La leçon de Twixt
Coppola a cessé les budgets pharaoniques depuis quelques années et se fait plaisir et nous fait plaisir. Twixt est un beau film qui revisite une Amérique très province,une petite ville où un auteur de polar en perte de vitesse et la bouteille facile fera une étrange rencontre et sera aidé par Edgar Poe en chair en en os.Il faut dire que Twixt revendique les influences de la littérature et du cinéma américain. Outre Poe en personne Roger Corman et Stephen King sont de la partie.Et en toute cohérence le traducteur français d'Edgar Poe est lui même carrément cité.Il s'appelle Charles Baudelaire.J'oubliais,le héros se nomme Hall Baltimore,comme la grande ville du Maryland où Poe est mort.
Val Kilmer n'a jamais cassé la baraque.J'aime The Doors,j'ai donc logiquement détesté The Doors.Il a pris de l'âge,du poids,du volume.Je le trouve plutôt crédible dans ce rôle d'écrivain sur le retour au public clairsemé. L'architecture de cette petite ville sans âge est très réussie.Notamment le beffroi,lorgnant un peu sur Les sept cadrans d'Agatha Christie.Hall Baltimore, relégué dans la quincaillerie,il n'existe plus de librairie,ne signe pas les livres que personne ne lui demande.Mais le shériff Bobby LaGrange,un nom de redneck fanatique de ZZ Top, lui, propose d'écrire une histoire à quatre mains.
Le soir même, il rencontre, en rêve, l’énigmatique fantôme d’une adolescente prénommée V. Il soupçonne un rapport entre V et le meurtre commis en ville, mais il décèle également dans cette histoire un passionnant sujet de roman qui s’offre à lui. Coppola,ravi de tenir en sept semaines des films peu coûteux,semble rajeunir. Culpabilité est souvent maître mot chez lui.A travers cette fiction épouvante pas toujours sérieuse c'est son propre passé qu'il interroge avec esprit,avec foi.Son fils Giancarlo est mort en 1986 et la quête en est forcémement marquée.Différents niveaux, rêves, éthylisme, souvenirs nous égarent un peu et c'est très bien comme ça.Mais manifestement si Francis Ford Coppola habite un de ses films c'est Twixt.
Revoir Bruce Dern bien vieilli dans le rôle trouble de Bobby LaGrange,si, longtemps après Retour,Gatsby le magnifique,On achève bien les chevaux,m'a fait plaisir.Tom Waits en narrateur ne gâte rien,on s'en doute. Dasola y a vu l'ombre de Washington Irving et Tim Burton,voire de David Lynch version Est. Neil insiste sur les couleurs.Ceci prouve la richesse d'échos de ce Twixt.
Neil http://lecinedeneil.over-blog.com/article-twixt-2012-francis-ford-coppola-101551295.html
Dasola http://dasola.canalblog.com/archives/2012/04/26/24099955.html