31 décembre 2007

Discret départ du discret balladin

   

          Ou putain de fin d'année!Maintenant qu'il est parti,à 56 ans,le 16 décembre comme tout le monde l'ignore,on pourrait peut-être écouter enfin Dan Fogelberg.Moi-même je le connaissais assez peu et n'ai pas envie de revenir sur sa biographie.Je voudrais que vous sachiez que ce songwriter s'était très vite échappé du star-system qui le guettait notamment lors de sa collaboration avec les Eagles.On le sait peu ici mais il a eu nombre de chansons à succès autour des années 80.Je crois savoir qu'il a lontemps vécu à l'écart dans les montagnes du Colorado.Si vous aimez la discrétion qui n'occulte ni le talent ni l'émotion,écoutez n'importe quoi de l'ami Dan.Il n'y a rien de mauvais chez lui.A son souvenir:

Leader of the band.  http://www.youtube.com/watch?v=VafGvoiUhtQ

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29 décembre 2007

Palabres à la romaine

     Pas le meilleur Scola,loin de là,mais quelques dialogues à méditer et quelques émotions bien réelles parsèment La terrazza que je viens de revoir 27 ans après sa sortie.L'extrême longueur du film, 2h40, est,il est vrai assez rhédibitoire et favorise bien des baisses de régime.Cependant la richesse et la finesse des interprètes et plus encore les échanges verbaux où le fiel le dispute à l'amitié donnent à La terrasse un regain d'intérêt.A égale distance du film choral où les protagonistes font un bilan de leur vie(La bilanomanie ayant été un des dadas du cinéma,Les copains d'abord,Le déclin de l'empire américain et son rejeton Les invasions barbares,les films de Sautet.Je n'ai rien contre ayant moi-même tendance à la bilanomanie, maladie de l'âge que l'on dit mûr.),et le film à sketches(spécialité très transalpine) La terrasse,romaine et huppée comme il se doit car l'on n'est plus au temps du Voleur de bicyclette,en tout cas pas chez ces gens-là,nous présente Sergio,Mario,Luigi,Enrico et Amedeo,tous quinquas et tous plus ou moins intellectuels, scénariste, député de gauche évidemment,journaliste,etc... aux prises avec leur conscience(un petit peu élastique, c'est bien les consciences un peu élastiques,j'en ai une) et le décalage entre maturité et jeunesse.Le thème du film est l'arrangement,qui nous guette tous et que Scola avait déjà fort bien illustré avec Nous nous sommes tant aimés,plus picaresque,plus cinématograhique et moins bavard.

      Tour à tour les héros nous intriguent et nous content leur mal d'être.Je n'insisterai pas sur le côté artificiel et un peu irritant du défilé que guettent les clichés.Tout cela est dangereusement statique et l'ennui point chez certains spectateurs.Pourtant La terrasse vaut qu'on y prenne un verre entre amis car Scola et ses complices les éternels Age et Scarpelli de la comédie italienne ont de bonnes idées,la mort de Reggiani dans la neige synthétique d'un tournage télé par exemple,mort de dénutrition à ne pas vouloir grossir.Certes le film parle trop,comme ces soirées entre amis qui refont le monde et qui,finissent par s'engueuler avant de s'embrasser car ces gens-là s'aiment,critiques envers les autres,très tolérants quant à leurs propres accommodements.

   Deux citations pour terminer.De Scola lui-même présentant les héros de Nous nous sommes tant aimés:"Nous voulions changer le monde et c'est le monde qui nous a changés".Et de je ne sais pas qui mais que j'assume à fond:"S'il fallait accepter des autres ce que l'on accepte de soi-même la vie serait tout bonnement invivable".Rien de novateur sur cette riche Terrasse de Rome,mais des hommes,tout simplement,vous et moi peut-être.Et si La terrasse s'appelait Le miroir...

http://www.youtube.com/watch?v=l--3SCgJsUg  La terrazza

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28 décembre 2007

Pâles étoiles de la Grande Ourse

Vaghe stelle dell'Orsa

      Très viscontophile je n'avais jamais vu Sandra(65) et ne m'en portais pas plus mal.Je n'ai guère prisé ce film et trouve que le parti-pris vénéneux qu'instille Visconti ne m'entraîne pas loin dans cette quête d'un passé trouble de Sandra et Gianni,frères et soeur qui ne m'ont inspiré ni osmose,ni même la moindre sympathie.Il y a bien la grande maison de Volterra et un peu deToscane nocturne,pays que j'aime pourtant profondément.Mais il y a surtout le jeu fraternel faussé et aucun personnage à aimer.De Sandra me resteront deux choses qui heureusement se passent très bien de cinéma.Les variations pour piano de César Franck qui couvrent parfois le texte et c'est presque mieux ainsi.Et le magnifique titre original dû au grand poète du romantisme italien,Léopardi.Ni César Franck ni Giacomo Léopardi n'ont besoin de Visconti.Visconti qui reste bien sûr dans mon panthéon pour bien d'autres films.

