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BLOGART(LA COMTESSE)
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30 novembre 2007

Une chanson:Kites

 

            Le groupe Gentle Giant eut une certaine aura dans les seventies.Dans la classe des King Crimson ou Emerson,Lake and Palmer appelons ça fusion progressive jazz sympho rock(?).Peu importe.En fait,en confidence je connais très mal Gentle Giant qui à mon avis s'est comme beaucoup pris pour une émanation hybride de Coltrane et Stravinski.Et,ce faisant le Gentil Géant a oublié Simon Dupree and the Big Sound, délicieux et éphémère groupe rock mid-sixties,pourtant composé des mêmes frères Shulman.Moi,il y a longtemps que j'ai oublié les pesanteurs de Gentle Giant.Moi,il y a longtemps que je fredonne régulièrement les cerf-volants(Kites),petit succès de 66 qui tient une jolie place dans mon coeur.Si vous voulez écouter ma petite ballade des cerf-volants... http://www.youtube.com/watch?v=hbS2KmEecTo

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26 novembre 2007

Quand le politique se fond dans l'esthétique

   

       La Califfa est un film que j'ignorais.Je le classais vaguement du côté du Francesco Rosi des années 70,le film est d'ailleurs de 70,mais son metteur en scène,Alberto Bevilacqua,est plutôt un écrivain.Et sa mise en scène,si elle épouse la crise sociale en Italie à travers la liaison d'une passionaria ouvrière et  du patron de l'usine,délaisse assez vite le terrain de la lutte sociale pour une baroque initiation au délire qui s'empare des deux protagonistes.Ce film est une curiosité,pas vraiment convaincante mais qui peut par instants séduire.Il y a en effet quelques fulgurances de couleurs qui l'éloignent tout à fait du cinéma politique de Rosi ou Petri.Cet amour est par essence promis au néant et le nihilisme s'empare alors de l'oeuvre que je qualifierai de poème du no future.

   Mais ce film assez unique recèle quelques perles visuelles,placées sous le signe de la mort qui baigne à mon sens l'ambiance crépuscule,le cercueil,l'incendie,le vieux père de Tognazzi.Reste Romy Schneider que je peine quand même à imaginer en ouvrière.Reste la musique d'Ennio Morricone qui parvient à être magnifique, sentencieuse et parfois parfaitement parasite.

25 novembre 2007

A la demande générale d'une foule en délire,nouveau jeu cinéma

 

 

    Laissez-moi vous embarquer dans une nouvelle énigme qui consiste à découvrir le point commun qui unit des films très très très célèbres de cinéastes "historiques".Précision est toujours le maître mot de mes questions.

25 novembre 2007

Vous êtes Pierre,et sur ces Pierre je bâtirai mes souvenirs

http://www.youtube.com/watch?v=QqLH2Sjatn0

    La musique de ma vie est passée parfois par de petites choses relativement anecdotiques et qui n'ont guère laissé  de traces dans l'histoire.Je répète à l'envie quand on me dit "Pas terrible" cette métaphore professionnelle:la médecine a besoin du généraliste de Saint Glandin sur Creuse et du grand ponte d'un prestigieux hôpital parisien.Ma culture musicale s'est égarée de temps en temps sur de petits chemins buissonniers,fort parfumés d'envie de folâtrer.Voilà donc deux Pierre bien oubliés,mais pas de moi.

