Les miroirs feraient bien de réfléchir
Curieuse affiche pour cette adaptation de Raymond Chandler,La dame du lac,qui semble jouer sur l'interactivité en...1946.L'originalité de ce film réalisé et interprété par Robert Montgomery est la caméra subjective,procédé devenu assez courant mais qui à l'époque avait créé une petite sensation.Passé ce truc qui ne nous fait voir Philip Marlowe uniquement dans un miroir ou un reflet,La dame du lac est assez loin de l'ambiance vénéneuse et complexe du Grand sommeil.De plus les deux films sont tout à fait contemporains.L'un est maintenant au panthéon du noir,avec Bogie et The Look,via Howard Hawks.L'autre n'est guère évoqué que par les exégètes des écrivains hard-boiled dont Chandler est un des phares.Bogart qui n'a pas été si souvent un privé au cinéma a tellement investi la mémoire ciné de sa silhouette,de son accent et de son tabac qu'on a l'impression que Marlowe c'est lui,et que le Sam Spade de Hammett c'est lui aussi.Sacré Bogie,ça va Patron!
On passe cependant un bon moment avec cette Dame du lac bien que l'on ne voie jamais ni la dame ni le lac.Une secrétaire, assez fatale,fallait s'y attendre tentera bien d'égarer Marlowe.Un flic s'avérera peu regardant.Quelques comparses y laisseront leur peau.Le tout venant du polar,à une époque,où,tout durs à cuire qu'ils étaient,les auteurs de pulps ne se croyaient pas tenus d'aligner trois pages sur la façon de découper un thorax.La dame du lac est à sa place en ligue 2 catégorie film noir, estimable. Evidemment, comme je viens de revoir Assurance sur la mort de Billy Wilder la comparaison est cruelle.Lequel Wilder avait pour coscénariste... Raymond Chandler d'après la longue nouvelle de James Cain,et ceci sans le moindre private investigator..On y revient bientôt.