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Le blues de la vallée du Pô

      Cherchant un angle pour présenter le très beau Il grido de Michelangelo Antonioni(1957) j'ai eu l'idée d'une sorte de blues accompagnant un road-movie au long de la vallée du Pô,symbole d'une Italie du Nord industrielle,grise et pluvieuse...Années cinquante c'est l'adieu au Néoréalisme dont Antonioni était un compagnon de route plus qu'un véritable adhérent.Mais il y a dans ce très beau Cri de très belles réminiscences du grand mouvement de liberté et les décors réels de cette vallée du Pô qu'Antonioni avait déjà filmées dans Gente del Pô donnent une très forte authenticité à cette oeuvre.Le cri,bien que linéaire et décrivant le monde ouvrier,assez étranger au bourgeois de Ferrare qu'était M.A.,préfigure aussi les grandes oeuvres des années soixante.J'ai déjà évoqué L'Avventura et L'éclipse,ces films perpétuelllement à revoir comme les plus grandes oeuvres du cinéma,celles qu'on n'explore pas comme ça,un peu vite.

     Si l'on n'est pas encore dans les méandres existentiels de l'incommunicabilité le drame d'Aldo que sa compagne quitte après sept ans illustre bien le mal de vivre.Non mariée avec lui,ce qui est déjà dans l'Italie de 57 un choix courageux des auteurs,elle prend les devants et ça c'est carrément révolutionnaire.Mais le film est surtout le voyage de cet homme,d'abord avec sa fille de sept ans,qu'il aime malgré ses maladresses,puis seul,au gré de quelques femmes de rencontre,ployant souvent sous le faix de leur propre solitude.Le cri n'est pas un cri de désespoir total,du moins au début et l'on se prend à croire un peu aux lendemains.Mais l'homme(Wayne Cochran,très bon acteur américain tout à fait à sa place) est fatigué,trop fatigué.Le blues d'Aldo,qui traîne sa peine au long du fleuve,finira mal.Jean Gili,remarquable historien du cinéma italien,parle clairement et simplement de ces films qu'il aime,autant que moi et ce n'est pas si fréquent.

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La règle du jeu(dernière 2007)

         Point commun?Et petite aide parce que c'est Noël:il s'agit une fois encore du couple infernal cinéma et littérature.Bonne fin d'année et meilleurs voeux à tous les amis qui passent par ici!

  "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

   Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots"

Bon,allez,on ne badine pas avec la réponse.Bravo Oggy.Mandy Patinkin dans Impromptu en 90,Yves Rénier dans George qui? en 73,Jean Cocteau dans La Malibran de Guitry en 43,Benoît Magimel dans Les enfants du siècle en 99 ont tous incarné Alfred de Musset.

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27 décembre 2007

Une chanson:Whiskey in the jar

     

        Comme chanson conviviale,comme chanson à boire,comme chanson ultime libation en ces périodes dites festives je vous propose cet excellent millésime,Whiskey in the jar.Comme le whiskey les versions abondent,très variées.Celle de Metallica,celle plus traditionelle des Dubliners,une en français et pas mauvaise de Joe Dassin.J'adore celle de Thin Lizzy,le groupe de Phil Lynott,et je pense que ce groupe est souvent trop oublié.En attendant trinquons,tant qu'il reste du Whiskey in the jar.

http://www.youtube.com/watch?v=TehFZ38kt6o Tchin!

