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BLOGART(LA COMTESSE)
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31 mai 2013

Au plaisir de Dieu,plaisir partagé avec Valentyne

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            Quel plaisir de lecture!Et dire que certains pensent que ce livre est une saga familiale type feuilleton d'été,ce qu'il a d'ailleurs été aussi.Mais avant il me faut dire un mot de Papy Jean d'Ormesson.Nous sommes très liés,je l'appelle Papy,il aime pas ça,ce séducteur patenté très tenté.A la télé on voit beaucoup de cabotins.Certains pensent que Jean d'Ormesson en est un exemple.Et ils ont raison.Seulement voilà,il arrive que les cabotins aient un grand talent et c'est bien son cas.Les yeux qui pétillent,sur un plateau on voit qu'il "attend son tour".Il a même fait récemment ses débuts au cinéma dans le rôle d'un autre cabotin notoire,non sans talent non plus.Jean d'O.,c'est avant tout un homme d'une culture étonnante,assez classique mais il y a longtemps que la culture classique est par sa rareté même devenue avant-gardesque.Ce débat nous entraînerait trop loin et il me faut revenir à ce remarquable roman qu'est Au plaisir de Dieu que Valentyne a partagé avec moi.A l'heure où j'écris je n'ai encore aucune idée de sa réaction.

        Formidable conteur,et d'un humour assez caustique qui a l'élégance de s'exercer en premier lieu aux dépens de sa propre famille,Jean d'Ormesson fait précéder son roman,du moins dans l'édition que j'ai lue,d'un arbre génalogique,très utile,car la lignée est touffue,mais aussi fantasque,arrogante,émouvante,et surtout tout aussi querelleuse que dans d'autres milieux.L'aristocratie m'a toujours passionné,surtout celle qui,tout en ayant l'air de s'isoler dans ses bastides,en l'occurence son château sarthois de Plessis-lez-Vaudreuil,lutte,enrage et participe à la vie d'un pays,la France.La France est aussi l'héroïne d'Au plaisir de Dieu et tous les membres de cette famille en ont une conception parfois très différente.Ancêtres bourbonophiles ou bonapartistes,dreyfusards ou antisémites,pétainistes ou résistants,parfois cela dépendait de la semaine.

            Courant jusqu'aux barricades de mai l'histoire de cette famille somme toute comme les autres est toujours emballante. L'humour d'Ormesson n'exclut nullement l'émotion,parfois picaresque, parfois un peu artificielle et gonflée.Les rapports entre maîtres et serviteurs sont particulièrement fins.On se prend à aimer Plessis-lez-Vaudreuil,nef invraisemblable,trouée et battue des quatre vents. Dame, c'est que,très souvent,les châtelains ne roulent pas sur l'or,et que fortune est volatile.Enfin de son grand talent le malicieux écrivain nous dépeint une telle galerie du genre humain,dans le sillage de la figure centrale,le grand-père Sosthène, charnière du récit.Presque prêtre gaulliste,héros de la Grande Guerre, presque star de Hollywood,partisan de Vichy et de l'O.A.S., etc...On les aime tous,y compris Dieu,qui semble guetter ça de toute son insolence.Ils font tellement partie de notre histoire,contée par un narrateur qui ressemble tant à un académicien précieux d'un vert bien peu académique...

 

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30 mai 2013

Des mots,une histoire: Enfance escamotée

                    Pour cette édition 103 Olivia a hérité de ceci: pirate-bateau-Bigoudène-crêpe-chignon-perle-cristal-facette-prisme-polygone-soirée-crépuscule-déclin-fin-vigile.A propos il faudra m'expliquer comment le mot "polygone" peut inspirer le mot "soirée",du moins dans la logique du rapport des mots entre eux.Ceci n'est pas bien grave.

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                  La petite bonne bigoudène,je l'aimais bien,du haut de mes six ans, et les soirées s'animaient, comme en fête lorsque, c'était elle qui nous gardait,les parents partis à l'opéra ou au restaurant.Son chignon,cet appendice supérieur,me faisait bien rire.Mon frère aussi,et notre petite soeur s'esclaffait,bavant de toutes ses jeunes dents en avalant goulument les crêpes de Marig-Morgane. Parfois, il me semble voir encore son tablier aux armoiries du Guilvinec,assorties d'un pavillon pirate que la petite montrait du doigt en criant d'une voix de cristal crissant. J'ignorais que s'annonçait le crépuscule,alors que d'évidence nous n'en étions même pas au lent déclin de l'aube de nos vies.

