Géographie: Lansing,Michigan
http://www.deezer.com/listen-8669033 Lansing Sam Corbin
Lansing,située sur la Grand River, au nord-ouest de Detroit, capitale du Michigan,120 000 habitants,a énormément souffert de la crise automobile comme ses voisines Detroit ou Flint.En fait Lansing fut avant même Motor City le berceau de la mythique firme Oldsmobile ,du nom de son créateur,Olds.On nous dit à présent que le relève mécanique est en marche.Peut-être.Lansing a remplacé Detroit comme siège du Capitole en 1847.
Sam Corbin est un folksinger.Ils sont innombrables et c'est très bien comme ça.Ce titre,Lansing est extrait d'un album,Michigan's waltz.De l'importance de la géographie dans le folk américain,c'est d'ailleurs un joli pléonasme.
Rappel de l'itinéraire
Abilene,Albuquerque,Asbury Park,Atlanta,Atlantic City, Austin, Bakersfield, Baltimore, Baton Rouge, Berkeley, Birmingham, Boise, Brooklyn,Cedar Rapids, Cheyenne, Chicago, Cincinnati, Clarksdale, Cleveland, Dallas, Denver, Detroit, Dodge City, Flagstaff, Folsom, Fresno, Galveston, Jacksonville, Kansas City, Knoxville,Lafayette, Lansing, Laredo, Las Vegas,Long Beach,Los Angeles, Memphis, Mendocino, Miami, Milwaukee, Mobile, Muscle Shoals, Muskogee, Nantucket, Nashville, New Orleans, Oakland, Omaha, Philadelphie, Phoenix, Pine Bluff, Pittsburgh, Portland, Rapid City,Reno,Saint Louis,San Antonio,San Bernardino,San Diego, San Jose, Santa Fe, Savannah, South Bend, Springfield, Statesboro, Tacoma, Tallahassee, Texarkana, Tucson,Tulsa, Washington, Wichita, Youngstown.
De boue,de sang... et le bruit des sabots
Des critiques assez dithyrambiques circulaient partout.Justifiées.C'est un grand roman que Bruce Machart nous propose.Comme ça se passe dans le Sud et qu'il y a terre et famille on a parfois convoqué Faulkner.On convoque assez souvent le chantre de Yoknapatawpha. Je suis beaucoup moins sûr qu'on l'ait lu tant que ça.Là n'est pas la question.Mais qu'est-ce qu'on aime tous un peu jouer à ces Sept Familles littéraires.La terre c'est celle du Texas,du Texas des bêtes à cornes,pas du pétrole,ou pas encore.Et la famille ,voire le clan, voire la communauté, c'est celle de ces émigrants tchèques dont la ville s'appelle d'ailleurs Praha.Vaclav Skala en veut à son quatrième fils,Karel,qui a "tué" sa mère en naissant.Il y a des départs plus en fanfare.Matériellement tout du moins,en cette fin du XIXème l'avenir est prometteur à qui veut bosser dur comme ce rude paysan qui traite ses chevaux mieux que ses fils.Mais c'est ainsi et le coton et la bière vont faire la fortune de ce Karel mal-aimé alors que ses trois aînés ont épousé les filles d'un riche voisin hispano-mexicain.
Bruit et fureur,tiens donc,brutalité et règlements de compte,vols de tonneaux,incendies,le sel de cette vie,la lutte pour posséder,ce que j'appelle la violence des bornes,pour un arpent de terrain.Du terre à terre dans cette sorte de saga d'où tout miel est exclu dans le bruit des bottes et le sifflement des fouets.Et puis, présent comme rarement, le pays,ce pays en devenir avec ses poussières et ses ravines,ses champs de coton immenses et ses mots étranges pour l'ignare en botanique que je suis,ces mots qui vous font ouvrir un vieux dico,les pacaniers,les mesquites,les gommiers, que la technologie actuelle nous permet de voir d'un clic.En ce sens on vit une époque parfois formidable.Bruce Machart ne craint pas de s'arrêter deux pages sur les tribulations d'un grand duc dans la nuit texane,ni sur la curiosité d'un vieux curé que sa maladresse a emprisonné sur les barbelés.Ni sur la castration d'un cheval fringant dont l'avenir s'obscurcit d'une charrue.
