La main enchantée
Mon cher Gérard adapté au cinéma,ce n'est pas fréquent.Voici à mon avis le seul film tiré de Gérard de Nerval,le plus grand poète français selon moi.En 42 MauriceTourneur,père de Jacques dont on vient de parler,met en scène La main du diable,très proche du mythe de Faust.Sur un scénario de Jean-Paul Le Chanois,modernisé et traduit dans un XX° Siècle savoyard l'aventure du peintre au contrat malheureux nous est contée avec une très belle untilisation des ombres et des silhouettes.Pierre Fresnay,fiévreux et démuni après ce pacte pour le moins hasardeux,compose un artiste hagard et qui ne sait plus à quel saint se vouer.C'est que l'adversaire en face est de taille.Le diable prend d'ailleurs les traits d'un petit homme en noir tenant plus de l'huissier que de l'ange déchu.
Ayant tout gagné puis tout perdu l'artiste dont la dette double chaque jour(ne vous faites pas prendre à ce jeu) finit par échouer dans une auberge de montagne où se trouve une solution possible.Morceau choisi de La main du diable,la rencontre avec les anciens possesseurs de la main enchantée,qui donne l'occasion à Tourneur d'une cascade d'effets historiques très pittoresques,du mousquetaire au restaurateur.C'est que cette main donne... du talent.Dans le fantastique français ce film n'est pas à négliger,bardé de plus des habituels seconds rôles si indispensables à ce cinéma classique.Les Larquey,Roquevert,Gabriello,Balpêtré...
Savez-vous qu'au cinéma les mains au pluriel ou au singulier ont eu beaucoup d'ouvrage?Au collet,basse sur la ville,qui tuent, chaude, froide,rouges,à couper,sur le berceau ou dans l'ombre,droite du diable et gauche du seigneur(c'est amusant ça),d'argile,etc...Je passe la main.