Eeguab's Journey through the French Cinemathèque
Voilà.J'ai ma carte d'abonné et je suis membre de la confrérie des fêlés des salles obscures.Quelques mots sur les lieux.Dasola a raison:cet endroit n'est véritablement pas chaleureux et j'ai eu bien du mal avec les différents niveaux de la bibliothèque,à ne pas confondre avec l'iconothèque. Cet univers semble hélas annoncer une approche du cinéma un peu glaciale et que n'améliore pas vraiment la librairie où manque une flamme.De plus le restaurant était fermé, tout cela n'allant pas dans le sens de la rigolade.Il est vrai que l'humour n'est pas forcément la qualité première de nombre de cinéphiles.La bibliothèque est très complète avec pas mal de bouquins dont je prétends qu'ils sont quasiment illisibles en dehors de quelques exégètes souvent eux-mêmes peu compréhensibles.Ces escaliers et ces couloirs sont plus proches d'Antonioni que de Claude Sautet.J'aime beaucoup les deux.
La collection permanente Passion Cinéma,héritière du capharnaüm d'Henri Langlois,recèle des merveilles historiques,à savoir nombre d'appareils anciens et préhistoriques,rutilants et aux cuivres somptueux.Ces objets témoignent de l'ancienneté du cinéma qu'on peut logiquement faire remonter à trois siècles,sachant l'importance des illusionnistes et des automates,des lanternes magiques et des tours de passe-passe.N'est-ce pas Mr.Méliès?
Ces objets sont certes superbes mais le Huron que je suis ignorant tout de la technique cinématographique je me suis lassé assez vite des merveilles lustrées pour me plonger dans quelques affiches chamarrées et de très belles vues sur plaques que diffusaient les lanternes magiques,comme cette extraordinaire image de la collection Will Day,un esthète britannique à qui l'on doit un legs prodigieux.
Evidemment le spectateur sortira toujours frustré de n'avoir trouvé son objet culte préféré même si l'on tombe sur le célèbre cadeau de Hitch à Langlois,la tête de Mme. Bates dans Psychose, ou sur la robe de Scarlett,ou sur le costume de robot de Brigitte Helm dans Metropolis.Le seul musée exhaustif du cinéma loge quelque part au fond de votre coeur et de vos souvenirs et il ne me paraît pas qu'il faille sacrifier à un fétichisme exagéré.La scénographie est bien faite,l'ensemble Passion Cinéma évoque un certain bazar forain et c'est très bien comme ça.
La Cinémathèque propose deux fois par an une expo temporaire et actuellement se termine la suivante:
L'image d'après confronte le regard de dix photographes Magnum sur les passerelles éventuelles entre Cinéma et Photo.J'ai été happé par la beauté de certaines corrélations notamment sur les univers de Wenders,du Film Noir Américain,du Païsa de Rossellini,d'Antonioni,de Tarkovski.J'ai détesté la brutalité des corps du cinéma japonais comme amplifiée par le photographe Antoine d'Agata.
Gruyaert et Antonioni
Soth et Wenders
Pinkhassov et Tarkovski
Cette mise en perspective de l'infernal duo Cinéma/Photo est souvent passionnante même s'il me semble y déceler du moins dans les commentaires une once de snobisme de bon aloi,jamais très éloigné dans le domaine du cinéma.Peut-être suis-je de mauvais foi.
Quant à voir des films hier je n'en ai vu aucun mais je sais qu'elle est formidable avec une variété,une profusion de films qui vont des meilleurs et des plus mauvais cape et épée jusqu'à Bresson en passant par le bis et l'avant-garde.On trouve tout à la Cinémathèque.Le tout est de ne pas se perdre dans ces moches couloirs et de bien regarder les horaires.