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15 avril 2012

Se mettre au Prévert

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       Si Jacques Prévert  fait merveille,et mêmes Démons et merveilles,aux côtés de Marcel Carné,n'oublions pas sa magnifique collaboration avec Jean Gremillon sur Lumière d'été en 1942.J'ai une grande tendresse pour ce film,romanesque au possible qui "enferme" en quelque sorte en pleine nature mélodramatique une poignée de personnages lourds d'une symbolique,le peintre raté et alcoolique, l'aristo dévoyé,la danseuse d'opéra éloignée du monde par amour,la jeune femme naïve et victime.Prévert nous offre quelques beaux moments,moins célèbres que Quai des brumes bien sûr ou que les dialogues étincelants des Enfants du paradis.Mais la magie des lieux fonctionne bien.Le joli hôtel de Haute Provence accueille donc Madeleine Robinson et son amant Pierre Brasseur, histrionnesque mais parfait dans ce rôle d'artiste fauché,parasite et éthylique.La patronne, Madeleine Renaud n'a d'yeux que pour Paul Bernard,grand comédien oublié,riche voisin oisif.Tous deux partagent un secret mais on n'est pas dans le suspense.L'intérêt de Lumière d'été est ailleurs.

      L'artifice est au coeur de l'action du film et les morceaux de bravoure peuvent même sonner théâtre. Qu'importe, la démesure de Brasseur décidant de ne peindre que du blanc dans la grand salle du château, l'humour de certains mots d'auteur, quand ce même Brasseur s'insurge contre le vieil urbaniste,seul autre client de l'hôtel,car il ne supporte pas "que l'on dise du mal de la Tour Eiffel".Ce parigot de Prévert a toujours sa tendresse lutécienne.Et Jean Gremillon réalise un beau point culminant lors du bal masqué,Brasseur-Hamlet ivre déclame sa tirade au son du Barbier de Séville.Cette farandole rappelle celle,stupéfiante, de la fin des Enfants du paradis,film ultérieur,rappelons-le.Bien sûr il y a une certaine convention des personnages mais bien malin le cinéaste qui peut s'affranchir totalement.

     Parmi les dialogues cet aphorisme: "Le malheur,c'est pas terrible le malheur!Ce qui est terrible,c'est l'ennui" proféré par Brasseur.Ou ce constat sur l'amour,certes moins flamboyant que "Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment comme nous d'un aussi grand amour",déclaration de Garance-Arletty à Frédéric-Brasseur dans Les enfants du paradis:"Une petite femme,un petit coeur,un tout petit amour.Et une épouvantable,une immense jalousie" que le châtelain Paul Bernard balance à Madeleine Renaud.

    

 

    

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Commentaires
C
Il y a un style Prévert dans tous ces films. D'ailleurs j'aime beaucoup moins Carné quand il n'y a plus Prévert!
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C
Voilà une rareté ! Mais c'est une période de notre cinéma que j'aime beaucoup. cela devrait me paire, si j'ai l'occasion de la voir :)
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