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10 juin 2007

Ouragan aux confins de la Floride


Key Largo (1948)

    Moins connu que les célébrissimes films de Hawks Le port de l'angoisse et Le grand sommeil Key Largo(1948) est la dernière rencontre Bogart-Bacall.Considéré comme un peu moins réussi surtout je crois à cause de l'origine théâtrale très marquée du film c'est pourtant une oeuvre que je vénère,l'ayant vue très jeune et revue régulièrement avec plaisir.Key Largo sonne pour moi comme la magie du film noir,américain au sens le plus cinématographique du terme accompagné de ses mythes les plus forts.C'est d"abord une question de phonétique:j'adore la consonnance Key Largo(prononcer "ki" bien sûr,ce que j'ignorais à ma première vision).La seule manière qu'a Bogie de prononcer ce "Key Largo" dans le car qui l'emmène vaut le déplacement.Il y a dans ces trois syllabes tout le mélange de cynisme et de grandeur d'âme de la plupart des personages bogartiens.Après guerre à l'extrême ouest de la Floride un chapelet d'îles,les Keys,subit de violents ouragans qui isolent la maigre population.Dans ce micromosme créé par le dramaturge Maxwell Anderson les principaux personnages vont se retrouver dans un hôtel, huis clos étouffant pour ces éclopés de la vie comme les aime John Huston,metteur en scène.

   C'est d'ailleurs un film de complices,Huston-Bogart, Huston-Richard Brooks(scénario),Robinson-Bogart.Et que dire de l'alchimie Bogart-Bacall qui n'aie déjà été écrit?Bogart,nommé aux Oscars est impressionnant de colère retenue,même si son personnage n'apporte pas de dimension nouvelle comme le feront à mon avis African Queen ou Ouragan sur le Caine.Peu importe tant sa présence nous émeut à chaque plan y compris les plus "lourds" psychologiquement lorsqu'il feint la lâcheté.Mais le personnage bogartien est toujours border line entre dédain,lâcheté,égoïsme et une humanité de boy-scout.Qu'est-ce qu'on l'aime.

   En face le génial Edward G.Robinson interprète Rico,une ordure très inspirée de son rôle de Little Cesar dans le film de Mervin LeRoy.Limite psychopathe surtout dans les scènes d'humiliation(Claire Trevor alcoolique mendiant un verre par exemple) l'ennemi public est en fait terrorisé par la tempête sur les Keys.Dans ce film,variation en huis clos sur le thriller,un peu embarrassé par le manque d'espace et le confinement,on retrouve aussi la thématique de Huston, ancien de la Guerre fatigué,deuxième chance avec Nora (Bacall ici non pas femme fatale mais veuve sérieuse et qui retrouve l'espoir).Pour l'anecdote le bateau de la délivrance porte le nom Santana,nom du yacht de Bogart lui-même bon marin.

 

 

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Commentaires
C
J'aime beaucoup ce film pour son ambiance incroyable. Et avec un chef opérateur comme Freund, on ne peut pas être déçu sur ce plan (de l'ambiance). Il avait une certaine expérience, à l'époque !
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K
sauf peut-être sur un point, Franck m'a semblé, contrairement à toi, ne pas feindre sa lâcheté, mais l'éprouver complètement vu qu'il y va quand même bien plus en victime de son éducation et de ses idéaux de jeunesse (pas tout à fait morts - mais meurent ils seulement un jour ceux-là?) qu'en héros. Sinon que dire d'autre ? eh bien à parler de robinson, bacall et bogart tu me fais penser que dans mon billet je les ai totalement occultés ceux-là et c'est bien dommage vu leur apport au film. Claire Trevor est aussi très bien, mieux que ça même! puisqu'il y a 200% de génie dans la manière qu'a elle eue de transmettre l'éternelle frousse de gaye lorsque celle-ci descend l'escalier au bas duquel "son" rocco l'attend et 300% dans la scène de l'humiliation, au moins!.
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N
Je ne l'ai pas encore vu celui-ci. Merci pour l'extrait en tout cas, excellent. En le voyant je me disant justement aussi combien Edward G Robinson était un bon acteur.
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L
Ze couple!!!! ;o)
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