Le lent adieu au roi
Déjà présentes dans Tout va bien,le remarquable roman qui contribua à faire connaître l'Autrichien Arno Geiger,la perte d'autonomie et la maladie d'Alzheimer sont au centre du récit,et non roman cette fois, Le vieux roi en son exil. Sous ce très beau titre crépusculaire et non sans majesté Geiger décrit le déclin de son père August Geiger,sans artifice et avec une précision calme et stricte,avec un recul salutaire et pas mal de drôlerie aussi.Sans aucun voyeurisme ni sinistrose l'auteur réussit une approche humaine, avec ce qu'il faut de déchirement mais aussi le sens du farfelu que ce drame contient parfois.
Dans cette reconstruction du monde recréé par la maladie Arno Geiger inclut des notations précises sur le père de son père,ce qui donne une cohérence bienvenue et un je ne sais quoi d'inéluctable qui nous concerne tous.Foi catholique, ardeur paysanne, souvenirs et la présence de quelques objets, tout cela donne à ce roman une solidité rassurante malgré le thème qu'on ne saurait élaguer maintenant de toute société contemporaine,thème auquel nous sommes presque tous confrontés tôt ou tard et sur lequel il faudra bien un jour ne plus se contenter de nos sempiternels clichés.