    Peter Sarstedt eut un petit succès en 68 avec cette chanson,certes plus proche de Dassin que de Cohen,mais que j'aimais bien surtout par le name-dropping avant l'heure et ces délicieux mots de français,Juan-les-Pins,Zizi Jeanmaire,Balmain,Sacha Distel, Boulevard Saint-Michel,prononcés de cet accent trans-channel unique et si exotique.Si l'accompagnement à l'accordéon n'est pas précisément de Memphis, peut-être peut-on voir en Peter Sarstedt l'ancêtre de Neil Hannon et de sa magnifique Divine Comedy,si francophiles et si brillants.

   http://www.youtube.com/watch?v=fpoRPej88ik

   

                    Quelques années plus tard Peter Skellern inondait la planète d'une chanson romantique à souhait,nantie d'une belle orchestration un peu rétro(cordes,cors).You're a lady,pourvue maintenant d'un statut presque culte,a été très souvent mise à profit par le cinéma,ce qui n'est guère surprenant étant donné le côté gentiment régressif de ce slow d'anthologie.Je dédie ces quelques lignes et ces musiques à celles à qui j'aurais pu dire en associant les deux titres: "Ou t'en vas-tu ma belle?Tu es une dame."

24 novembre 2007

Trilogie Jean Vigo tome 1,ou à propos d'A propos de Nice

      Devant faire une conférence illustrée sur Jean Vigo je me propose de vous en dévoiler les bonnes feuilles comme on dit dans l'édition.Et son premier film,moyen métrage de 23 minutes,A propos de Nice,n'a à mon avis rien perdu de sa verdeur et demeure l'une des oeuvres les plus audacieuses.Tentatives d'explication.

     Avec son complice Boris Kaufman,frère ou cousin du cinéaste russe Dziga Vertov,théoricien du cinéma-oeil,Jean Vigo dont il faut toujours garder à l'esprit l'héritage anarchiste, pamphlétaire et frondeur de son père,mort en prison curieusement en 1917,ne rêve que de cinéma, passionné de montage et des pères fondateurs Charlie et Serguei.Son idée est de faire d'A propos de Nice un laboratoire,catégorie documentaire,de ce nouveau cinéma,plus libre,plus caustique,plus nerveux, plus politique,avec rage et mauvaise foi parfois.J'ai donc revu plusieurs fois A propos de Nice et ce film me frappe toujours de plein fouet,d'une violence inégalée,sauf par Vigo lui-même dans Zéro de conduite.

     Pourquoi Nice en cette année 29?Présence des studios de la Victorine,climat ensoleillé convenant à Vigo,toujours malade,lumière de ce midi d'azur.Et puis Vigo cherche à réaliser un poème visuel sur une cité traditionnellement connue pour ses plaisirs,encore assez peu démocratiques à cette époque,et qui doit lui permettre forces paradoxes,et oppositions entre le labeur,la pauvreté,d'une part et l'oisiveté,le faste d'autre part.On sait bien sûr de quel côté penche le fils de l'anarchiste mais cela n'empêche pas d'apprécier ce film,en ôtant la petite part de démagogie inévitable.Et puis Nice est aussi la capitale du grotesque avec ce carnaval,sinistre pochade dont la vulgarité  et la laideur ne sont pas du goût de Jean Vigo.

    A propos de Nice est un film déstabilisant,usant et abusant de plongées et contre-plongées,au montage parfois désinvolte d'apparence,un film muet ne l'oublions pas mais qui donne le tournis par sa richesse d'invention et ses idées multiples.Vigo se sert aussi très bien de figurines en papier mâché pour moquer les touristes descendant de leur train-jouet.Corps sur la plage,rombières en chaises-longues,messieurs à lorgnons lisant le Financial Times, Promenade des Anglais et Anglais en promenade, palmiers lissés et artificiels,sont quelques unes des images assez féroces de cette faune des palaces.J'avoue me demander presque sérieusement si ce film ne tomberait pas dans le délit de racisme anti-vieux,tant les visages des nantis expriment déjà et brutalement une prochaine agonie et bien peu de candeur.Les employés des hôtels,ou les Niçois des quartiers pauvres sont au contraire,pour la plupart d'une jeunesse rimbaldienne.Et même des plus vieux semble émaner ue énergie.La vie,simplement.

