuel du produit

L'intendant Sansho(54) se situe à l'époque médiévale et il faut un peu de temps pour saisir les finesses de l'administration du Japon de cette ère avec les gouverneurs, les ministres et les intendants des domaines privés ou publics. Mais c'est aussi une oeuvre magistrale que je dirais centrée sur l'exil. Il y a l'exil du père pour raisons politiques,puis celui de la mère vers une île perdue et la prostitution qui, on en conviendra es un fameux exil de soi-même. Enfin l'Intendant Sansho que l'on voit assez peu dans le film représente la cruauté et le totalitarisme qui ont contraint le frère et la soeur à une sorte de bagne.

    Il y a même un exil de l'identité :les deux jeunes héros changent de nom et c 'est au terme d'une sorte de lavage de cerveau que la jeune fille sera conduite au suicide et que son frère fuira vers la rédemption, si douloureuse soit-elle. C'est un film qui "marche sur les eaux", l'élément liquide étant prééminent comme souvent dans l'archipel du Japon.

    L'édition DVD est de qualité pour l'image, accompagnée d'un opuscule intéressant mais très savant de Jean-Christophe Ferrari pour Films sans Frontières. Vous saviez, vous, ce que voulait dire le mot concaténation, par exemple? Quant aux suppléments, ce sont quelques lignes sur l'Histoire du Japon, les origines littéraires et les intentions du scénariste qui apparaissent sur l'écran. Je déteste ça et préfère pour cela un modeste livret plus facile à déchiffrer.

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Commentaires
N
Tu as bien raison d'évoquer la thématique de l'exil pour L'intendant Sansho. Su coup ça donne encore plus de profondeur au récit... :)
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N
Je découvre aussi Mizoguchi en ce moment et c'est un régal. <br /> Les amants crucifiés est vraiment magnifique en effet, ainsi que Les contes de la lune vague après la pluie.
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