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BLOGART(LA COMTESSE)
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29 avril 2008

Quand il est mort le poète

                     Joli roman poètique et enquête policière en quelque sorte que ce livre de Giuseppe Conte qui nous emporte sur la côte ligure en 1822,sur les traces de Shelley qui y trouva la mort lors d'un naufrage douteux.Poète romantique anglais n'était alors pas un brevet de longue vie.Keats mourut à 26 ans,Byron à 36 et Shelley à 32.N'ayant pas précisément vécu d'eau fraîche ni même de balades le long de la plage la mort violente est souvent la dernière muse de ces messieurs.Giuseppe Conte nous narre ainsi les dernières semaines, très agitées,du poète.Ses querelles avec Lord Byron,ses frasques extra-conjugales,et ses lubies à vouloir se croire marin firent de son bateau une épave et du grand écrivain un maudit.

      Sur cette trame Conte brode une investigation policière menée par un commandant italien,ancien officier de Napoléon et qui voue aux Anglais une rancoeur tenace.Mais le Commandant Medusei se prendra au jeu et sera séduit par l'aura de Shelley,chantre des libertés,prêt à soutenir les premiers soubresauts d'une Italie en route vers son destin.On sait par ailleurs l'explosive équipe formée par Lord Byron, Shelley, Mary Shelley éprise d'absolu et mère de Frankenstein. Autour d'eux gravitent marchands désabusés,espions à la solde de la Couronne Anglaise,mâitres-chanteurs et enfants malades comme il sied à des poètes romantiques qui auraient détester aller bien. Curieux comme j'ai déjà eu cette impression,de vivre un peu plus fort quand rôdent par exemple la rupture ou les questions.Je cite rarement des extraits mais la prose de Conte est tès belle et traversée d'images parfois sombres come les brisants de Viareggio:"La haine s'accumule et s'alimente d'elle-même,à moins qu'elle ne se cache,la nuit,sur les branches d'un arbre comme une chouette ou un chat-huant,prête à ouvrir ses ailes et à pousser ses cris douloureux".Et puis ce genre de livres me poussera peut-être à me repencher ou plutôt à me pencher sur les vers de Percy Bysse Shelley.

J'ai rencontré un voyageur venu d’une terre antique
Qui disait : « Deux immenses jambes de pierre sans le tronc
Se trouvent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
Sombrant à moitié, un visage brisé est allongé, dont les sourcils sont froncés,

Et les lèvres plissées, et qui sourit froidement sur commande,
Ce qui montre que son sculpteur a bien compris ces passions,
Dont survivent encore, empreintes sur ces choses sans vie,
La main qui s'est moquée d'elles et le cœur qui les a nourrit,

Et sur le piédestal ces mots apparaissent :
'Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois :
Contemplez mes œuvres, Ô vous les puissants, et désespérez !'

Rien à côté ne reste. Autour de la décomposition
De cette colossale épave, illimitée et nue,
Seul les sables plats s'étirent au loin. "

logo romantisme

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26 avril 2008

Entre chien et loup,à l'heure ambigüe

      Les films de Georges Franju,déjà peu nombreux,sont rarement diffusés.Certaines pantalonnades que je ne citerai pas,le sont davantage.Je viens de voir Judex (63) pour la première fois avec beaucoup de plaisir.Dans la veine,bien modeste du fantastique à la française,je considère ce film comme une grande réussite,hommage au grand Louis Feuillade et à nos merveilleux feuilletonnistes d'antan.Ambiance début de siècle,enfin le vingtième,parfaitement maîtrisée par Franju,cet éternel amoureux des images,de la fantaisie à condition qu'elle soit inquiétante,et un noir et blanc comme intemporel même si Cocteau peut-être...

     Cape soignée et déguisements fréquents,le justicier sort de la nuit.Ce n'est pas Zorro mais Judex,créé par Arthur Bernède et Louis Feuillade et que ce dernier avait lui-même mis en scène en 12 épisodes vers 1918.Joué par un comédien inconnu,Channing Pollock,Judex n'apparaît que relativement peu,les personnages plus importants étant les deux femmes,la victime,Edith Scob,et sa persécutrice,Francine Bergé.Mais à la lisière du criminel et du fantastique,nanti d'allégoriques oiseaux et d'une superbe musique de Maurice Jarre,doté de l'humour du détective Cocantin par exemple, traversé de verticales obscures qui approchent l'univers des contes cruels de l'époque romantique,Judex est un poème d'amour qui préfigure le surréalisme et donne aux toits de banlieue et aux bord de Marne,aux routes de campagne que sillonnent de rares voitures ce cachet merveilleux,amalgame de nos histoires à faire peur aux enfants et de nos enquêtes policières toute en élégance lupinesco-rouletabillienne.

