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11 mai 2012

Brion pour nous

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       Titres français insipides en finirez-vous jamais?On a affublé le très beau noir Cry of the city (1948) du nom La proie,qui ne correspond pas à l'histoire.Robert Siodmak ( Les mains qui tuent,Double énigme,Les tueurs), cet Allemand exilé,est l'auteur de quelques beaux tableaux noirs.Ici ,deux belles gueules oubliées,Victor Mature et Richard Conte,amis d'enfances de Little Italy s'affrontent,flic et gangster pas très éloignés,dans un film très bien fait dont Scorsese,et c'est une évidence,pense grand bien.

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            Pas plus inspiré quant au titre,voici le plus rare La proie du mort,Rage in heaven (1941),de W.S Van Dyke,très marqué par la psychanalyse très à la mode en ce début des forties.Un milliardaire torturé manigance la perte de son meilleure ami en arrangeant sa propre mort.Tiré d'un roman peu connu de James Hilton (Goodbye Mr.Chips,Horizons perdus),bénéficiant de fortes présences,Robert Montgomery,et les toujours impeccables Ingrid Bergman et George Sanders,ce film peu connu que je voyais pour la première fois m'a surpris,situant une part de l'intrigue dans une aciérie britannique.Le côté freudien n'est pas trop lourd malgré une mère,comme il se doit,possessive et hitchcockienne.

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       Mais la palme absolue du titre nul revient sans contestation au très bon film,plus célèbre,Le port de la drogue,traduction comme chacun sait de Pickup on South Street.En 53,pleine guerre froide,la censure française remplaça le microfilm par un sachet de drogue,faisant croire à une guerre des gangs sur les docks.Outre cette anecdote ridicule et si les deux films précédents sont bons,celui-ci est une perle du film noir.Samuel Fuller savait tenir une histoire,action et ambiance confondues. Parlons du climat,si important dans un thriller.New York by night,la cabane de bois sur pilotis où crèche le nerveux Richard Widmark,si souvent inoubliable.Deux scènes de pickpocket fabuleuses qui ouvrent et finissent le récit.Remarquable utilisation des transports,métro,escaliers,tout le mobilier urbain.La musique de Lionel Newman,ce jazz fifties si descriptif.Une informatrice pas vraiment indic (l'adorable Thelma Ritter),avec un code moral et une affection toute maternelle.Une fille peu farouche et embringuée dans une ahurissante affaire de  secret défense.Et tout cela en 80 minutes.Une brièveté à laquelle les auteurs des souvent pénibles polars actuels feraient bien de songer. Décidément Patrick Brion et son Cinéma de Minuit sur France 3 m'auront été d'un grand  secours depuis longtemps.

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Commentaires
C
Merci. Vous avez toujours le chic de nous dégoter des vraies pépites et les articles sont toujours intéressants.
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E
Vou avez raison tous deux,Dasola et Christophe.Ce qui est pas mal aussi c'est le genre<br /> <br /> Sexcrimes(titre "français" pour Wild thing). Amusant aussi le Rambo qui est en français le premier de la série et en original le dernier qu'on a donc dû appeler en France John Rambo.Vous ne saviez pas que j'étais un spécialiste du sujet?
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C
Oups, c'est In time... Mais la traduction "française" est tout aussi stupide :)
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C
Pour en revenir au traduction idiote des titres, je corrige un peu ce que dit Dasola, car en en fait... en anglais... Ainsi, le récent Time out avait pour titre original... Time in... Là, c'est carrément surréaliste :)
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C
J'ai enregistré tout ces films... mais pas encore regardé... J'ai passé pas mal de temps sur Metropolis ces derniers temps et, comme toujours, j'ai un peu été au-delà de ce que je pensais... Publication d'ici la fin de semaine... Ensuite, je ferai un petit article sur Les moissons du ciel, puis je regarderai Le mouchard... pour notre prochaine collaboration :)
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D
Bonjour eeguab, et bien maintenant, c'est l'inverse, on ne traduit plus les titres des films anglo-saxons. Je ne suis pas sûre que cela soit mieux. Il faudrait que les distributeurs trouvent des traductions intelligentes (littérales) mais cela n'est pas toujours vendeur. Cela n'est pas simple. Par exemple, un film qui me vient tout de suite à l'esprit (il vient de sortir: The margin call) Bonne journée.
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W
Du bon film noir comme je l'aime.
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