    Le blanc des voiliers et des joueurs de tennis n'empêche pas un hydravion,peut-être trop lourd,comme les ventripotents aux terrasses,ou à sec,comme les vieilles et leurs caniches,de rater à plusieurs reprises son envol dans la Baie des Anges.Mais j'arrête, croyant qu'il ne faut pas faire d'A propos de Nice une lecture trop dichotomique et qu'il faut voir ou revoir ce film évènement, oeuvre de jeunesse d'un cinéaste qui ne fera que cela,des oeuvres de jeunesse et pour cause,comme un sonnet un peu surréaliste,corrosif et un tout petit peu "mal élevé" ne serait-ce que pour comprendre en partie l'art du montage que nécessitaient la concision et la ferveur du film.

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21 novembre 2007

All that jazz

book cover of
Somebody in Boots
by
Nelson Algren

      Nelson Algren(1909-1981),écrivain plutôt délaissé,est l'auteur d'au moins deux romans passionnants. Dans Un fils de l'Amérique (Somebody in boots)publié en 36 sans aucun succès Algren nous entraîne dans la dérive américaine de la Grande Dépression à travers l'univers des hobos,proche des livres d'Edward Anderson ,Redécouvrir Anderson avec davantage de punch,ce qui est normal de la part d'un ancien boxeur.D'Algren Hemingway qui s'y connaissait en livres et en boxe disait "Pour le lire il faut savoir encaisser.Algren frappe des deux mains,il a un bon jeu de jambes et si vpus n'êtes pas vigilant il va vous démolir".Après la guerre Nelson Algren rencontra Simone de Beauvoir et devint pendant quelques années la coqueluche des existentialistes, comme Richard Wright,pratiquement le premier écrivain afro-américain, auteur de Black Boy et Un enfant du pays.Puis le petit monde germanopratin se hâta de les oublier.Mais le plus célèbre roman de Nelson Algren est surtout connu depuis la remarquable adaptation au cinéma d'Otto Preminger.Il s'agit de L'homme au bras d'or où Frank Sinatra donne sa pleine mesure.

       Il y a d'abord le formidable générique animé de Saul Bass et la musique d'Elmer Berstein.Et l'on sait tout de suite qu'on a affaire à une histoire américaine,très,où le personnage qui sort de cure de désintox, mais il pourrait sortir de taule,ou de la guerre,n'aura pas de deuxième chance.Carré,aux riffs inoubliables,cet air de jazz résonne en nous longtemps après le film.Frankie Machine,dit Deal,parce qu'il distribuait les cartes dans un tripot,de son bras habile,de son bras d'or qui lui permettra peut-être de devenir batteur de jazz,de son bras d'or que la caresse de l'aiguille ne tarde pas à courtiser de nouveau,espère pourtant se refaire une existence.Mais Frankie n'est pas un gagnant à la loterie de la vie et les vieux démons lui sautent dessus(old monkey,la vieille guenon,le surnom de la drogue).Si le traitement du sujet fleure bon les années cinquante(on n'est pas dans Panique à Needle Park) l'addiction de Frankie n'en demeure pas moins impressionnante.Il faut voir Sinatra, nerveux, saccadé, profondément ancré dans un quotidien de la déception et de l'incertitude, terriblement humain.Kim Novak dans un joli rôle d'entraîneuse de bon conseil,et Eleanor Parker, parfaite en femme délaissée et prête au pire,complètent la distribution de ce beau film d'Otto Preminger,ce metteur en scène d'origine viennoise et qui débuta près de Lubitsch.

http://www.youtube.com/watch?v=eGnpJ_KdqZE Générique

18 novembre 2007

Une chanson:You've lost that lovin' feelin'

      

