Des mots,une histoire: Crainte
Des mots,une histoire 80,déjà.Olivia nous propose cette semaine:apnée-admiration-tournoi-vérification-pardonner-mentir-circuit-chaussures-canular-susceptible-emménager-satiné-banquise-cape-scintiller-pavé.
Cet interminable tournoi de poker allait-il prendre fin?J'en avais mon compte de tous ces coupeurs de cheveux en quatre,à user et abuser des moindres vérifications pour contester notre victoire,de cet antre où mentir était la norme.J'avais bien l'intention de quitter le circuit,mais je devais encore une somme rondelette et savais un certain Wenceslas sur mes traces et susceptible à tout moment de m'infliger une apnée du sommeil,mais du sommeil type Chandler-Hawks-Bogart.
Il n'était pas une semaine depuis six mois où ses faits et gestes ne m'obsédaient.Je le voyais partout, riant sous cape,tout à son élégance de tueur occupant depuis longtemps le haut du pavé de sa belle profession.Il défrayait la chronique régulière de Killer's Week,star incontestée du "réglement" et semblait avoir emménagé du coté de Wordsstory City,ce qui n'était pas pour me rassurer. Rien de sacré chez lui,même des funérailles n'étaient pas de tout repos,ou alors éternel.
Malgré ça,ou à cause de ça,on lui vouait une sorte de culte,voire d'admiration envers ses services mortifères et son agenda que l'on imaginait satiné de cuir grenat et d'un soin exemplaire,comme celui qu'il mettait à exécuter,pardonnez cet humour du désespoir, ses commandes.Je ne savais même pas si un ponte le mandatait ou s'il était plutôt free lance,mais je penchais plutôt pour son indépendance.Sortant du tripot dans la nuit urbaine polaroïde je crus voir dans un porche inquiétant scintiller le canon d'une arme que lui ne prendrait pas le temps de me préciser.Tremblant du haut en bas, mes chaussures neuves m'étranglant le cou (de pied),c'est comme une banquise qui me tombait dessus.Et s'il goûtait très modérément mon dernier canular,avoir détourné son couvre-chef,prunelle de ses yeux?