24 avril 2008

Est-ce bien,Clair?

        Alors que Renoir,Carné,Duvivier font toujours la une des blogs cinéphiles René Clair semble traverser son purgatoire.Regardons de plus près deux de ses classiques du début des années trente.

     Datant du tout début des années trente ces deux films appartiennent à la veine presque musicale et gentiment anar de René Clair.Mais l'anarchie chez Clair est tout en poésie,en ritournelles et en rues que semble baigne un bleu de ciel.Tout s'arrrange dans ce petit monde sympa où même les hommes politiques finissent par devenir des sous-préfets aux champs.Seulement y a le temps,le vilain temps qui passe et...si Monsieur Clair et ses créatures étaient devenus surannés, délicieusement mais surannés quand même...Ma réponse sera normande car la façon dont sont introduites les chansons dans Sous les toits de Paris est apparue à mes yeux comme antique et totalement kitsch, appartenant au cinéma sonore plus que parlant.Le cinéma sonorisé,besogneusement la plupart du temps,me semble rétrospectivement avoir conjugué les mimiques excessives du muet et le style revue de music-hall franchouillard un brin passéiste.J'ai pourtant conscience de l'inanité de ces critiques tellemnt tardives qu'elles paraissent relever de références antédiluviennes.Mais,je le confesse,j'ai eu du mal à m'intéresser aux querelles du chanteur des rues(Albert Préjean,à lui seul un monument de gouaille) et de son ami.Les décors sont jolis,exhumant ce Paris d'avant et ce "bon petit peuple".René Clair est déjà bien loin des expériences surréalistes de Paris qui dort ou Entr'acte.

     A nous la liberté,par contre,que Chaplin cita comme référence et c'est bien le moins qu'il pouvait faire tant la dénonciation du machinisme du film de René Clair préfigure Les temps modernes, demeure un film délicieux tenant à la fois des Pieds Nickelés et du Front Populaire,comme le dit justement l'ami Fantasio, même si ce Front Populaire ne devait voir le jour que cinq ans plus tard.Mais ce printemps vu par René Clair n'a pas le pessimisme de Duvivier ni le militantisme un peu lourd de Renoir.Il est vrai qu'en 1931 les différentes menaces n'étaient pas encore si prononcées.A nous la liberté c'est l'ode à l'amitié,à la fratenité sans véritables slogans et c'est tellement mieux,et pour moi finalement plus fort.Henri Marchand et Raymond Cordy ne sont jamais devenues des vedettes mais comme on a envie de les accompagner au long de la route buissonnière,après avoir échappé à la prison et à une autre prison,la fortune.Et puis aussi bien Sous les toits de Paris que A nous la liberté ne nous offrent-ils pas de merveilleuses affiches?

22 avril 2008

J'peux vraiment pas les voir en peinture(1)

     Nouvelle rubrique sobrement intitulée J'peux vraiment pas les voir en peinture... sans émotion, admiration, ferveur,fascination,etc...Peu de mots en cette catégorie.Les blogs en usent tant,des mots.Mais l'envie de vous faire partager quelques  toiles qui font plus que de me toucher et qui,elles,n'ont besoin ni de phrases,ni de sous-titres,ni de bande sonore.Un simple tête à tête,ou,près des yeux,près du coeur.

   Le colosse de Francisco Goya(1746-1828) est terrifiant de puissance devant la débandade des pauvres humains.Goya fut aussi l'auteur des Majas vestida et desnuda et des Massacres de mai.

