Enfin vint le dernier soir A la recherche de l’arbre ultime Serait-il là,maître des cimes De la palmeraie ancienne Courbant sous le sirocco noir D’une oasis algérienne. Serait-il modeste fruitier Rosissant au printemps normand D’une terre de liberté Près des grands cimetières blancs Allais-je encore le débusquer Abritant,Amazonien Les derniers Indiens Cueillis par l’hébétude Et le jaguar y feulerait Dans la dense nuit meurtrie du Sud. J’aurais aimé le rencontrer là haut Cyprès toscan de la douce colline Penché sur Florence et l’Arno Jouant la comédie divine Veillerait-il,acacia,ombrelle Sur la savane aux vives gazelles Priant pour la pluie Pour la vie. Resterait-il à jamais symbole Cèdre bleu de ce Liban Où la colombe à peine s’envole Paisible érable chantant Au coeur du Saint Laurent. J’ai vu l’arbre ultime Ni le saule larmoyant De mes amours de douze ans Ni ce boréal et fragile sapin Ni ce rouge géant californien? Non,c’était l’arbre du crime C’était l’arbre bourreau Et le chanvre assassin Greffé sur ses rameaux Ployait comme un rictus dernier Sous le faix des hommes condamnés.
17 octobre 2006
L'arbre ultime
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