               C'était un temps déraisonnable,un temps où je suis tombé fou amoureux,comme des millions d'autres,d'une chanson(pas seulement),qui n'avait rien,mais rien de rock.La vie est ainsi faite.Il faut dire que Mr.Phil Spector et son Wall of sounds étaient passés par là.Les Righteous Brothers,ni frères ni à ma connaissance particulièrement vertueux,entraient défintivement dans la légende.Hors du temps à l'époque déjà You've lost that loving feeling est à mon avis le Dorian Gray de la chanson.Vous vieillissez,pas elle.Ce n'est pas possible.C'est en tous les cas l'effet qu'elle me fait.Cela entre-t-il dans la catégorie rock?A l'évidence,pour moi et sans ambages,oui.Toute ma vie cette culture rock aura marqué mes jours et You've lost that loving feeling est une pépite parmi beaucoup d'autres,satinée d'un parfum crooner et d'une préciosité à nulle autre pareille.Anecdote passionnante et qui n'intéressera personne,pas même moi:dans les choeurs,véritable Chapelle Sixtine (sur)chargeant cette chanson,Sonny and Cher.Le duo des Righteous Bros.,pour qui on inventa le terme Blue eyed soul est une véritable institution aux U.S.A. et le cinéma ne s'est pas privé d'utiliser ses chansons.

http://www.youtube.com/watch?v=7827EMkm5ko Allez,faites pas la gueule.Bring back that lovin feelin'.

17 novembre 2007

Doux oiseau de perpète

    Je n'avais jamais vu Le prisonnier d'Alcatraz,film de John Frankenheimer(62) mais connaissais l'histoire de Robert Stroud,54 années de prison,célèbre pour être devenu un ornithologue de renom en cellule d'isolement.L'interprétation de Burt Lancaster fut à l'époque très louangée.La vériré oblige à dire que Robert Stroud était bel et bien une brute,mais une brute intelligente qui devint effectivement une sommité scientifique.Ce film entre dans la tradition du film américain plutôt démocrate(sens américain) et semble vouloir prôner la réinsertion et la seconde chance.Mais voilà ,l'administration reste ce qu'elle est et Stroud mourra en prison,avec un régime quelque peu arrangé mais sans jamais un jour de liberté.A mon avis trop long et n'évitant pas le côté pensum et bien-pensant qui plomba bien des films intéressants,Le prisonnier d'Alcatraz conserve un attrait par l'étude clinique de l'intérêt de Stroud pour les oiseaux,qui devient une passion presque hors norme.Mais allez juger de  la norme quand vous êtes en taule pour de bon.Sur les meurtres commis par Stroud on ne s'apesantit guère même si l'un d'eux concerne un maton particulièrement abject.Par contre la psychanalyse s'invite bien vite dans le scénario.On comprend que Stroud est un fiston à sa maman avec ce que cela implique de domination matriarcale et de déséquilibre chez cet homme,âgé de vingt ans lors de sa première condamnation.Cela nous vaut quelques scènes fortes entre Lancaster et Thelma Ritter,excellente en mère possessive.

   Parmi les banalités au demeurant sympathiques un éditeur compréhensif,une passionnée d'oiseaux qui va jusqu'à épouser le prisonnier.Karl Malden compose un personnage plus ambigu qu'il n'y paraît en directeur de prison,obsédé par une sorte de syndrome Valjean-Javert,mais qu'on ne peut ranger dans la pratique catégorie des vieilles badernes,un peu plus fin que ça.La fin du film en revanche est à mon sens ratée,du moins toute la révolte au péntencier,mile fois vue et revue.J'ai aimé la musique du générique,d'Elmer Bernstein,classique mais très efficace.

16 novembre 2007

Grosse Bruder te regarde

        La vie des autres me réjouit pour plusieurs raisons.La première étant que le succès de ce film signe enfin le retour d'une meilleure distribution des films allemands,amorcée depuis quelque temps. Espérons le retour du cinéma italien sur nos écrans.Des oeuvres comme La vie des autres,qui se penchent sur un passé récent, douloureux et contrasté,m'intéressent,voyez-vous,davantage que certaines comédies françaises balourdes qui encombrent nos écrans.Heroïne du film,la sympathique STAatSIcherheit de la République Démocratique Allemande,notamment lors de ses dernières années.On connaît la trame,classique prise de conscience, tardive,d'un officier de la Stasi,amené à commencer de penser autrement,et à faire les frais des ultimes manipulations de ce terrorisme d'état,qui n'est pas le monopole de l'ancien régime de Berlin.