20 avril 2008

Danse macabre en Amérique Latine

   

          Ce livre,bien qu'écrit en américain,a sa place plutôt dans la littérature d'Amérique Latine.Daniel Alarcon,né en 77 au Pérou,a vécu en Alabama et préside aujourd'hui à un grand magazine littéraire de Lima.Mais surtout ce livre s'inscrit dans une littérature sud-américaine de combat dont les grands noms sont connus.Norma anime à Lost City Radio,dans une quelconque capitale d'un pays à peine sorti de la guerre civile,une émission où elle évoque le sort des disparus.Car l'Amérique Latine a pour spécialité outre les lamas,les barbus révolutionnaires dont le plus célèbre poster du monde et le tango,les disparus.Attention on disparaît bien partout mais il semble qu'on disparaisse encore mieux sur ce continent, de forme triangulaire comme les Bermudes.Etonnant,non?

   Mais voilà,le seul fait de lire une liste est un acte hautement politique dans ces contrées musclées et Norma va se trouver face à son passé et à la mémoire de son mari Rey,évanoui lui aussi,non sans avoir laissé de traces vivantes.Pas d'ennemi immédiatement identifiable dans ce livre,c'est bien plus ambigu,c'est bien plus "la jungle" si j'ose dire.Une Ligue Insurrectionnelle,probablement mais existe-t-elle vraiment et la Lune,cet espace-prison,on finirait presque par en douter,tant Daniel Alarcon excelle à l'abstraction de ce pays dont on sait seulement que le temps d'après la guerre c'est encore la guerre.Toute l'Amérique du Sud,de vrai tyran en faux libérateur, respire dans ce grand livre où plane aussi la magie,pas très loin du vaudou ou du candomblé.

         Lost City Radio ne raconte pas la lutte des braves contre les salauds,dans un déluge romanesque qu'on imagine facilement,somme toute assez démagogue.Bien plus profond Lost City Radio missionne sur cette terre d'outrance et d'incendie un envoyé spécial qui pourrait être Kafka.On peut être tenté de l'accompagner mais de grâce, gardez-vous à gauche,gardez-vous à droite.Et rendez-vous comme convenu, nous tâcherons d'y être.

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19 avril 2008

Une chanson:Indian reservation

      The Best Of by Don Fardon

              Comme plus personne ne le sait The Sorrows,groupe de Coventry,eut ses deux années de succès vers 1966.Originaires de ce centre industriel de la perfide Albion (notons que la perfide Albion fut bienvenue dans ma vie et l'égaya considérablement au moins par sa musique),les Sorrows mériteraient une petite flamme du souvenir plus tonique me semble-t-il.Comme tous les groupes du monde y compris celui très underground de votre serviteur,ils s'engueulèrent très rapidement.Et le plus fort en gueule sous le nom de Don Fardon eut vers 70 un succès colossal en Amérique avec sa reprise de Indian reservation,de John D.Loudermilk, lui aussi anonyme et pourtant auteur entre autres du classique du delta Tobacco Road, enregistré par tout le monde.Le titre complet,plus explicite et plus beau,est The lament of the Cherokee Indian reservation.S'il vous plaît de vous lamenter avec moi... http://www.youtube.com/v/clux1gLimUo&hl=en&color1=0x2b405b&color2=0x6b8ab6"></param><param  >

17 avril 2008

A propos de Pirandello

    L'oeuvre de Pirandello,immmense romancier poète dramaturge sicilien est une de celles qui me fascine...En 1936 le cinéaste Pierre Chenal et les dramaturges Roger Vitrac et Armand Salacrou adaptent son roman Feu Mathias Pascal sous le titre L'homme de nulle part.Déjà adapté au temps du muet par Marcel L'Herbier en 1925 il le sera à  nouveau par le grand Mario Monicelli en 85 avec Mastroianni dans le rôle titre.Même si je crois qu'il sera difficile de mieux comprendre Pirandello que les frères Taviani dans Kaos ce vieux film français n'est pas inintéressant.Il faut faire abstraction de l'interprétation notamment féminine, particulièrement datée, l'audibilité de la version de notre cher Cinéma de minuit n'étant pas géniale.Broutilles tant le travail de Patrick Brion contribue-t-il vaillammment à la pérennité du cinéma.

     Ce qu'on garde de L'homme de nulle part c'est surtout l'interprétation de Pierre Blanchar,assez habité en Mathias Pascal,nanti d'une seconde vie tant la première était platounette, certes assez théâtrale mais honorable surtout en première partie,le Mathias Pascal un peu benet et barbichu,relatif contre-emploi pour Blanchar.Et surtout celle du plus grand voleur de scènes du cinéma français,j'ai nommé Robert Le Vigan.La Vigue étant l'acteur excentriquissime numéro un,celui que l'on n'oublie jamais,même en quatrième, cinquième,voire dixième rôle.Quelque exemples:Goupi Mains-Rouges, La bandera,Le quai des brumes.