Le sillage de l'oubli dont le titre original parle plutôt de pardon,de rémission, The wake of forgiveness,est un grand roman de l'Amérique où les héros cognent et encaissent,tuméfient et cicatrisent,bâtissent et brûlent, vivent "en quelque sorte".Une littérature belle et très élaborée,très structurée,de belles circonvolutions comme celles des arbres de là-bas.Prenez une page au hasard de ce livre,je vous défie de ne pas chanceler tant l'écrivain a su brasser corps et âme cette humanité pour en faire un grand oeuvre sur les hommes en peine et en colère, tout de haine et de vulnérabilité.Machart rejoint la galerie immense de ces grands Américains qui de Steinbeck à Cormac McCarthy, d'Erskine Caldwell à Tom Franklin, n'en finissent pas de réenchanter le lecteur. Louons encore et toujours les grands hommes de là-bas! Quittes à frissonner lors du contact des doigts sur la crosse d'une arme.D'autres ont aimé...
Keisha http://0z.fr/VVFwq
Mimi Pinson Le sillage de l'oubli
Les plumes de l'année:Pas très en train,Mademoiselle
Asphodèle nous propose ces 21 mots: nouvelle – notoire – nigaud(e) – nature – nuance – nacelle – neutre – noix – naufragé(e) – nuage – nirvana – nana – nymphéa(s) – nouille – noble – noise – nitrate – nenni – noctambule – neuf-nougat .J'ai fait avec,c'est la deuxième fois que je m'y attache.L'exercice est stimulant.
La voix si neutre de la S.N.C.F martelait consciencieusement la nouvelle:vu la nature du retard,encore une soirée à la noix pour Mademoiselle,une naufragée parmi d'autres dans la docte et noble assemblée du compartiment de première classe du TGV ,ce grand serpent mi génial mi nigaud quand il se met en tête de musarder en pleine brousse.Son rendez-vous parisien s'effritait ainsi et ce n'est pas en cherchant noise au contrôleur qu'elle oublierait que le nirvana ne serait pas de rigueur ce soir.Ce qu'elle ignorait c'était que l'homme en question,ô que nenni ,ne ferait guère dans la nuance et que,noctambule notoire,il se consolerait bien vite dans les bras d'une nana,fut-elle la plus nouille de la ville.Rien de neuf sous le soleil,et Mademoiselle essaya de se persuader que ce serait peut-être l'ultime nuage avant que la capricieuse nacelle de la vie ne la hisse vers une prochaine extase.En attendant,grignotant un nougat après l'autre,elle reprit son occupation de fortune:un vertical,sept lettres,une tartine renversée.Sur la revue de sa voisine souriaient les nymphéas de Giverny.Toute à sa déconvenue,a-t-elle jamais trouvé le mot nitrate?
Trio majeur
Il faut s'y faire,le film a 50 ans.Je ne voulais pas le revoir,croyant le connaître sur le bout de ma mémoire. Il faut s'y faire,il est intact.Il faut s'y faire,l'actrice,que par ailleurs j'avoue avoir appris à détester au long des décennies pour ses minauderies,ses affectations et ses vanités,est une merveille de liberté.Il faut s'y faire,la Grande Guerre n'a jamais été si bien évoquée à l'écran.Il faut s'y faire,les acteurs n'avaient pas à se remettre de ce film,ce qu'ils ont fait d'ailleurs.Il faut s'y faire,ce film reste la révolution.Il faut s'y faire,même Antoine Doinel mon vieux complice en Truffaldie me serre un peu moins le coeur.
Il faut s'y faire,jamais une voix off ne fut plus convaincante.Il faut s'y faire, même l'omniprésent Stéphane Hessel ne m'a éloigné de l'aventure de son père.Il faut s'y faire,on pourrait analyser ce film des heures durant.Il faut s'y faire,jamais amour et mort n'ont dansé aussi tendrement enlacés.Il faut s'y faire,je ne banaliserai pas le plus beau film français par un extrait platement cueilli sur la toile.Il faudrait s'y faire,l'imagination devrait survivre.
Enigme qui pourrait tenir sur Twitter ou presque
Il a tenu son journal en Russie.Au Sud des Etats-Unis le roi a eu les siens.Une version féminine et giraldacienne circule dans un quartier de Paris.Au cinéma une française oscarisée par ailleurs en emprunta le navire.Et Chabrol nous a présenté les siens,divins.Alors?
Vous saviez,vous,qu'il y avait autant d'images de points d'interrogation sur la toile?Quelques millénaires d'énigmes possibles.
