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10 juillet 2011

Le Tage fatal

les_mysteres_de_lisbonne650x300   

   Feuilletons,feuilletons,quelles merveilles!J'ignorais Camilo Castelo Branco.Et Raoul Ruiz adaptant Proust ou Giono m'avait pas mal ennuyé.Mais j'ai promis à D&D et ses 25 images qui s'occupe de ma lusophonie pas  assez galopante selon lui mon avis sur Les mystères de Lisbonne,vu dans sa version télé.


Mystères de Lisbonne Bande-annonce 1

       Ruiz et son scénariste Carlos Saboga ont véritablement osé le feuilleton.En France on pense à Hugo,Dumas ,Eugène Sue.Au Portugal je crois que leur contemporain Castelo Branco est très connu et comme toujours quand j'ignore je me renseigne un peu.Auteur de plus de 250 livres Camilo Castelo Branco a vécu lui même le mélo et le feuilleton. Fils naturel d'un noble et d'une paysanne,orphelin assez jeune il a connu la prison et a fini par se suicider.C'est avec délices que je me suis plongé dans ces cinq heures pour une cinquantaine d'années avec retours dans le passé, métamorphoses, duels et retraits au couvent.Du classique,infiniment respecté par le rythme,  l'éclairage et la musique.Avec comme il se doit un personnage pivot,le Père Diniz,qui bien sûr n'a pas toujours été le Père Diniz.

      Il faut pour s'immerger dans ce rocambolesque une disponibilité matérielle et psychologique,surtout pour une oeuvre totalement inconnue car si j'ai fréquenté pas mal Hugo,Dumas et Balzac,me familiarisant ainsi avec Dantès,Vautrin ou Thénardier et leurs multiples avatars,je ne connaissais pas cette histoire.J'ai eu un peu de mal à identifier chaque personnage et leurs changements d'identité. Inconvénient classique du genre roman-feuilleton mais qui se transforme en avantage tant on brode un peu sa propre saga au long du film.

        Cela dit beaucoup de belles scènes truffent le film.Les couvents me paraissent décidément très cinégéniques et la noirceur des scènes de parloir étoffe paradoxalement les scènes de palais.Deux compères,Mange-couteau et le gitan négocient la vie d'un orphelin et se retrouveront des années plus tard en d'autres lieux et autre tenues.Des amours ancillaires,des captations d'héritages,des mariages arrangés,tous les ingrédients du serial (même si on n'appelait pas ça ainsi au XIXème Siècle),des complications qui font qu'on est à peu près sûr de passer à côté de certaines intrigues plus marginales,tout cela fait de nous un complice,un séide, un reître à la solde de la littérature,abusé et heureux de l'être par l'imagination de l'auteur et les splendeurs de l'adaptation.Car la mise en scène est de toute beauté et mériterait une  seconde vision.Et s'il nous faut nous attacher c'est bien sûr au Père Diniz,figure du prêtre éclairé détenteur de vérités,ayant déjà vécu deux ou trois vies,dont l'ambiguité ne sera jamais tout à fait levée.De la haute littérature sûrement (j'essaierai de trouver le temps de lire Castelo Branco,c'est un peu un luxe de Chronos) et du grand ciné qui,Atlantique oblige,nous envoie comme il se doit jusqu'au Brésil en ce siècle passionnant et somme toute pas si éloigné.

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Commentaires
M
merveilleux<br /> <br /> moment de cinéma, on en, redemande. j'ai regardé avec plaisir le feuilleton à la télé! je ne m'en lasse pas.
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D
Ah la voilà cette note sur ces chers mystères ! :-)<br /> Bien heureux que tu aies pris toi aussi du plaisir à découvrir ces péripéties, et j'aime beaucoup ta note. <br /> Hâte de voir donc cette version télé. Je n'en suis encore qu'à la version ciné.<br /> Pour la petite anecdote, le tout premier film que j'avais vu de Manoel de Oliveira était "Le jour du désespoir", film qui me semble à situer dans la filmographie du cinéaste dans une famille où s'inscrirait "Christophe Colomb, l'énigme" et qui évoque les derniers jours de la vie de Camilo Castelo Branco. <br /> C'est d'ailleurs une des joies permises par Oliveira, en tout cas pour moi, qu'il s'attache ainsi à transmettre beaucoup des grands auteurs de son pays, qui sont le plus souvent méconnus hors de leurs frontières. Ainsi, je lis en ce moment une sage d'Eça de Queiroz (dont une nouvelle avait donné lieu à "Singularités d'une jeune fille blonde").<br /> Mais revenons à Camilo, que j'attends de lire moi aussi, en particulier "Amor de perdição", dont je crois me souvenir qu'Oliveira avait donné une adaptation cinématographique...<br /> Merci pour ce billet, pour le clin d'oeil et bonne extension du domaine de la lusophilie à toi :-)
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D
Je suis comme Dasola, j'ai beaucoup aimé le film et n'ai pas vu passer le temps <br /> un ami blogueur m'a offert le roman que je suis en train de lire et je ferai un billet dans l'été je pense<br /> le roman s'apparente vraiment à Dumas et Sue
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E
Jolie note, il a bien fait de te pousser un peu, D&D... (belle expérience en salles que ces "Mystères", pas vu la version TV)
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N
Ah oui, j'avais passé un excellent moment au cinéma devant le film. Je ne m'étais pas ennuyé une seconde... même si l'entracte délicieusement désuet entre les deux parties était le bienvenu.
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D
Bonjour eeguab, ayant beaucoup apprécié les 4 heures du long-métrage, je me suis fait plaisir en achetant le DVD avec film et série télé. J'attends le moment propice pour regarder cette dernière. Rien que d'écouter la langue portugaise si chantante, c'est un bonheur. Et le père Diniz est un sacré personnage. Ce fut une belle découverte. Bonne après-midi.
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