                  Nous n'avons jamais bien su si Laure-Claire avait avalé par mégarde une perle du collier que la jeune Bretonne lui avait imprudemment laissé en main.Je n'ai appris que vingt-cinq ans plus tard la fin volontaire d'une employée de maison,revenue en Armor,après un drame survenu lors de son placement parisien.Un bateau l'avait découverte en Baie des Trépassés,sans mystère.Mes parents depuis longtemps s'étaient séparés,mon père ruiné et ma mère en soins constants d'une assez sauvage psychiatrie d'époque,tout cela,au prisme de ma mémoire,revenait me hanter,vigile trop attentionné.Des différentes facettes de l'enfance poignardée,plus que toute autre chose,me poursuit le polygone vert et rose de ce cimetière finistérien,adjectif si précis qu'il cogne à mon coeur,encore.

28 mai 2013

Géographie: Minneapolis, Minnesota

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http://youtu.be/mxVo5mjK4eg 

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                   Spécialement pour le Bison qui appréciera.Oh si,ça,ça va lui plaire à ce cher ruminant de Le Ranch sans Nom.Ou alors j'arrête de bloguer et j'écoute de la techno.Tom Waits au piano et sa Carte de Noel d'une pute à Minneapolis.Laquelle Minneapolis est une des twin-sisters du Nord-est avec sa voisine St Paul. Minneapolis est joliment décrite par David Treuer dans son roman Comme un frère Là-bas au Minnesota. Les deux villes sont indissociables.St. Paul, capitale administrative de l'état du Minnesota, et Minneapolis la plus grande ville.Mais les deux sont intimement liées pour former l'une des plus importantes conurbations du Nord des Etats-Unis.

                 La plus froide parmi les grandes villes américaines,Minneapolis fut longtemps peuplée de descendants scandinaves ou allemands.Un court moment sous administration française comme beaucoup de territoires de la Louisiane au Canada,Minneapolis fut aussi le berceau de Prince et des frères Coen.

P.S.Pour le Bison ne rien déduire de ses fréquentations suite au titre de Tom Waits.Ou plutôt n'en déduire que ses goûts musicaux,au demeurant excellents.Pour le reste... cela ne nous ...regarde pas.

24 mai 2013

Kafka sur le rivage

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                  La littérature du coeur,cette expression banale prend tout son sens à l'évocation de ce très beau livre de l'auteur allemand Michael Kumpfmüller.Ignorant et l'auteur et l'ouvrage je suis tombé dessus en librairie et il m'a attiré très vite.La quatrième de couv. ne m'en disait ni trop ni trop peu.J'ai eu envie.Et La splendeur de la vie est un grand livre,qui m'a beaucoup parlé,bien que piètre connaisseur de Kafka.Mes connaissances sur lui se bornaient à La métamorphose,Le procès de Welles,le vieux film de Soderbergh Kafka.Du tout bon,tout ça, mais qui ne me donne aucune légitimité particulière pour évoquer Kafka.Après la lecture de La splendeur de la vie j'ai le sentiment d'avoir mieux saisir la personnalité du Praguois.Et ce grâce à la prose toute en retenue de Michael Kumpmüller, né à Munich en 1961 et dont un seul autre roman a été traduit en France,Fugue en lit mineur (Denoël,2003).

              Kafka,à la santé fragile,séjourne l'été 23,sur la Baltique.Il y fait connaissance de Dora Diamant,quinze ans de moins que lui.Cet amour sera brisé par la mort de l'auteur moins d'un an après.Trois saisons auront suffi pour anéantir totalement l'homme.C'est l'histoire de ce coup de foudre,entre Franz,quarante ans,assez célèbre mais désargenté,et la jeune femme,juive elle aussi,modeste cuisinière dans une colonie de vacances à Müritz,station balnéaire.On vit alors le quotidien de Franz et Dora qui finiront par habiter ensemble à Berlin,peu de temps, et dans la précarité sanitaire et matérielle.Ce sont les fameuses années d'hyperinflation en Allemagne où l'on imprimait des billets de 500 000 000 marks.Tout est si difficile mais Kumpfmüller qui a fait un gros travail de documentation sur journaux,carnets et correspondance de Kafka,nous présente un homme marchant certes vers la mort,mais dans une paix relative grâce à Dora, discrète et tendre.Un Franz Kafka presque heureux.

