Le vieux monsieur qui ressemblait à mon père
Ceux qui me suivent un peu savent l'amour que je porte au Néoréalisme italien et à ses maîtres.Le film Umberto D.(51) est dédié par Vittorio de Sica à son père Umberto de Sica.Il n'y a pas tant de films dans l'histoire dont le héros soit un paisible retraité.En cela le Néoréalisme n'a jamais été égalé et je crois que l'état de grâce de ces films en symbiose avec un peuple,une époque,un pays restera une exception qui donne au cinéma ses titres de noblesse.Je parle là de la noblesse du coeur pour ces oeuvres consacrées aux humbles.Interprété,habité plutôt par Carlo Battisti qui était professeur,Umberto D. touche au plus profond de chacun de nous.Umberto c'est mon père et c'est le vôtre.C'est moi demain ou après-demain.De Sica ne désigne pas les coupables car le Néoréalisme ne s'est jamais érigé en procureur.Ce mouvement unique a simplement rendu le cinéma à la rue et à ses habitants,modestes retraités, chômeurs, femmes enceintes,sans logements, pêcheurs,petits voleurs, prêtres modestes,simplets de village.Ne vous privez pas de cette vingtaine de films inoubliables auxquels la Nouvelle Vague,le Free Cinema anglais,les cinémas du Tiers Monde émergent doivent tant.
Carlotta films qui présente ce DVD l'accompagne d'un formidable document canadien de 65 nommé Cinéma et vérité où interviennent,tous dans un français parfait,et d'une très haute culture, De Sica, Rossellini, Zavattini,Antonioni,Amidei,Castellani.On n'assiste pas à un cours de cinéma,non.On écoute ces intellectuels sentimentaux engagés modérés.Le contraire de nombre de têtes à claque à la vue basse qui donnent des leçons à qui,mieux mieux.