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20 mars 2008

Tranche napolitaine

    Tranche de travaux bien sûr dans la Naples du début des années soixante.Lion d'Or à Venise en 1963 Main basse sur la ville est le film qui a révélé Francesco Rosi,spécialiste du pamphlet politique courageux que l'on s'évertue bien sûr à trouver obsolète.

      Film tourné sans grande vedette,l'américain Rod Steiger alors peu connu,Main basse sur la ville n'est qu'un constat,qui a la sécheresse d'un procès-verbal et le lyrisme d'un permis de construire.Cette oeuvre dont l'essentiel se passe en palabres et négociations ardus et un brin austères touche en fait à cette gangrène si marquée dans la Campanie des années soixante où la ville étend ses tentacules sans trop se soucier des gens qu'elle écrase moralement voire physiquement.Et cette ville c'est Naples,presque entière dans son affairisme et sa corruption,grands vainqueurs finalement de cette lutte à armes inégales.Un mot du Néoréalisme,mon péché mignon de toujours.Des films comme Le voleur de bicyclette ou,plus tard,Le toit(si méconnu) de De Sica,avaient ouvert la brèche d'un cinéma du courage et de la conscience, probablement décuplé par la digestion douloureuse des années noires.Mais en 1963 le NR est éteint depuis assez longtemps.Rosi saura prendre en quelque sorte une certaine relève avec entre autres Elio Petri et Gian Maria Volonte.Voir note du 04 novembre 2007.

    Mani sulla citta est un grand film auquel il manque peut-être un minimum de démagogie.Je m'explique,moi qui déteste la démagogie si présente partout,y compris sur le blog de La Comtesse à doses que j'espères infintésimales.Mais absolument personne n'y échappe totalement,souvent avec les meilleures intentions.Bref si Rosi et ses scénaristes avaient nanti Main basse sur la ville d'un peu plus de chair et de coeur ce film serait devenu pour l'Italie non seulement un beau film intelligent et fier,mais aussi une oeuvre populaire au sens le plus noble.Evidemment les coupeurs de cheveux en quatre,dont je fais parfois partie,lui auraient sûrement reproché.Jamais content celui-là.Après ce bel exercice non exempt de tartufferie je ne peux que vous engager à voir ce film et les autres de Rosi,quand le cinéma italien saura enfin de doter d'une véritable politique du DVD.Je pense à Lucky Luciano,Le Christ s'est arrêté à Eboli qui a ma préférence, Cadavres exquis,Trois frères,etc...

http://www.youtube.com/watch?v=79vVDpYn36I  (extrait)

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Commentaires
R
C'est justement cet aspect analytique qui rend crédible ce film impressionant de réalisme glacé.
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F
J'ai découvert ce film il y a relativement peu de temps et j'étais resté admiratif devant ce quasi documentaire. Je pense que sa force justement tient à son ton détaché et sa froideur assumée. Il me semble qu'en ajoutant une petite dose de sentiment ou de scénario "cinématographique", le but de cette oeuvre aurait été manqué.<br /> Quoi qu'il en soit, c'est quand même un grand film du temps où le cinéma italien était sans doute le meilleur du monde.
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E
La froide objectivité, elle m'avait un peu plus détaché de "Lucky Luciano" que de "Main basse sur la ville" qui reste l'un de mes préféré, avec "les hommes contre", "Cadavres exquis" et "Le christ...".
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D
D'accord avec vous eeguab que Main basse sur la ville manque un peu de sentiment, c'est très clinique. Il n'y aurait pas Rod Steiger, on croirait un documentaire des années 60.
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