   Feu Mathias Pascal est une fable sur l'identité et le paradoxe de l 'homme dans toute sa complexité.Tout homme est mutiple mais j'en connais qui sont simples,si simples que c'en est effrayant.Ainsi Mathias Pascal, prisonnier d'un mariage raté et d'une vie banale (pas loin de Kafka ou du Bartleby d'Herman Melville),est-il contraint de se "tuer" deux fois avant d'émerger d'une sorte de léthargie et d'assumer pleinement son existence.Ce roman de l'absurde est plutôt joliment illustré par Pierre Chenal dans une atmosphère sordide de manigances au début, avec quelques éclairs lorgnant vers le réalisme poétique prévertien,lequel Prévert avait d'ailleurs failli participer au film.

12 avril 2008

Sicile de sang

        On a oublié que la Sicile a tenté une sécession juste après-guerre.De cette terre bénie pour le cinéma qui vit Le Guépard, Kaos,contes siciliens,Le Parrain, Stromboli ou La terre tremble, excusez du peu,Francesco Rosi a exhumé l'histoire controversée de Salvatore Giuliano.Controversée et compliquée.Je la connaissais très mal avant d'avoir vu le film.Je ne la connais guère mieux,Francesco Rosi n'apportant aucune vérité indiscutable.Il s"en explique fort bien et en français dans un assez long entretien en supplément du DVD.Tourné en noir et blanc juste avant Main basse sur la ville Salvatore Giuliano (1961) est tout aussi austère.De plus Rosi n' a pas misé sur une chronologie linéaire. C'est néanmoins un film bien intéressant par le regard sur cette Sicile,île d'extrême et d'extrémités,de haute civilisation et de bien basses besognes.On pourra aussi revoir le film de Cimino Le Sicilien(1987),qui lorgne plus vers la superproduction sans être dénué de qualités pour autant qu'il m'en souvienne.

          Ce que l'on retient de Salvatore Giuliano c'est le cri des femmes en noir,ces mères italiennes, non, siciliennes.C'est la montagne palermitaine et ses chèvres faméliques gardées par des bergers illettrés dont l'un deviendra colonel ou général,peu importe dans ce pays où sévit l'amalgame brûlant de paysans,de mafieux,de soldats ou de carabiniers,tous contre tous et chacun pour soi. Giuliano,probablement plus utilisé que stratège,est mort à 28 ans.Complices d'hier, traîtres d'aujourd'hui, repentis de demain,les hommes ne sont que de passage en cette glèbe ensoleillée et épuisante,où démêler le vrai du faux s'avère insoluble,et presque sans intérêt.Il semble que la Sicile,que ce soit celle du Prince Salinas, des pêcheurs du Néoréalisme, des mafiosi,même s'ils vivent là-bas à Little Italy,ou des pauvres diables des contes de Pirandello,ne soit née de la mer que pour faire du cinéma, douloureux,le meilleur.

11 avril 2008

Je si né ma taux graphe hic

   

     ?

   A la demande d'Oggy je répondrai qu'il a le bonjour d'Alfred.Ceci n'est pas une insulte mais un indice.Autre indice à la demande générale pour ce jeu qui ne déchaîne pas vraiment les foules:un des cinq acteurs a tourné à plusieurs reprises pour des frères italiens.

   Effectivement,Dominique,il s'appelle Omero Antonutti et a joué plusieurs fois avec les Taviani.Surtout dans Kaos,contes siciliens ce qui devrait vous mettre sur la voie.

