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31 mai 2013

Au plaisir de Dieu,plaisir partagé avec Valentyne

 15406-0

            Quel plaisir de lecture!Et dire que certains pensent que ce livre est une saga familiale type feuilleton d'été,ce qu'il a d'ailleurs été aussi.Mais avant il me faut dire un mot de Papy Jean d'Ormesson.Nous sommes très liés,je l'appelle Papy,il aime pas ça,ce séducteur patenté très tenté.A la télé on voit beaucoup de cabotins.Certains pensent que Jean d'Ormesson en est un exemple.Et ils ont raison.Seulement voilà,il arrive que les cabotins aient un grand talent et c'est bien son cas.Les yeux qui pétillent,sur un plateau on voit qu'il "attend son tour".Il a même fait récemment ses débuts au cinéma dans le rôle d'un autre cabotin notoire,non sans talent non plus.Jean d'O.,c'est avant tout un homme d'une culture étonnante,assez classique mais il y a longtemps que la culture classique est par sa rareté même devenue avant-gardesque.Ce débat nous entraînerait trop loin et il me faut revenir à ce remarquable roman qu'est Au plaisir de Dieu que Valentyne a partagé avec moi.A l'heure où j'écris je n'ai encore aucune idée de sa réaction.

        Formidable conteur,et d'un humour assez caustique qui a l'élégance de s'exercer en premier lieu aux dépens de sa propre famille,Jean d'Ormesson fait précéder son roman,du moins dans l'édition que j'ai lue,d'un arbre génalogique,très utile,car la lignée est touffue,mais aussi fantasque,arrogante,émouvante,et surtout tout aussi querelleuse que dans d'autres milieux.L'aristocratie m'a toujours passionné,surtout celle qui,tout en ayant l'air de s'isoler dans ses bastides,en l'occurence son château sarthois de Plessis-lez-Vaudreuil,lutte,enrage et participe à la vie d'un pays,la France.La France est aussi l'héroïne d'Au plaisir de Dieu et tous les membres de cette famille en ont une conception parfois très différente.Ancêtres bourbonophiles ou bonapartistes,dreyfusards ou antisémites,pétainistes ou résistants,parfois cela dépendait de la semaine.

            Courant jusqu'aux barricades de mai l'histoire de cette famille somme toute comme les autres est toujours emballante. L'humour d'Ormesson n'exclut nullement l'émotion,parfois picaresque, parfois un peu artificielle et gonflée.Les rapports entre maîtres et serviteurs sont particulièrement fins.On se prend à aimer Plessis-lez-Vaudreuil,nef invraisemblable,trouée et battue des quatre vents. Dame, c'est que,très souvent,les châtelains ne roulent pas sur l'or,et que fortune est volatile.Enfin de son grand talent le malicieux écrivain nous dépeint une telle galerie du genre humain,dans le sillage de la figure centrale,le grand-père Sosthène, charnière du récit.Presque prêtre gaulliste,héros de la Grande Guerre, presque star de Hollywood,partisan de Vichy et de l'O.A.S., etc...On les aime tous,y compris Dieu,qui semble guetter ça de toute son insolence.Ils font tellement partie de notre histoire,contée par un narrateur qui ressemble tant à un académicien précieux d'un vert bien peu académique...

 

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Commentaires
A
ça y est, je l'ai lu ! Et sans être complétement enthousiaste, mais à te relire, je m'aperçois que tu faisais quand même quelques reproches à ce roman, finalement, les mêmes que ceux que je lui ferai dans ma prochaine note sur le livre (j'ai fais une note en deux parties, pour faire durer le plaisir ...), je me suis beaucoup amusée en plus d'avoir (un peu) changé d'avis sur l'écrivain cabotin, en tout cas, je saurais un peu mieux de quoi je parle maintenant ! A demain, pour une aventure toute autre ....
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A
Alors là, chapeau bas ! Me donner envie de lire du D'Ormesson, franchement, je ne pensais pas que cela serait possible un jour ...Je me souviens de mon énervement déjà devant son cabotinage chez Pivot, ( ben oui, je suis assez grande pour avoir connu "Apostrophes"), Même si j'admirais sa prestation et sa culture, son verbe et son goût de la chose littéraire, les yeux bleus pétillants ne m'avaient jamais fait craquer, et voilà qui est fait. Dès que le croise en occasion sur un marché du livre, il sera dans la poche.
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M
Je regardais la série qui en a été tirée avec ma grand-mère...
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C
Un livre que j'ai lu deux fois, et qui m'a à chaque fois procuré un immense plaisir. Jean D'Ormesson nous fait revivre l'histoire du XXème siècle, de ses bouleversement, qu'ils soient politiques, sociétaux ou artistique. Il y a quelques chose de Proustien dans le monde qu'il nous décrit. D'ailleurs on y croise le jeune Marcel, si je ne me trompe... L'auteur est passé deux fois par Dijon, pour des séances de dédicaces. A chaque fois j'ai voulu le rencontrer, à chaque fois un empêchement a rendu cette rencontre impossible. Dommage... J'aime bien sa personnalité, son humour, la malice que l'on lit dans ses yeux, sa culture... Pour ma part, j'ai recommencé à écire sur le cinéma. Mais ce que je fais nu peu long, et je ne sais où je le publierai... Ce sera L’Atlantide de Feyder... Déjà dix pages de rédigées, et je n'en suis probablement pas à la moitié... A bientôt
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V
Une belle découverte pour moi que cette lecture de Papy D'O (tu permets que je l'appelle papy, comme cela on sera de la même famille, à la mode de Bretagne et non sarthoise ;-) )<br /> <br /> Au niveau émotion, j'ai trouvé la fin triste .....mais cela sonnait juste ....Heureusement que l'humour était là ;-)<br /> <br /> A très bientôt
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