08 mai 2010

Onirique qui mal y pense

   

                                        

           Mes souvenirs d'Edgar Poe sont estudiantins, antédiluviens.La chute de la maison Usher,mêlée à quelques éléménts du Portrait ovale ont fourni à Jean Epstein la matière à un bien beau film en 1928.J'ignorais Epstein et l'ami Nightswimming chroniquant Finis Terrae m'a donné envie d'en savoir un peu plus.Assisté d'un jeune Espagnol nommé Luis Bunuel Epstein nous offre un poème d'une grande richesse plastique qui ne cède en rien aux clichés d'un fantastique trop codé.Théoricien du cinéma,ses rencontres avec Cendrars,Gance,Germaine Dulac,sa collaboration avec Delluc,sa passion de la littérature (Balzac,Sand,Daudet furent adaptés par lui),et son intérêt pour le documentaire ont fait de Jean Epstein un créateur indéfinissable dont il faudrait sérieusement revoir l'essentiel,ou ce qu'il en reste.

         Comme le veut la tradition familiale Roderick Usher dans son manoir peint son épouse Madeline mais celle-ci dépérit quand le portrait prend vie.Oscar Wilde probablement s'en souviendra.Aux confins de la vie et de la mort Epstein utilise magnifiquement le ralenti,ce qui ne fera pas école hélas. Songe ,crypte, tissu de fils envoûtants d'étangs et de frondaisons,il me semble que les arbres de La chute... sont les plus beaux qu'il m'ait été donné de voir.Encensé par bien des critiques le film n'aura jamais l'aval du public mais le lui a-t-on vraiment jamais proposé,au public?

Posté par EEGUAB à 09:10 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
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