Jonathan et Neil Young le goéland
Pardon pour le calembour du titre absolument consternant.Le film de Jonathan Demme ne l'est pas,lui,consternant.Nashville,un de ces lieux où souffle l'esprit qui a rendu nos vies moins plates,le Ryman Auditorium où passa il y a si longtemps Hank.Le Loner est de retour avec des gars blanchis sous le harnais dont le clavieriste Spooner Oldham dont vous avez le nom quelque part sur tant de vos disques. Malade,Neil a senti le vent de la grande prairie lui briser la tête et lui a donné le nom de son album Prairie wind déjà chroniqué ici même.Jonathan Demme prend la suite de Jim Jarmusch,ci-devant lui aussi fan du Canadien de Winnipeg,et qui nous avait offert Year of the horse, il y a dix ans.
Ce concert est très beau,consacré aux trois quarts de l'album Prairie wind en première partie,puis à quelques perles youngiennes.Neil Young n'est pas ici l'électrique rocker des disques live que l'on connaît mais le témoin d'une sensibilité toute fraÎche de toute une tradition folk si ancrée dans ma mémoire que je ne m'imagine pas sans elle.Si on veut chipoter pour faire un peu débat deux ou trois titres et l'allure générale de ce combo de sexagénaires sonnent légèrement attraction de Las Vegas mais cela n'a guère d'importance.Emmylou Harris a vu le temps passer mais This old guitar est une chanson magnifique et les choristes parfois envahissantes à mon gré sont finalement bien sympathiques.Neil au piano n'est pas Glenn Gould mais When God made me bouleverse. Trois Memphis Horns pas nés d'hier dont Wayne Jackson(comment échapper à l'adjectif légendaire) prouvent que ça blizzarde encore côté cuivres.Rick Rosas à la basse,Ben Keith à la pedal steel,cela fait du beau monde.
La suite sera consacrée à quelques incontournables,Heart of gold,The needle and the damage done(c'est bien vrai ça),Harvest moon,plus récent ainsi que Old King consacré au chien de Neil.Réécouter Old man nous met la larme à l'oeil.Et que dire de plus que l'ami Pyrox du Four strong winds de Ian Tyson,ce classique tout en guitares et joliment accéléré,déjà chroniqué dans ma série Une chanson?Puis les musiciens saluent et Neil Young,plus loner que jamais,chante seul une très belle chose que je ne connaissais pas et dont j'aimerais savoir le titre,peut-être récent ou bien j'ai oublié?Il range soigneusement sa guitare, ce qui est mieux que de la casser ou la brûler.
Mais peut-être n'ai-je fait que rêver.Je vous prie de m'excuser,je pensais je crois à Buffalo Springfield et à mes dix-sept ans. http://www.youtube.com/watch?v=uW_ND105WfE Broken arrow(67)
Et puisque l'on est en confidences...Je me souviens(emprunt à Georges Perec version Perock remis à l'honneur par Cuné)