La nuit melvillienne
La nuit est parisienne.Couleur Paris ascenseur nocturne,avec boîte de nuit,pianiste et voitures se garant facilement.La nuit est melvillienne et sait écouter en faisant peu de bruit.La nuit et l'aube suivante sont reptiliennes quand l'homme à l'imperméable se fond dans le décor métropolitain dans un film bleuté, improbable et magique mariage entre Bresson,le film noir américain et la rigueur japonaise.
Le samouraï,particulièrement peu bavard,est d'une extraordinaire maîtrise,flagrante démonstration d'une caméra qui épouse la chorégraphie de Delon,qui évolue dans le film comme une sorte de Noureev du banditisme.Froideur et décision,mutisme et comme une espèce de sensualité féline et insolente font du personnage de Jeff Costello le sobre et sombre héros d'un chef-d'oeuvre noir et glacial qui m'évoque presque l'art martial.
Il est des films hableurs et beaux parleurs.Le samouraï est un film silencieux,à,l'écoute de la ville et de ses pièges.Le chasseur sait qu'il est aussi la proie.C'est fascinant.Melvile et Delon feront ensuite Le cercle rouge et Un flic.Deux très bons films.Qui n'auront pas tout à fait la grâce du Samouraï.