30 janvier 2013

Lecture commune Shakespeare: l'échec flagrant de Coriolan

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            Quand je pense à Welles,à Branagh,aux grandes pièces du non moins grand Will jouées un peu partout dans le monde,je ne peux que constater une cinglante défaite, mon Azincourt à moi.J'ai donc lu Coriolan et le moins que l'on puisse dire c'est que lui et moi on ne partira pas en vacances ensemble.Ben non mon Coco(riolan),j'suis pas assez bon pour ça,j'suis pas vraiment capable de lire ce Shakespeare qui pourtant me fascine.Ca marche pas.Non,il me faut des hallebardiers sur le côté,et des gardes sur une estrade,des rideaux et des tentures, un trône ou une tribune,mais faut que je les voie.Les traîtres,il me faut les entendre et les monologues,et les sentences célèbres aussi,pour que j'ai envie de les claironner moi-même."Etre ou ne pas être", "L'hiver de notre déplaisir", "Mon royaume pour un cheval", "Nous en avons vu des choses,Sir John,quand sonnaient les carillons de minuit",ces phrases si belles le sont encore plus sur la scène d'un théâtre et dans les quelques films géniaux évoqués plus haut.

         C'est vrai que Coriolan n'a pas ces fulgurances,sauf à l'avoir mal lu,ce qui à tout prendre n'est nullement exclu.J'ai pourtant essayé de jouer le jeu,l'édition Bouquins,bilingue,mais ça n'a rien arrangé.Ca manquait totalement de souffle,un comble pour Shakespeare.Enfin,c'est surtout moi qui manquais de souffle, vraisemblablement.Dodelinant de la page de droite à celle de gauche pour tenter d'aspirer un brin,une once de la substantifique moelle de la version vieil anglais, j'espérais au moins m'immiscer un peu dans la grandeur épique du barde de Stratford,mais rien n'y a fait.J'avais beau m'appliquer,il me manquait au moins un Sir,John Gielgud ou Ralph Richardson.Il me manquait des trompettes et le frisson d'un rideau cramoisi.Impuissant à chroniquer,moins encore à critiquer la valeur intrinsèque de Coriolan,je regrettai vite de m'être lancé dans cette lecture commune qui allait révéler mon inconséquence.

            Que dire du général Martius,alias Coriolan?Est-il un héros parmi les patriciens romains,incompris des siens?Ou un traître dont la subtilité m'a en grande partie échappé?J'ai cru y lire des délégations,des amitiés brisées,des conjurations.Il n'est pas impossible que m'aient frôlé des ambitions déçues et des querelles de pouvoir,thèmes hautement shakespeariens,ainsi que des coups bas,apanages de quelques séides,quelques reîtres.Il n'est pas impossible que Coriolan soit une pièce assez importante,très importante je ne crois pas car ça se saurait.Il est encore moins impossible que j'aie eu tort de me lancer dans cette aventure hors de ma juridiction. Shakespeare s'en remettra .Et moi je vais trinquer avec le Falstaff d'Orson Welles en la plus belle taverne. élisabéthaine au monde. Les carillons de minuit

    Ont participé à cette lecture commune,comédie ou tragédie, initiée par Claudialucia ,   http://miriampanigel.blog.lemonde.fr/ 

    

Posté par EEGUAB à 19:52 - - Commentaires [7] - Permalien [#]
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