Ophélie
Quatre rameurs vêtus de jaune
De leur geste modèle tracent la Meuse froide
Je remonte mon col, là, sur la passerelle
Le Mont Olympe, vert novembre
Semble se regarder
Narcisse en ces eaux noires
Trois cygnes s'y pavanent
J'aime leur arrogance
Près du moulin aux arches empierrées de neuf
Cet homme là, dit-on, chaussait des semelles de vent
L'homme de plusieurs vies
Des périssoires longent le corps si blanc
Ophélie la douce, sur le fleuve, plus qu'alanguie
Parmi lys et saulaies
Les coureurs que je croise,au tempo haletant
Me font un gentil signe
Je marche seul et les yeux secs
Le coeur presque calme