        Peut-être La vie des autres souffre-t-il d'un excès de théâtralisation, insistant sur le côté un peu caricatural des intellectuels mis en cause, dramaturge,actrice,suicide.C'est cependant péché véniel car le film n'est pas si loin des oeuvres maintenant très anciennes d'un Costa-Gavras par exemple.Celui-ci avait su conjuguer la critique et la narration thriller pour des films efficaces et carrés.Il me semble que Florian Henckel von Donnersmarck a eu le mérite d'éclairer cette période avec des acteurs convaincants et une ambiance fin de règne à Berlin tout à la fois si loin,si proche.Je vous renvoie A la poursuite du vent pour l'avis de Karamzin et son impressionnante analyse,fouillée et argumentée.La vie des autres est un film à voir à peu près impérativement,ce qui n'est pas si fréquent.A quand les versions bulgares,roumaines,etc...A quand les versions cubaines,nord-coréennes,etc...Moloch qui dévore ses propres  créatures,nous n'en aurons jamais vraiment fini avec le totalitarisme.

10 novembre 2007

Suggestion pour le Neverland de Lamousmé

  ou    sûrement disponible à Neverland la librairie de l'imaginaire

    La blogosphère réserve parfois de belles histoires et celle de Neverland en est une.Je ne connaissais pas vraiment Neverland avant que mon amie Holly de son talent et de son enthousiasme,ne m'emmène au pays enchanté de Peter Pan et de son père littéraire James Matthew Barrie.J'avais comme beaucoup une fausse idée de ces classiques qu'on nous avait infligés en de mièvres versions infantiles plus que de jeunesse.Et voilà que Neverland devient une librairie sous l'égide de Lamousmé .Bonne nouvelle à l'heure où les mots se meurent tous les jours un peu sous le flot d'images et de "messages" illettrés.J'ai donc écrit ce petit billet pour que le vol de Kirrick le rouge-gorge,héros de cette Guerre des Oiseaux,allégorique et poétique,l'emporte à Neverland,Librairie de l'Imaginaire,Deuxième Etoile à droite,puis tout droit jusq'au matin.L'épopée de Kirrick et de ses amis est due à la plume de Clive Woodall,chez Albin Michel.Mais le titre anglais est plus fort,infiniment,ne trouvez-vous pas?

9 novembre 2007

Le joueur

   Hollywood adapte Dostoievski et ...c'est pas si mal...Robert Siodmak à qui France 3 consacre un cycle au Cinéma de minuit,enfin de 1h30,met en scène en 49 d'après Le joueur une sorte de mélo assez flamboyant avec deux stars naissantes,Gregory Peck et Ava Gardner,Passion fatale dont le titre original me paraît plus explicite(The great sinner) sur la notion de faute et de rédemption,chères à Dostoievski.Certes il n'est pas question que le cinéma puisse un jour égaler les tourments du Prince Michkine,des Karamazov,cela va de soi.Faut-il donc laisser l'âme russe en guerre et paix chez les géants Fedor,Leon,Ivan?Je ne le pense pas.Ils sont solides et se remettront y compris des ratages totaux,nombreux,je l'accorde à Thom.Robert Siodmak a fort bien recréé le Wiesbaden du siècle dernier,cette ville de cure cosmopolite.Et le héros,écrivain prénommé Fedor,s'il possède le côté un peu lisse de Gregory Peck,apparaît pourtant assez ambigu dans sa déchéance annoncée.Siodmak,qui quitta l'Amérique pour l'Allemagne à deux ans avant de quitter l'Allemagne pour l'Amérique via la France a tout de la Mitteleuropa et saura dans ses films noirs conjuguer les affres existentiels du Vieux Monde et l'efficacité du polar à l'américaine.L'ami Thom sait qu'on lui doit l'une des rares bonnes adaptations d'Hemingway(Les tueurs).

