Bientôt...Le plus beau livre du monde... ne fera jamais un très grand film.Je sais pourtant quelques exceptions dont on ne devisera pas ici.Ceux qui me suivent un peu connaissent ma passion pour Dino Buzzati et Le désert des Tartares et aussi le reste de son oeuvre,inoubliable et à mon avis encore très sous-estimée. L'extraordinaire roman du Fort Bastiani,parabole de très haut vol sur la vacuité de vivre,la vanité des choses,l'impermanence,était inadaptable à l'évidence.Comment rendre la poussière qui coule du sablier,l'attente à peine fébrile,le regard sur la plaine déserte,la sourde inquiétude que l'on gravit comme les galons d'officier?Ce livre qui,j'aime à le dire avec force coquetterie,peut dispenser de toute autre lecture,est totalement acinématographique.C'est tant mieux.

   Jacques Perrin,fou du roman depuis toujours et le remarquable et très fin cinéaste italien Valerio Zurlini dont j'ai déjà dit tant de bien,se sont assurés la collaboration d'excellents acteurs européens,tous ayant collaboré avec les plus grands,de Bergman à Bunuel.Ce type de casting alourdit en général le climat d'un film,perdant en profondeur ce qu'il gagne en brillance. Et c'est bien le cas pour Le désert des Tartares.Il fallait s'y attendre.Mais personne ici n'a démérité,l'adaptateur André Brunelin pas plus que les autres.Peut-être sont-ils fiers,quelque part,d'avoir peu ou prou été associés à ce film,donc à ce livre à nul autre pareil.Il ya des orgueils plus déplacés.J'aurais volontiers joué une sentinelle,silhouette nocturne, dans Le désert des Tartares.Alors je vais attendre encore un peu.Je vais attendre encore un petit peu également pour fermer Le blog de la Comtesse.Mais il se fait tard.Ce tard qui rime parfaitement avec Le désert des Tartares.