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           Le livre est bouleversant,mais dans la simplicité et la pudeur.Nulle confession intime,nul secret un peu croustillant dévoilé, mais beaucoup d'amour,en peu de gestes,ils n'en auront pas eu le temps.Un bref retour à Prague,où les retrouvailles avec les parents sont tièdes.Un certain regain d'intérêt pour le Talmud. Des rêves d'évasion,de Palestine aussi.Le sionisme est passé par là.Les plus clairvoyants avaient soupçonné qu'à la République de Weimar succéderaient des années de plomb.Ils étaient encore en dessous de la vérité.La splendeur de la vie cache sous un titre qu'on jugerait mièvre une flamme superbe qui me confirme que dans la vie de chacun ce ne sont pas forcément les années en commun qui comptent le plus,et que l'intensité de quelques dizaines de jours et de nuits dans l'unisson fait parfois plus pour le bonheur de l'homme.

         Je termine ce jour une bien belle lecture que je n'oublierai pas,précieuse et vivace,sur un thème des plus sombres mais diablement humains.Il me semble voir le visage de Dora,son sourire qui aura illuminé la fin d'un écrivain immense,qu'il n'est pas du tout nécessaire d'avoir lu pour apprécier La splendeur de la vie.Puisse ce livre relancer le goût de vivre...Dans la forêt viennoise ne survivent pas que des légendes.Dans un sanatorium de Kierling,un jour de 1924,l'amour a triomphé.

21 mai 2013

Désaccord mineur

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                      Cette chronique doit tout à la gentillesse d'Asphodèle.Je vous y renvoie d'ailleurs illico.J'ai été séduit par l'ambiance et beaucoup moins par l'histoire.Et là je diffère un peu d'Aspho.On se doute des retombées des guerres balkaniques et on sait l'anarchie qu'elles ont engendrée dans ce qu'il est convenu d'appeler le milieu.Et la collusion avec les politiques emprunte des sentiers battus et rebattus.Là vraiment,je n'ai guère apprécié et ça m'a paru hyperconventionnel,la Place Beauvau,notamment.Bref.

                     Mais Marcus Malte martèle,c'est dur à prononcer,ça,essayez donc!,Marcus Malte martèle beaucoup mieux le clavier du piano que le clavier azertyuiop.Son joli titre,Les harmoniques,fait référence à ces notes parfaites,que je suis incapable de vous résumer,quintessence de la construction musicale. Particulièrement importantes en jazz,je crois.Et là,Marcus Malte est orfèvre.Pas seulement bien sûr parce qu'il présente les choses de façon très ciné avec une bande son très éclectique au long des chapitres (le Norvégien Lars Saabye Christensen a fait ça avec les Beatles).Mais bien plus parce qu'on a l'impression de vivre ces pulsations,dans le souvenir qu'évoque le grand musicien noir qu'on imagine ressemblant à Forest Whitaker, Mister, de Vera,assassinée et brûlée,le souvenir de leurs regards dans le club où il joue du piano en trio.Et plus encore dans l'amitié qui unit Mister et Bob,chauffeur de taxi philosophe,polyglotte et fou de jazz.Et comme leurs discussions dans cette 404 pourrie sont bien rendues.On en claque des doigts en frissonnnant en rythme et en syncopes.

                  Quel dommage que le scénario des Harmoniques ne soit pas constitué de méandres et d'arpèges tout aussi complexes.Je n'ai pas lu les autres livres de Marcus Malte.Mais j'ai lu que Marcus avait beaucoup fréquenté musiciens de rock et salles obscures,ce dont je ne peux que le féliciter.Marcus,à mon avis ,qui n'est que mon avis,vous n'avez nul besoin de la fiction policière dans l'air du temps,très dans l'air du temps, pour écrire,et très bien, sur, et autour, de la musique.Vous ne m'en toucherez que davantage.Je suis déjà à votre écoute,comme Vera devant Mister.

