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4 novembre 2011

Challenge romantique:émoi,et moi

logo_romantisme 

                Quand Claudialucia a lancé ce beau projet j'ai eu tout de suite envie d'en être.Je ne savais pas vraiment,et ne le sais toujours pas vraiment,par quel biais j'aborderais ce périple.Mais par contre ma première intervention est l'évidence même,sur le plan cinématographique.La quintessence du Romantisme éclate d'ailleurs déjà dans le titre,Marianne de ma jeunesse.Pour moi c'est plutôt Marianne de mon enfance car j'ai cinq ans quand sort le film.Ce n'est que quelques années plus tard qu'un MonFilm attire mon attention,ce sera,disons Marianne de mes dix ans.C'est maintenant Marianne de mes 60 ans,mais c'est toujours Marianne.

marianne_de_ma_jeunesse

         Je ne savais pas que,devenu lecteur et cinéphile,j'apprendrai que le beau roman d'initiation de Peter von Mendelssohn, Douloureuse Arcadie,a été adapté et mis en scène par le grand cinéaste ultra-pessimiste et tout de noirceur,Julien Duvivier,en 1954.

          Cette Arcadie idyllique chère à Nicolas Poussin s'épanouit dans un décor germanique,le Sturm und Drang frappe ce château, pensionnat de luxe pour nantis.Lacs et montagnes abritent un bestiaire splendide où ne manquent que les licornes. Les animaux de la forêt communiquent avec les habitants, ils veillent sur eux jusqu'à devenir eux-mêmes meurtriers.Les élèves conspirent un peu,rivalisant en des sociétés secrètes parfois cruelles en leurs rituels.Les Sages s'opposent ainsi aux Brigands dans le château d'Heiligenstadt.Et l'on sait que cet âge n'est pas si tendre.

  horst

                     Un jour paraît un jeune poète venant d'une si lointaine Argentine,qui exerce aussitôt sur ceux qui l'entourent une fascination presque magique.Il suffit ainsi de l'apparition d'un étranger pour troubler davantage le désordre ordonné de ce domaine déjà effervescent.La rencontre au manoir isolé de Vincent,cet ange envahisseur,avec l'évanescente Marianne mettra le feu aux poudres. Curieusement,car ça ne se faisait plus au cinéma depuis les années quarante,Julien Duvivier tourne deux versions de Marianne de ma jeunesse.L'une en français avec un jeune acteur blond comme c'est pas permis,Pierre Vaneck.L'autre en allemand avec Horst Bucholz,tout aussi jeune,très vite happé par Hollywood comme apprenti mercenaire.Il me semble que Pierre Vaneck épouse mieux les tourments de cet âge sans pitié et que sa candeur mêlée d'effroi est inoubliable.
    

     Marianne de ma jeunesse,peut-être sortilège,n'a guère servi la carrière d'Isabelle Pia ou celle de Marianne Hold,jeunes beautés douloureuses du film.Pierre Vaneck lui-même n'a jamais vraiment eu de rôle très marquant au cinéma.Bucholz ne rencontra guère que Wim Wenders et Roberto Benigni,mais il était alors sexagénaire.

    Si vous passez du côté de Marianne de ma jeunesse,libre à vous d'y voir une pâtisserie kitschissime,voire crypto-démago-pompière.Moi j'ai laissé dans les eaux du lac d'Heiligenstadt des émotions profondes,celles de mes dix ans,les seules qui comptent vraiment,pas encore gâtées.

 

  

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Commentaires
M
Bonsoir.Comme l'écrivait Etienne Chaumeton ( un très grand critique de cinéma, très cultivé), c'est Le Grand Meaulnes dans les Alpes bavaroises (ou le Tyrol, j'ai oublié).J'ai vu le film avant de lire le livre.Pour moi, le film est supérieur.Quand il passa à la télé en 77, j'avoue que je fus fasciné et tombais amoureux et de Marianne Hold et de Isabelle Pia ( tant qu'à faire ).Ce film et le livre gardent une place affective très forte en mon coeur : en outre, je passais mon bac.Bonne soirée.
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D
contrairement à vous,je préfère Buchholz à Vaneck ,peut etre parce que le premier sera un éternel adolescent -sa réapparition dans "la vie est belle" est d'autant plus stupéfiante ,n'ayant pas remarqué son nom au generique j'ai eu un choc!<br /> <br /> "Marianne" malgré le destin des deux personnages féminins est le film romantique par excellence ,ce qui pour qui connait bien duvivier peut sembler incongru ,lui qui la tourné en dérision en particulier dans le trop méconnu "fete à henriette" ;c'est peut etre le reve qu'il n'a jamais fait.
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A
J'ai publié sur INTERLIGNE un article sur le poète Patrice de la Tour du Pin dont le premier recueil ( il avait 19 ans ) " La quête de joie" est très romantique et très Grand Meaulnes. Cela peut vous intéresser.<br /> Du coup, après vous avoir lu, j'ai republié sur "La plume et l'image" mon article sur Duvivier que vous m'avez aimabllement commenté. Merci de ces visites qui donnent vie à nos blogs respectifs.
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A
Je me souviens avoir vu ce film dans un ciné-club il y a de cela pas mal d'années, et j'avais beaucoup aimé. Il y a dans cet opus une poésie très Grand Meaulnes, très châteaux en Bavière et je trouvais le couple Vaneck/Hold magnifique et romantique à souhait. La télé devrait nous repasser de temps à autre ces films anciens mais de qualité, plutôt que les séries américaines violentes et d'une inanité affligeante dont elle nous abreuve.Sur mon blog j'ai consacré un article à Duvivier dans la rubrique "Les réalisateurs du 7e art".
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C
Un film dont maman m'a parlé pendant toute mon enfance. Elle l'avait vu pendant sa propre jeunesse. Aussi, lorsque j'ai enfin pu le voir, et lui permettre de le revoir, cela a été un vrai bonheur. Et moi qui ai tellement vibré en lisant Le grand Meaulnes, cette histoire m'a touché...
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N
joli billet, cela me donne envie de découvrir "marianne de ma jeunesse"<br /> <br /> HS : je vais vous ajouter à mes liens amis, venant de découvrir votre blog après passage chez moi ;)
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D
ça démarre sur les chapeaux de roue ce challenge<br /> j'apprécie énormément ton billet, ne connaissant pourtant ni le livre ni le film mais comme dit Claudialucia c'est vibrant d'émotion et ça j'aime, car peu importe la qualité littéraire d'un livre, la qualité d'un film, s'ils nous ont touché ils restent indéfiniment dans notre mémoire, ce n'est que bien plus tard qu'on se dit qu'ils sont imparfaits et que peut être il ne faut pas les relire ou les revoir <br /> Pierre Vaneck et Horst Bucholz : deux figures du cinéma de mon enfance !
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C
Excellent ton billet et vibrant d'émotion.. Un beau début pour ce challenge. Tu me donnes envie de lire le livre (malheureusement indisponible) et le film que je n'ai jamais vu, hélas!
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