Je ne suis pas certain que le modeste Henri Murger(1822-1861) soit admis au cénacle du Romantisme.Mais comme je l'ai souvent écrit on peut avoir dans une même famille un grand professeur de médecine à la Salpêtrière et son cousin généraliste dans un chef-lieu de canton en voie de désertification médicale (croyez-moi,je connais).Tiré des Scènes de la vie de bohême et de la pièce qui s'en suivit, le joli film de Marcel L'Herbier (tourné sous l'Occupation) relève de ce que j'appelle le romantisme de rapin et de cabaret,celui qui ne s'éloigne guère de Montmartre et du Quartier Latin.Chez ces artistes besogneux et affamés on ne lorgne pas le Pausilippe Napolitain,ni l'Oberland Bernois,ni même les falaises normandes.On reste là,à Paris,et encore pas dans tout Paris et sûrement pas dans le tout Paris (quoique...on ne sait jamais,si venait le succès...).Mais dans la bohême le succès ne vient jamais,ou trop tard,ou ce n'est plus la bohême.Louis Jourdan,séduisant et ténébreux est Rodolphe,poète désargenté comme il se doit.Commencé dans la printanière légèreté de l'amitié avec un Jardin du Luxembourg rêveur à souhait La vie de bohême se termine au lit de mort de la tendre Mimi et sur ces mots définitifs et qui finalement font un peu mal,surtout si l'on a pas mal arpenté du côté de la Fontaine Saint-Michel (mais il y a longtemps de ça): "Notre jeunesse,Rodolphe,notre jeunesse".
C'est un peu ça le problème avec le Romantisme,c'est souvent "Mourez,nous ferons le reste" Mimi ou Marguerite Gautier,phtisiques,ça va.Octogénaires ça irait moins bien.Et ça dépasse de loin le XIXème Siècle:James Dean,Jim Morrison,voire Rudolf Valentino ou Raymond Radiguet,ça reste de toute première fraîcheur et pour cause.On pourrait ainsi multiplier les exemples.Mais ceci est la version pessimiste du Romantisme.Il en existe une autre:participer à un challenge romantique,celui de Claudialucia.Outre que cela donne l'occasion de replonger dans les délicieux tourments de l'âme,on ne nous demande même pas notre âge.
Quelques affiches de différents films d'après Henri Murger.Le film muet de King Vidor,visible sur YouTube,le film du grand romantique finlandais (si,si) Aki Kaurismaki,la version filmée du célèbre opéra La bohême de Puccini,mise en scène par Luigi Comencini.Et pour conclure la bande annonce d'une dernière version avec Netrebko et Villazon.
La Bohème - Tráiler. Puccini cinematográfico
Je n'en suis pas encore là remarque, en attendant je vais aller écouter la bohème