Le douloureux cinéma de Zurlini
Zurlini n'a fait que peu de films.Je voudrais attirer l'attention sur ce metteur en scène rare et inspiré qui a signé en 60 le formidable La fille à la valise avec Claudia Cardinale et Jacques Perrin tous deux très jeunes. Une jeune provinciale est victime d'un beau parleur. C'est une situation fréquente au cinéma mais Aïda n'est pas de la race des victimes. Pas très éloigné de la Nouvelle Vague française cette réalisation est affranchie des séquelles du Néoralisme mort depuis quelques années. C'est le jeune frère du Don Juan qui va prendre en main le destin d'Aïda qui l'aidera à prendre conscience de la difficulté de devenir adulte et responsable. Ancré dans le social le film ne sera pas un succès commercial. Valerio Zurlini n'en aura jamais pourtant après sa mort on redécouvre la force de son cinéma.
Journal intime (62) traite de la difficile fraternité entre Mastroianni l'aîné et Perrin le cadet. C'est un film absolument bouleversant de pudeur et d'ue étrange douleur qui nous humanise mais c'est là tout le cinéma de Zurlini, si personnel et si intime comme le titre. A ne pas confondre avec l'homonyme film de Moretti remarquable lui aussi. On doit à Zurlini l'un des meilleurs rôles de Delon dans Le professeur dont le titre original se traduirait par La première nuit de tranquillité. Détrompez-vous, le cinéma de V.Z. est le contaire,inquiet, secret et obsédant comme sa courageuse adaptation si rarement diffusée du roman qui hante mes jours et mes nuits:Le désert des Tartares...