11 avril 2008

La maison des Aurès

La Maison Jaune d' Amor Hakkar

       De bons sentiments,des gens solidaires,un film de brave,un film plutôt sympathique mais pas tout à fait crédible.Amor Hakkar réalise La maison jaune et interprète le  père de famille berbère qui cherche à ramener à la maison le corps de son fils mort dans un accident.Ce film est souvent accompagné comme c'est parfois le cas de débats organisés par différentes associations. Curieux ce fait que certaines oeuvres ne semblent guère visibles que dans le cadre d'une animation de type culturel ou sociétal,où les gens qui savent (un peu) sont sensés mieux faire comprendre aux autres forcément ahuris probablement.Ayant fait beaucoup de ciné-club j'ai été des deux côtés.C'est intéressant mais ça participe aussi d'une scolarisation qui peut avoir ses effets pervers.J'ai souvenir par exemple de séances où les lycéens étaient rameutés pour faire nombre et pour faire noble cause à des séances dont ils se foutaient éperdument.Allers et retours,portes qui claquent,voire vociférations diverses gâchaient ainsi allégrément la soirée de tout un chacun.Mais l'on avait fait son devoir.Bref.Revenons dans les Aurès pour ce Bienvenue chez les Berbères où même les policiers sont plutôt sympas.Et je pose la question:où va-t-on si l'on se met à tolérer la présence de flics sympas dans le cinéma?Si l'on n'y prend pas garde un jour on verra des bourgeois innocents ou un politicien honnête.

           Plus sérieusement La maison jaune aborde le problème du deuil,vécu différemment suivant les croyances. Ce paysan courageux et modeste n'a de cesse de ramener le corps de son fils dans son village.Evidemment il se heurte à l'arrogance des fonctionnaires et à la morgue (jeu de mots de mauvais aloi) des employés de l'hôpital. Non,c'est tout faux.Tous ces gens,voisins,policiers,chauffeurs de taxi, barmen,imam,se révélent de bonne composition et le voyage se poursuit finalement sans trop de complications.C'est un joli film, sensible, sur l'âpre région des Aurès,qui se transforme en conte avec un brave préfet et la fée électricité installée comme par enchantement dans la petite maison de Mouloud, repeinte en jaune pour conjurer le chagrin de son épouse Fatima.La maison jaune est loin d'être à dédaigner,frisant un amateurisme spontané,ce qui est agréable.Sujet idéal pour débattre doctement de deuils,de soins palliatifs éventuellement,voire d'euthanasie.On peut surtout voir ce film pour ce qu'il est,sans esbrouffe,sans grand bruit,sans trop de nuances,mais surtout pas sans qualités.

10 avril 2008

Heures désespérées(un film du patron)

              Prochainement car par contrat je suis obligé de chroniquer tous les films visibles d'Humphrey Bogart, mon icône...La maison des otages(55) est donc un des derniers films de Bogie,dirigé par William Wyler.Ce n'est plus tout à fait le meilleur de Bogart bien sûr mais sa composition de gangster en cavale vaut le coup,ainsi que son affrontement avec Fredric March,ex vedette d'Hollywood,déjà passablement oublié en ces années cinquante.Je précise que March fut deux fois lauréat des Oscars pour Dr.Jekyll et Mr.Hyde en 31 et Les plus belles années de notre vie en 46,deux très bons films.

      Adapté d'une pièce de théâtre le film manque un peu d'espace et le paysage banlieue américaine fleure la naphtaline des fifties.Bogart et March, rétrospectivement, paraissent assez âgés pour leur rôle.Et la famille américaine baigne dans la convention la plus classique. Cependant dans le rôle du père Fredric March se durcit peu à peu jusqu'à ressembler au gangster.Ceci est assez bien amené et alors que l'on aurait pu croire que le criminel Glen Griffin,sobrement interprété par Bogart,allait finir par s'humaniser (dans mes lointains souvenirs je voyais d'ailleurs le film comme ça),c'est tout le contraire et justice sera faite.Dans un de ses rares rôles,du moins en vedette,totalement antipathiques le patron est une fois de plus inoubliable à voir et à entendre.Ce timbre de voix si unique,nasillant un peu,persiflant souvent,inquiétant toujours.Un blogueur cinéphile me donnera-t-il son sentiment sur le remake de Cimino,Rourke et Hopkins?Je ne l'ai jamais vu.

