La rue des Roses
Le cinéma de Margarethe von Trotta n'est jamais léger ni très original.Il a pu parfois prendre des allures de pensum.Mais en ces temps d'effets spéciaux et de surenchère il est intéressant de suivre un film,très classique dans sa forme,sur un sujet fort et peu connu,les mariages mixtes entre aryens et juifs dans l'Allemgne du Reich,plutôt en fin de règne.Rosenstrasse à Berlin,des dizaines de femmes allemandes guettent sur le trottoir la libération de leurs maris jufs,qu"elles obtiendront d'ailleurs pour la plupart.On pense évidemment aux Folles de Mai du régime argentin.On pense surtout à toutes les femmes de ces régimes bien actuels qui n'ont même pas la possibilité de se réunir.
Jouant un peu lourdement des aller-retour dans le temps pour nous faire mieux comprendre ce pan de l'histoire Margarethe von Trotta ne signe en aucun cas un film poiltique.Rosenstrasse ne s'intéresse pas vraiment à la logique de l'horreur du régime hitlérien mais au désarroi et au désepoir de ces femmes,pas inquiétées personnellement,mais qui ont commis l'irréparable,leur mariage.Ce faisant,et un peu laborieusement, elle parvient à évoquer une tragédie universelle que des volontés particulières ont parfois pu mettre en échec,sans pour cela empêcher,ni peut-être vouloir vraiment le faire,la honte et la lâcheté érigées en dogme.