Wim and Ham in Frisco
Je me souviens de l'accueil moyen de certains critiques à la sortie en 82 de Hammett de Wim Wenders.Il est bien connu,disent-ils,qu'un très bon cinéaste européen devient médiocre dès qu'il a traversé l'Atlantique.Bon d'accord c'est arrivé assez souvent mais pour ce film,boîtier qu'on ouvre et qui découvre comme des petits personnages de carton,l'auteur Dashiel Hammett,ses douteuses fréquentations, flics, souteneurs, et,grouillant, le Chinatown de San Francisco,ce raccourci légèrement xéno n'a pas lieu d'être.
Sur sa vieille Underwood,de dos,Hammett écrit The end.C'est la fin d'une nouvelle,et c'est la fin du film.Avant ça on a pas mal traîné dans ces années vingt,de la chambre assez miteuse du Dash aux bouges chinois où des Monsieur Wang offrent en pâture à ces beaux messieurs de la chair fraîche.Attention,le film comme les bouquins de Hammett serait sûrement à réécrire si comme l'a si bien écrit Wens à propos de Hergé. Tintin au tribunal. (Tintin au Congo) on se met à réexaminer les oeuvres passées avec nos lunettes bien sous tout rapport d'hommes éclairés,tolérants,et évolués.Ca c'est nous,pas les autres qui sont moins bien.Et par nous j'entends...nous.
Wenders a adapté le roman de Joe Gores (1931-2011),un écrivain que je ne connaissais pas,pourtant pas un perdreau de l'année et qui a entre autres écrit un prequel au Faucon Maltais sous le titre Spade and Archer.Histoire incompréhensible au sens strict mais qu'est-ce qu'on s'en fout (oui, je deviens un hard-boiled blogger),du moment que les nuits sont parsemées de types qui vous suivent,que d'inquiétantes limousines se garent du premier coup sous les néons tout aussi clinquants,que sous les feutres coule le whisky,et que différentes personnes se retrouvent horizontales et dans un sac.
Et puis il y a cette scène très courte,magnifique.Je voudrais ressembler à cet homme là.Hammett,fatigué, dos voûté,il est très grand,sort d'une ruelle et se trouve dans le haut bien éventé d'une de ces rues en pentes,célébrissimes à San Francisco.Ce grand escogriffe de Frederic Forrest,oublié du cinéma américain,courbe la tête et se penche,fragile et immense.Coppola,producteur et proche de Fred Forrest est peut-être pour quelque chose dans le choix de cet acteur pour endosser le grand manteau du génial écrivain.Autre carrure,Peter Boyle incarne un ancien policier à la dérive,de toute sa force un peu minérale.Voilà un acteur qui fut aussi bien sous-employé.Précision pour les cinéphiles incurables,Wenders a confié le rôle du chauffeur de taxi à Elisha Cook Jr, la petite frappe du Faucon Maltais de John Huston.Comme c'est quarante ans après on a enlevé le Jr au générique.Je vous avais prévenu,c'était pour cinéphiles incurables,des malades comme moi.
Ce n'est pas parce qu' Alice dans les villes est le film le plus fort,et de loin à mon avis,de Wim Wenders,qu'il faut négliger cette superbe variation "polaroïde".Surtout pas dans un blog qui tire son nom de Bogart.
Alors,back to Frisco? http://youtu.be/OoDSzhnifn8 Hammett
Des mots,une histoire: Le bas-bleu
Les mots imposés pour Des mots, une histoire, 56 sont : grillage – chat – andante – apesanteur – caroncule – chant – contexte – plume – couffin – barbouillages – croquis – enfant – lame – livre – vertige – saigner – chapon – climatique – catalogue – match – roboratif – sangloter – allumettes – mouchoirs – enfance – préparation – délicieux
Première participation,avec les 27 mots,dans cette aventure ourdie par Olivia Des mots, une histoire
Sans plus de préparation me voilà plongé dans le catalogue de mots du challenge.Bien fait pour moi,l'heure n'est plus à sangloter et mes mouchoirs jetables viennent à manquer.Trêve de vertige,le grand enfant que je suis resté a donc pris sa plume pour en finir au plus vite.L'idée m'avait effleuré d'une poésie faisant rimer barbouillages et grillage.
J'abandonnai rapidement trouvant que ça ne menait guère loin,du niveau sinon du couffin,tout au moins de l'enfance.Je regrettai déjà mon inscription,pas assez fine lame pour disputer ce match,alors que quelques autres avaient déjà posté ici un texte délicieux,là une amorce de conte,type La petite marchande d'allumettes ou Le chat botté.