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25 décembre 2007

Cérémonie de l'Oscar

                 Assez ignorant en jazz j'aime beaucoup le phrasé d'Oscar Peterson et l'émotion qui s'en dégage.Farewell Mr.Peterson!Quelques notes venues de Toronto et l'éternité du noir et blanc pianistique.

           http://www.youtube.com/watch?v=HHr6ZZxb3G4

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22 décembre 2007

Grand pays,ville d'acier

http://www.youtube.com/watch?v=e3Veko70OfQ Steeltown

     Début 80,pas très éloigné de U2,était Big Country,mené par l'Ecossais Stuart Adamson.Ce groupe qui n'a guère survécu aux nineties faisait sonner ses guitares comme des cornemuses et comme l'indique son nom aimait les grands espaces et les sujets sociaux.Fields of fire(exode rural,sur un album antérieur) ou Steeltown de l'album homonyme,par exemple.Le succès fut énorme mais ne dura pas très longtemps,ce qui fut le cas de Simple Minds entre autres.Il est vrai que les deux groupes ne faisaient pas dans la légèreté. Pourtant constitué de très bonnes individualités dont le génial Matt Brzezicki,batteur,qui a ensuite rejoint l'antédiluvien mais excellent(pas incompatible) Procol Harum,Big Country a vécu,maillon intéressant de notre longue chaîne musicale,dont à mon avis la principale faille est une certaine monotonie de leurs harmonies, puissantes mais un peu stéréotypées.A verser au dossier donc,pour éventuelle compulsation ultérieure par les fouineurs du rock.Et puis sur ce disque ,une superbe ballade,ma préférée,Girl with grey eyes.

http://www.youtube.com/watch?v=CMorbx3Sji0  Girl with grey eyes

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Ryan

http://www.youtube.com/watch?v=Jg7H_KpispY  

Southside of Heaven 

       Ryan Bingham avec ses Chevaux Morts Vivants(le nom du groupe) nous livre avec Mescalito un bel album tendance Grand Sud bien sûr,Louisianais avec un zeste de Tex-Mex.Je me régale toujours avec ces histoires de vagabonds cherchant du boulot même si Ryan Bingham est encore très jeune.Les paroles font songer à toute une tradition de la musique populaire américaine.Evidemment on a mille fois entendu ces pédales wah-wah,ces slide guitars,ces tambourins et ces harmonicas depuis la nuit des temps.Et là je m'insurge un peu contre certains commentaires blogs ou presse écrite.La musique ne peut à chaque CD se renouveler et Mozart lui-même n'a pas échappé à certaines redites.Il n'est guère facile d'innover et les blogueurs, dont je suis,ne sont pas les derniers à se répéter.Il en est ainsi de tous les arts.Il y a les précurseurs,les suiveurs de talent,les obscurs.En sachant qu'un précurseur peut très vite tourner à la recette.Seul moyen de l'éviter,faire comme Hendrix, Morrison, Cobain,et quelques autres.Cher payé!Quant à Ryan Bingham il est particulièrement à l'aise quand se mêlent les deux langues du Sud(Boracho Station,Gare des Ivrognes).Autres titres les plus réussis Bread and water,Dollar a day,Ghost of Travelin' Jones.

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20 décembre 2007

Woody et ses frères

   Prochainement Le Rêve de Cassandre,something completely different.Très différent le dernier Allen,tous l'ont souligné,certains lui reprochant un peu d'avoir quitté Manhattan et son microcosme où il nage si bien et d'autres lui reprochant au contraire de ne pas l'avoir fait plus tôt(avant Matchpoint et Scoop).J'ai vaguement lu qu'il pourrait s'agir du dernier opus d'une trilogie londonienne avec les deux films précités. Aucun intérêt à mon avis de répertorier ainsi les trois films.Grand intérêt par contre de voir Le Rêve de Cassandre que j'écris avec une majuscule car,je l'ignorais,c'est le nom du bateau restauré par les deux frères,Ewan McGregor et Colin Farrell,nouveaux venus chez Woody Allen.Ils sont remarquables et plus encore Farrell dont je trouve que c'est le meilleur rôle,en modeste ouvrier mécanicien.

   Il me semble que Cassandra's Dream est un film sur la culpabilité,mais aussi sur la poisse,le manque de pot qui colle au destin des deux frangins.Pas mauvais bougres mais entrainés par leur oncle autrement moins hésitant,et par la déchéance et la misère pointant son nez,Ian et Terry vont commettre l'irréparable.Et alors?Alors c'est toute la dernière partie de ce rêve de Californie et de fortune qui tourne au cauchemar.Nous assistons  au trouble qui saisit les frères,puis au remords intenable.Dostoïevski n'est pas si loin et l'on pense un peu à Crime et châtiment.Pour ma part j'ai davantage songé au Prince Michkine, L'Idiot,à travers les affres de Terry(Colin Farrell) et ses "offres" de rachat.Très beau film à mon avis,un peu trop linéaire à mon goût,voire un peu trop littéraire mais je ne vais pas vraiment m'en plaindre.Et belle histoire d'amour fraternel et pourtant...

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