9 avril 2008

La fille du commissaire

      Pour cette enquête Wallander cède la place à sa fille Linda qui a décidé de suivre ses traces...Les polars de Mankell sont maintenant bien balisés en France avec ce corollaire inévitable qu'on se sent en pays de connaissance et que la surprise venue du Nord s'est pas mal volatilisée.Mon préféré est Les chiens de Riga.Il me semble avoir presque déjà lu ce livre et ceci n'est pas très bon signe.Serait-ce la lassitude de l'univers de la police de Scanie avec,comme ailleurs,ses pervers,ses gourous,ses dérives et ses rituels?De plus je trouve que les rapports difficiles entre Kurt et sa fille Linda alourdissent une intrigue qu'on aimerait resserrée,ce qui permettrait d'ôter une centaine de pages.Il me semble que les auteurs de polars ont actuellement tendance comme les cinéastes à faire long,ce qui est pour moi aveu de faiblesse.Le rythme,les gars,le rythme!

   Non que Avant le gel soit à dédaigner pour qui ne connaît pas encore Mankell mais je suis d'accord avec Dasola.Tout cela me paraît assez normal et je crois que je vais gentiment congédier Henning Mankell de ma liste d'attente.Il aura droit à de confortables indemnités pour services rendus à la Scandinavie et à mon patrimoine littéraire.La chair est triste hélas mais heureusement je n'ai pas lu tous les livres.Un beau personnage,très épisodique,aura marqué cette enquête pour moi,l'orfèvre qui fabrique les clés d'église,quel beau métier.Et les mots de Mankell parfois touchent très juste: "Même si l'issue est écrite à l'avance on peut fatiguer la mort pour qu'elle ait juste la force de porter le coup fatal",écrit-il à propos de la fin d'un ami de Wallander.

4 avril 2008

Jonathan et Neil Young le goéland

     Pardon pour le calembour du titre absolument consternant.Le film de Jonathan Demme ne l'est pas,lui,consternant.Nashville,un de ces lieux où souffle l'esprit qui a rendu nos vies moins plates,le Ryman Auditorium où passa il y a si longtemps Hank.Le Loner est de retour avec des gars blanchis sous le harnais dont le clavieriste Spooner Oldham dont vous avez le nom quelque part sur tant de vos disques. Malade,Neil a senti le vent de la grande prairie lui briser la tête et lui a donné le nom de son album Prairie wind déjà chroniqué ici même.Jonathan Demme prend la suite de Jim Jarmusch,ci-devant lui aussi fan du Canadien de Winnipeg,et qui nous avait offert Year of the horse, il y a dix ans.

    Ce concert est très beau,consacré aux trois quarts de l'album Prairie wind en première partie,puis à quelques perles youngiennes.Neil Young n'est pas ici l'électrique rocker des disques live que l'on connaît mais le témoin d'une sensibilité toute fraÎche de toute une tradition folk si ancrée dans ma mémoire que je ne m'imagine pas sans elle.Si on veut chipoter pour faire un peu débat deux ou trois titres et l'allure générale de ce combo de sexagénaires sonnent légèrement attraction de Las Vegas mais cela n'a guère d'importance.Emmylou Harris a vu le temps passer mais This old guitar est une chanson magnifique et les choristes parfois envahissantes à mon gré sont finalement bien sympathiques.Neil au piano n'est pas Glenn Gould mais When God made me bouleverse. Trois  Memphis Horns pas nés  d'hier dont Wayne Jackson(comment échapper à l'adjectif légendaire) prouvent que ça blizzarde encore côté cuivres.Rick Rosas à la basse,Ben Keith à la pedal steel,cela fait du beau monde.

    La suite sera consacrée à quelques incontournables,Heart of gold,The needle and the damage done(c'est bien vrai ça),Harvest moon,plus récent ainsi que Old King consacré au chien de Neil.Réécouter Old man nous met la larme à l'oeil.Et que dire de plus que l'ami Pyrox du Four strong winds de Ian Tyson,ce classique tout en guitares et joliment accéléré,déjà chroniqué dans ma série Une chanson?Puis les musiciens saluent et Neil Young,plus loner que jamais,chante seul une très belle chose que je ne connaissais pas et dont j'aimerais savoir le titre,peut-être récent ou bien j'ai oublié?Il range soigneusement sa guitare, ce qui est mieux que de la casser ou la brûler.

    Mais peut-être n'ai-je fait que rêver.Je vous prie de m'excuser,je pensais je crois à Buffalo Springfield et à mes dix-sept ans. http://www.youtube.com/watch?v=uW_ND105WfE Broken arrow(67)

  Et puisque l'on est en confidences...Je me souviens(emprunt à Georges Perec version Perock remis à l'honneur par Cuné) 

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