Bien sûr j'avais écrit un livre,jadis,tout petit,ce livre, d'ailleurs mais dans un contexte si différent.Non vraiment le chapon aura beau gonfler sa caroncule à en saigner,il n'égalera jamais le chant du coq.Mené andante et à défaut d'être roboratif,j'en ai conscience,ce court laïus,à peine un croquis,au souffle microclimatique,marquera certes les lettres par son apesanteur.
Voir le tagué à la récré
On ne m'avait jamais tagué.Wens, qui nous concocte avec Claudia de très bons jeux ciné-bouquins,a brisé, cette malédiction.Voici donc mes réponses...
Les réponses aux onze questions doivent comporter des titres de films.
Si tu étais une ville Je dînerais avec les Gens de Dublin
Si tu étais un monument L'un des Bridges of Madison County
Si tu étais un animal Le Guépard
Si tu étais un conte ou une légende Excalibur
Si tu étais le jour ou la nuit La nuit de Varennes
Si tu étais un (autre) homme A serious man, mais je me verrais bien aussi en Falstaff qui est tout sauf sérieux
Si tu étais une (autre ) femme Madame de...
Si tu étais un jeu. Un jeu,je ne sais pas, mais je respecterais ô combien La règle du jeu
Si tu étais un nombre A tout coup:400
Si tu étais une profession Gardiens de phare (parce que ça fait romanesque mais qu'est-ce que ça m'aurait ennuyé)
Si tu étais au bord d'un cours d'eau Une Chambre avec vue (sur l'Arno) mais le Rio Bravo coule aussi dans mes veines
P.S. Pour la profession j'ai un peu séché et de plus je n'ai jamais vu ce film de Grémillon,plus ou moins perdu un moment d'ailleurs.
Imitant Jean Harlow
http://youtu.be/8dGZBSeFUzk Hollywood David McNeil
Cette chanson de David McNeil a maintenant quarante ans et toujours la même fraîcheur.Je n'aime guère la version souvent présentée avec les obligatoires Le Forestier,Renaud,Clerc et consorts.Je goûte peu ces réunions faussement spontanées.Cette version reste délicieuse d'imagination et ennuagée,sobre et transaméricaine et malgré tout surréaliste comme je les aime.David n'est pas seulement un très bon A.C.I. mais aussi un romancier précieux.Je rappelle pour mémoire son superbe récit Quelques pas dans les pas d'un ange, consacré à un papa nommé Chagall.Il y a aussi Tous les bars de Zanzibar, Angie ou les douze mesures d'un blues,et bien d'autres.
D'une pierre deux coups,entre parenthèses,n'est pas une rubrique aisée à remplir.Je veux y inclure uniquement des chansons ou des morceaux qui évoquent le cinéma,en aucun cas des chansons ou musiques de films.C'est une autre démarche.
Molto rarissimo,parlo calcio (V.O)
Le calcio,championnat italien de foootball,est une institution.Voilà une curiosité des années cinquante, probable inédit,un film de Mario Camerini(1895-1981),prolifique réalisateur qui oeuvra de la comédie "telefono bianco" au peplum (Ulysse-Kirk Douglas,c'est lui). Camerini consacra la fin de sa vie à la Cinémathèque de Milan. Les héros du dimanche serait maintenant considéré un peu comme un film choral.On suit lors d'un week-end le déplacement à Milan d'une équipe de foot plus modeste et qui attend son heure de gloire.N'attendez pas une étude sociologique sur les joueurs,les dirigeants ou les supporters mais une sympathique comédie ou de braves types prennent l'espace d'un après-midi leurs rêves de midinettes pour le haut du classement.N'est-elle pas belle cette affiche où Raf Vallone,la star du cinéma italien juste avant l'explosion Marcello,tête plongeante, déchaîne les passions.
A propos il est là aussi ce cher Marcello,forcément,footballeur lui aussi. Et,tout jeunes,Franco Interlenghi et Paolo Stoppa,qu'on verra si souvent chez Fellini ou Visconti.C'est un film qui reflète bien son époque,ce sont souvent les films modestes qui éclairent le mieux l'histoire et l'esprit d'un pays.Cela ne fait pas de ces films des oeuvres importantes mais de vrais témoignages.Des héros du dimanche si on veut,mais surtout des gens simples aux prises avec leurs querelles d'amoureux,leur problèmes familiaux,leurs faiblesses et leur honnêteté. En 1952 le Néoréalisme,bien que maintenant rentré dans l'histoire,perce encore un peu dans ce cinéma du dimanche,comme les héros,sympathique et toujours plaisant à connaître pour qui aime l'Italie.Vous savez sûrement que je suis de ceux-là,plutôt deux fois qu'une.