Entêtement à l'extrême ouest
Avec un peu d'irritation...
Ce film a bien des qualités,les grands espaces libres,les eaux,les oiseaux et la nature,rude parfois et que le jeune étudiant décide de toucher au plus près.Sean Penn jouit en France d'un énorme capital de confiance.En effet,féroce opposant à George Bush,il ne saurait se tromper.J'avais bien aimé les précédents The Indian runner,The crossing guard et The pledge,ancrés plus solidement dans une réalité de violence et d'enfance meurtrie.Ici la fable ne fonctionne pas pour moi simplement parce que ce jeune homme ne m'intéresse guère.Et c'est bien mon droit de ne pas cautionner le jusqu'auboutisme du héros,suicidaire au fil des jours,ce qui à tout prendre ne me paraît pas la meilleure façon d'en finir.Mis ainsi un peu de mauvaise humeur je reconnais que ce film peut plaire,pas forcément pour de bonnes raisons.Et s'il s'exhalait de ce récit initiatique en quelque sorte un parfum d'une démagogie,mais d'une démagogie branchée qui ne dirait pas son son vrai visage et ses principes.A savoir que seul l'égoïsme transcende la médiocrité ambiante,que les parents sont sinon à tuer,mais au moins à radier,et que "hors de moi-même point de salut".Voilà pour le passif.
Into the wild reste un grand spectacle malgré la relative animosité qui m'oppose à lui.Au crédit de Penn le souffle de sa mise en scène,les ballades à la guitare,de vieux potes morts ou éparpillés(Roger Miller, Canned Heat),la nostalgie des seventies et ce couple hippie quinqua comme il en est beaucoup,sympa mais pour tout dire un peu vain et artificiel,ressemblant à une attraction touristique.Plus forte me semble être la relation paternelle,voire grand-paternelle entre Emile Hirsch et Hal Holbrook,ce grand comédien peu connu et âgé maintenant.Lourdement symbolique qaund même parfois,avec sa montagne à gravir ou cette chasse à l'élan nauséeuse.N'est pas Jeremiah Johnson qui veut.Ces mots dépassent un peu mon propos et Into the wild mérite un accessit pour qui s'enflamme assez vite dès que s'élève l'altitude.On me permettra d'y voir un brin de jeunisme exacerbé.