Une nuit d’été chaude et collante
Dans un bar cafardeux entouré de perdus
Le dernier ami aura pris le dernier train
Et les femmes depuis longtemps
Rendu mon coeur désert
Ce soir-là je crois que j’écrirai mon livre.
Un vieux pianiste las aux yeux gonflés
D’une ballade presque oubliée
Déchirera mon âme
Les rayons du passé brûlants comme la mort
Me feront comme des cicatrices
C’est là que,la tête heurtant les murs
Je deviendrai poète.
Et d’avoir tant roulé par les banlieues
Suintant l’infâme et l’ordinaire
Où les furtives rencontres sans un regard
N’échangent que du feu,silhouettes fantômes
Sans le souffle de vie
Je serai fatigué et j’écrirai mon blues.
Les mots viendront simplement
Ca parlera de filles dans l’autocar
Qui nous quittent tous un jour
De chiens sous la pluie pleurant une caresse
De petits matins aigres,de mauvais cafés
Attisant les vieilles peines.
D’alcools solitaires et d’ivresses moroses
De compagnons d’un soir,fugitifs,réticents
Aux vaines confidences
Du mal d’aimer enfin,de la belle jeunesse
Des petites bassesses enfouies
De désaccords majeurs,d’une musique qui brise
Un coeur déjà fêlé