    Au moins quelques scènes me paraissent assez réussies dans The great sinner.La mort à la table de jeu de la grand-mère Ethel Barrymore,et les scènes chez l'usurière,immanquablement dostoievskiennes,ainsi que le retour rêvé du professeur français après son suicide.C'est un bon film,pas si formaté(un peu quand même).Pas réellement enthousiasmant,intéressant.Ce n'est déjà pas si mal.

8 novembre 2007

Une chanson:Surfin' bird

         Comme vous l'avez remarqué je suis fan absolu des ballades à texte des géants Dylan,Cohen,Young et consorts. Parmi les bijoux ciselés de paroles magnifiques sur des musiques d'une harmonie à ravir les tympans les plus délicats permettez-moi de faire découvrir aux plus jeunes ce fabuleux groupe The Trashmen et ce monument de 1964, Surfin' bird.A noter l'influence très nette sur NIck Cave ou Velvet Underground.

http://www.youtube.com/watch?v=aIojsiyxZs8

6 novembre 2007

Tiercé majeur

   

   ?

             Ces trois immenses pionniers ont un point commun posthume,cinématographique évidemment et très précis.Je pense que c'est assez difficile.A vous de jouer.

4 novembre 2007

Ne pas oublier Palerme

      Je consulte bien des blogs ciné,très variés,et je me suis aperçu que même les blogueurs férus de classiques ne parlent guère du cinéma politique italien des années 70.Ce cinéma semble avoir très mal vieilli et n'être plus guère à l'honneur.L'un des spécialistes était le metteur en scène Elio Petri(1929-1982),moins connu que Francesco Rosi.Rosi avec Main basse sur la ville,Lucy Luciano,L'affaire Mattei, Cadavres exquis a un moment eu la côte puis,les choses étant ce qu'elles sont,le cinéma,facilement versatile est passé à autre chose.On a donc peu lu en France l'écrivain sicilien Leonardo Sciascia,auteur de Cadavres exquis,et de deux romans portés à l'écran par Petri,Todo modo et A chacun son dû.

    Je trouve aussi que l'on a très vite oublié Gian Maria Volonte, acteur engagé s'il en était et qui fut de la plupart des films courageux de l'Italie de cette époque.Moi qui tente une modeste histoire du cinéma italien et de l'influence néoréaliste qui persiste en lui jusqu'à Moretti et Lucchetti je conserve un vif intérêt pour ces films maladroits mais sincères,un tantinet dogmatiques mais que la France n'a guère su faire éclore,toute auréolée de la fameuse exception française d'une ahurissante prétention.La filmographie de Volonte passe en dehors de Rosi et Petri par les cases Melville,Boisset,Delvaux,Littin,Zurlini et ...Sergio Leone.

     Souvent le filtre de l'histoire policière sert de sauf-conduit pour dénoncer l'affairisme et les corruptions, ces gangrènes de la péninsule(pas seulement,mais les cinéastes italiens eux ,ont su en parler).C'est le cas du peu connu A chacun son dû,où l'on voit dès les premières images d'élégants hommes de noir vêtus qui se signent au sortir de la cathédrale,et des balles perdues dans le maquis sicilien.L'archevêque a des amis haut placés,l'avocat et le notaire s'offrent un conciliabule,les amants reçoivent d'anonymes plis menaçants et les veuves pleurent comme au théâtre.Partie est liée entre les puissants,rien là-dedans de bien surprenant. Le film,en tout état de cause,ne vaut pas les oeuvres citées plus haut.Il donne cependant une idée de ce cinéma italien qui,au moins qualitativement,a toujours été plus au fait du pays que n'importe quel autre.

