02 juillet 2011

Les Commitments ont eu 20 ans

 
the commitments "try a little tenderness 

             C'est en parodiant le joli hommage d'Agnès Varda,Les demoiselles ont eu 25 ans,que je salue Les Commitments.Je salue d'abord Roddy Doyle,le facétieux et parfois sérieux auteur de la Trilogie de Barrytown, The Commitments, The snapper,The van.Je salue Alan Parker le metteur en scène toujours plus à l'aise dans le musical,Bugsy Malone,The wall et ce malgré le ratage d'Evita.J'ai toujours autant d'intérêt à suivre ceux que j'appelle des personnages de Ken Loach qui auraient viré funky au lieu de relire Marx.Alors c'est amicalement que je vous présente à nouveau ces soulmen de Barrytown.Mais avant tout il faut pour bien resituer l'ascension et la chute des Commitments citer cette phrase de Roddy Doyle:"Nous allons jouer une musique de nègres.Logique.Les Irlandais dont les nègres de l'Europe,les Dublinois les nègres de l'Irlande,et les quartiers Nord,Barrytown,les nègres de Dublin".

      1990.Soit donc la galère générale pour ces jeunes pointant au très modeste chômage irlandais.Jimmy Rabbitte décide de monter un groupe ni punk,ni new wave,non,un groupe soul,musique qui battit son plein 22 ans avant et dont les chantres étaient Otis Redding, Wilson Pickett,Aretha Franklin ,Sam and Dave and so on...Derek et Outspan surnommé ainsi cause cheveux tirant sur l'orange sont déjà un peu musiciens. Nous avons droit alors à dix minutes d'un ahurissant casting qui nous vaut des violonneux comme félins en rut,des jazzeux tellement en avance qu'on ne les suit pas,des chanteurs engagés,enfin engagés dans la rue avec des textes progressistes (?),et même quelques erreurs dont ce garçon qui a vu du monde faire la queue et a attendu son tour,persuadé qu'on distribuait de la came.

affiche_Les_Commitments_The_Commitments_1990_1

    Vaille que vaille The Commitments commence à exister.Il y a même un intello à lunettes, Steven, étudiant en médecine, qui joue pas mal du vieux piano de sa tante.Deco qu'ils ont entendu brailler,plus qu'éméché, à un mariage,puis Dean avec le saxo de son oncle qui n'a plus de souffle,l'oncle,pas le saxo,puis Billy à la batterie qu'il avait mise au clou complètent l'ensemble.Trois copines mal fagotées et peu farouches feront d'excellentes choristes à défaut d'être d'une rare élégance.C'est presque bon.C'est même tout bon avec l'arrivée d'un trompettiste, Joey "The Lips" qui a la particularité d'avoir 45 ans,le double des autres.Mais il a joué avec des grands de la soul, partout en Amérique.La preuve,sa mère a reçu des cartes postales du monde entier lors de ses fameuses tournées.Il dit avoir accompagné le grand Joe Tex sauf que ce dernier est mort en 83.

    Naissance difficile,vie agitée et mort assez brutale:voilà le lot de bien des groupes rock,ou soul,si l'on veut.The Commitments ne fera pas exception.Mais durant quelques mois ces hurluberlus,ces gens de Dublin,qui doivent peu à James Joyce et beaucoup à Van Morrison,auront rêvé.Les querelles internes auront eu raison de leurs ambitions musicales,et la vie c'est hélas souvent moins bien que des répétitions entre copains qui s'engueulent.Si j'aime toujours autant ce film c'est aussi parce que j'ai un tout tout petit peu vécu ça.Et puis parce que l'histoire des Commitments est complètement intemporelle et pas seulement parce leur musique en 90 datait en fait de 70,ce qui fait qu'en 2010 la soul me prend toujours aux tripes.Et puis l'Irlande me tient tant à coeur ou plutôt à trèfle.


the commitments" mustang sally"

Sur Roddy Doyle: Roddy de Barrytown

Posté par EEGUAB à 07:32 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
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