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25 avril 2007

Duvivier,deux belles prises

   Amusant comme à propos de Pépé le Moko l'on s'ingénie maintenant à trouver le film factice,pacotille et,le mot est lâché,colonialiste..Triomphe de l'aberrante pensée politiquement correcte.Factice le film l'a toujours été avec sa casbah aux studios de Joinville.Et colonialiste pardi,en 1936,comment croyez-vous que l'on se représentait l'Algérie?Et alors?

  Pépé le Moko n'est pas le meilleur Duvivier ni même impérissable mais reste un excellent film d'atmosphère que j'ai envie de décrypter un peu histoire de couper les cheveux(gominés) en quatre.Le film est adapté d'un roman de Henry la Barthe,dit Ashelbé.On connaît l'histoire qui a fait partie du mythe fondateur de Jean Gabin,mélange voyou,déserteur et prolo parigot.Pépé le Moko ne me surprend plus mais conserve pas mal de charme.

   La casbah recréée a des touches expressionnistes avec ses angles aigus et ses perspectives.Avec un peu d'imagination(beaucoup?) j'y ai trouvé une vague réminiscence du Dr.Caligari.La bande à Pépé est truculente à souhait avec les trognes classiques de l'avant-guerre:Saturnin Fabre,Gabriel Gabrio colosse peu avenant,Charpin en balance,Dalio en limace rampante.Mireille Balin vénéneuse aux bijoux,Fréhel et sa goualante à faire chialer Margot sur le métro de Paname,les femmes sont à leur poste.Tout le monde à bord on peut embarquer pour les îles de la Fatalité à travers les écueils de la Trahison et aucun salut à espérer.Gabin est condamné dès le début:dans le cinéma désespéré de Duvivier et malgré leur coeur tendre les mauvais garçons n'on pas d'avenir au delà de 90 minutes,mais des minutes dialoguées par Henri Jeanson.

 

   1938 Duvivier signe un film désespérant et finalement optimiste.La fin du jour confronte quelques vieux cabotins dans une maison de retraite pour comédiens.Numéro d'acteur pour Louis Jouvet,vieilli pour l'occasion et qui séduit la toute jeune Madeleine Ozeray,comme dans la vie.Duvivier le féroce sait alors se faire presque tendre en confiant à Michel Simon un rôle de comédien piteux et mythomane que l'oraison funèbre lue par Victor Francen,gloire oubliée du cinéma français,transfigure non en acteur prodigieux mais plus simplement en très brave type.Et si Duvivier aimait le genre humain tout compte fait.Son regard sur ces histrions pathétiques ne manque pas de grandeur,à mille lieues de choses sinistres genre Les vieux  de la vieille.Il y a des conventions,propres à l'époque mais cependant,un film sans jeune premier,dans ces années "qualité française",n'est pas si fréquent.

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Commentaires
D
A côté de vous je me sens tout petit! C'est l'amateur et le pro.En fait j'ai commencé les commentaires de l'imdb tout à fait par hasard et sans réfléchir beaucoup.<br /> <br /> A part la nouvelle vague française ,sur laquelle je me garderais d'ouvrir un débat,je partage la plupart de vos goûts et je suis en admiration devant votre incroyable culture cinématographique !Je reviendrai sur votre blog,comme on dit !
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E
Ne sachant comment vous joindre je vous remercie ici mais ai eu l'occasion de survoler votre éclectisme de Duvivier à Neil Young pour faire court.Merci.
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D
C'est mon metteur en scène français préféré et je voulais vous remercier de lui avoir consacré un article sur votre blog.je suis passionné par son oeuvre qui a été démolie par la Nouvelle Vague mais admirée par Renoir,Welles et Bergman.J'ai commenté tous ses films parlants (et quelques muets) -sauf "le petit roi" - sur le site imdb et d'apres les messages que j'ai reçus ,son film le plus populaire à l'étranger n'est pas "Pépé" comme on pourrait s'y attendre mais "Marianne de ma jeunesse" ."la fin du jour" est peut -etre son chef d'oeuvre ,mais il y a aussi "carnet de bal" "David Golder" "La fête à Henriette" " sous le ciel de Paris" "voici le temps des assassins " ,pour n'en citer que cinq.Contrairement à une opinion répandue son oeuvre américaine n'est pas médiocre et comporte au moins deux bons films " tales of Manhattan" (six destins) et "flesh and fantasy" (obsessions) tous deux films à sketches ,la spécialité du réalisateur.
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K
Pépé le Moko colonialiste? Je veux bien mais qu'on me dise seulement où.
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K
Duvivier devait avoir la même compassion pour les humains que celle qu'avait un Albert Cohen par exemple, parce que tous doivent mourir ... parce que quand même dans son film, seuls les très bons - bons au sens littéral du mot-, s'en sortent. j'ai écrit là-dessus moi aussi, en pur amateur, cela va sans dire
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C
Duvivier, c'est le symbole d'une France cinématographique très puissante, à côté d'un Renoir par exemple, que je regrette beaucoup aujourd'hui. Un très grand cinéaste il me semble.<br /> <br /> Pour le premier exemple, Pépé, j'en pense la même chose que toi, une sublime casbah recréée et ses gueules d'antan.<br /> <br /> Pour le second ou ma mémoire brumeuse retient simplement un magnifique souvenir sans que je puisse pour autant bien définir mon plaisir.<br /> <br /> Et Duvivier c'est l'éternel "quand on se promène au bord de l'eau" et la confrontation mémorable entre Vanel et Gabin entrecoupée de la beauté et de la puissance de jeu de Viviane Romance. Ben oui, quelle belle équipe que celle-là que je me repasse minimum un fois par an.<br /> <br /> Un grand merci pour ces retours d'émotion dans le rétroviseur :-)))))
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