      E firmato   

3 novembre 2007

Le huis clos mexicain

   1962,Bunuel tourne L'ange exterminateur au Mexique où il vit depuis 25 ans.Ce film restera l'un des plus célèbres de l'auteur,l'un des plus interrogatifs aussi.Car qu'a voulu signifier Bunuel avec cette fable comme il les aimait tant,filmée avec verve,malice et ce zeste de démagogie bunuélienne qui lui sied d'ailleurs à ravir?Après tout n'avons-nous pas tous le droit de lester nos propos d'un peu de simplisme?Débarquons vite de ce dîner dans les beaux quartiers les domestiques qui désertent la grande maison dès le début.Peut-être tient-il à leur épargner l'indignité qui va saisir leurs patrons.Peut-être n'intéressent-ils pas Bunuel tout simplement.On est loin de Los Olvivados ou Las Hurdes. Comme si le fait d'être humble et de servir vaccinait contre la bêtise.Ca se saurait.Bref les convives se trouvent livrés à eux-mêmes et enfermés,toute volonté bientôt annihilée par leurs apathies et leurs antipathies.

   Au fil des heures les invités se découvrent et aucun ne trouve grâce aux yeux de Bunuel. Intérêt, lubricité,vanité sont leurs moindres défauts et les humains s'abêtissent au sens propre.Ils ne tentent pas de sortir vraiment,confits dans leurs rivalités et leurs mesquineries. Bien sûr Don Luis a la main lourde et une telle charge paraît parfois sombrer dans l'outrance.Mais Bunuel est habile et sait instaurer dans ce climat délétère l'humour ravageur et presque non-sensique qui parcourt nombre de ses films.Une main comme sortie de La famille Addams,des moutons sacrificiels et la touche anticléricale,marque de fabrique ancienne du temps de son ex-complice Salvador Dali,des pattes de poulet comme signe des superstitions diverses qu'il dit abhorrer,tout cela a bien passé les années et je crois(voir notes anciennes sur Bunuel) que le purgatoire qu'il traverse prendra fin.Des créateurs,des chercheurs comme Luis Bunuel,sont définitivement hors des modes.Parmi les plans d'églises ou de cathédrales au cinéma, autre idée qui me passionne,les images de fin sont bunueliennes en diable (l'expression lui plairait).

2 novembre 2007

Un été 52

Monika1_2

      

 

   J'ai découvert ce vieux film de Bergman,cinéaste pour lequel j'ai un retard considérable,qui date de 53.A cette époque il a déjà beaucoup tourné et subi l'influence de ses grands ancêtres suédois Sjöstrom et Stiller,ainsi que celle plus ou moins marquée du Néoréalisme,qui baigne nettement le début de Monika.Parfois titré Un été avec Monika ou Monika et le désir ce film commence comme une bluette entre deux tous jeunes gens épris de liberté et peu enclins à l'aliénation du travail.Pour peu on se croirait en congés payés.Mais c'est oublier l'austérité et la désespérance qui hantent l'oeuvre du fils du pasteur.

    Harry et Monika sèchent le boulot et vont vivre un été d'amour au bord de l'eau,de l'eau scandinave avec une saison des baisers plutôt courte et le confort rudimentaire.Les lendemains se profilent vite et la sonate d'automne aura une toute autre tonalité.Un enfant leur arrive et Monika,femme-enfant,agressive rêveuse,ne semble pas mûre.Le prolétariat de Stockholm n'est pas celui de Rome et la solidarité est bien mince.Et surtout l'érotisme des bords de lacs suédois s'accomode mal des rigueurs de la maternité.Harriet Andersson sera l'une des actrices préférées de Bergman et celui-ci donnera bientôt les chefs-d'oeuvre que l'on croit connaître.

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