LES HARMONIQUES de Marcus Malte  Chez Asphodèle

http://mumuzbooks.blogspot.fr/2013/02/les-harmoniques-marcus-malte.html    Chez Mumuz

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                        Les harmoniques, Prix Mystère de la critique 2012 ,rejoint fort logiquement le challenge de notre amie Laure,l'un des rares sur lesquels je respecte mes engagements,m'étant souvent imprudemment inscrit,trop inscrit...Et hélas,en dernière minute, l'hommage à un grand du clavier,que Marcus Malte ne reniera pas,Ray Manzarek...J'en ai marre que partent mes icônes.

http://youtu.be/3XzHotB5-To The organ,according to Ray.

 

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18 mai 2013

Les miroirs feraient bien de réfléchir

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             Curieuse affiche pour cette adaptation de Raymond Chandler,La dame du lac,qui semble jouer sur l'interactivité en...1946.L'originalité de ce film réalisé et interprété par Robert Montgomery est la caméra subjective,procédé devenu assez courant mais qui à l'époque avait créé une petite sensation.Passé ce truc qui ne nous fait voir Philip Marlowe uniquement dans un miroir ou un reflet,La dame du lac est assez loin de l'ambiance vénéneuse et complexe du Grand sommeil.De plus les deux films sont tout à fait contemporains.L'un est maintenant au panthéon du noir,avec Bogie et The Look,via Howard Hawks.L'autre n'est guère évoqué que par les exégètes des écrivains hard-boiled dont Chandler est un des phares.Bogart qui n'a pas été si souvent un privé au cinéma a tellement investi la mémoire ciné de sa silhouette,de son accent et de son tabac qu'on a l'impression que Marlowe c'est lui,et que le Sam Spade de Hammett c'est lui aussi.Sacré Bogie,ça va Patron!

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         On passe cependant un bon moment avec cette Dame du lac bien que l'on ne voie jamais ni la dame ni le lac.Une secrétaire, assez fatale,fallait s'y attendre tentera bien d'égarer Marlowe.Un flic s'avérera peu regardant.Quelques comparses y laisseront leur peau.Le tout venant du polar,à une époque,où,tout durs à cuire qu'ils étaient,les auteurs de pulps ne se croyaient pas tenus d'aligner trois pages sur la façon de découper un thorax.La dame du lac est à sa place en ligue 2 catégorie film noir, estimable. Evidemment, comme je viens de revoir Assurance sur la mort de Billy Wilder la comparaison est cruelle.Lequel Wilder avait pour coscénariste... Raymond Chandler d'après la longue nouvelle de James Cain,et ceci sans le moindre private investigator..On y revient bientôt.

16 mai 2013

Des mots,une histoire: Trois déchus de l'Olympe

Notre amie Olivia présente cette semaine la liste suivante:capturer-image-son-évasion-alarme-danger-rouge-coquelicot-homme-mesdames-messieurs-faiblesse-âme-gris-ombre-doute-métaphysique-collège-professeur.

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Aucun des trois acolytes n'était capable d'aller plus loin.Plusieurs éternités déjà s'étaient enfuies depuis qu'ils étaient relégués pour deux d'entre eux dans le Tartare,capturés sur colère de Zeus et de ses sbires suite à d'obscures tractations entre hommes et dieux.Mais depuis qu'ils avaient établi une communication sans fil avec Prométhée,enchaîné loin à l'Est sur son Caucase, aux prises avec cet immonde vautour hépatophage,l'un comme l'autre caressaient sérieusement leur rêves d'évasion.Ils avaient somme toute fait preuve de faiblesse,trop longtemps.La révolte leur brûlait les tempes et ils voyaient rouge,un rouge vif qui comme la muleta de Cordoue,redoublerait leur fureur et leur détermination.

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Lassé d'être sujet de métaphysique pour bacheliers acnéiques,Sisyphe cesserait bientôt de rouler sa pierreuse pelote et Camus pourrait bien ravaler son mythe.L'image du Titan remontant sans cesse cette métaphore du monde,lourde s'il en est, qui n'avait qu'une idée, arrivée au sommet,se faire la belle et filer se remettre à l'ombre dans la vallée,cette image ne survivrait plus.L' alarme entre Sisyphe et son voisin carcéral Tantale avait bien fonctionné et les professeurs de philo du futur pourraient aller se rhabiller. Depuis le temps qu'ils glosaient sur ce pauvre Tantale se desséchant devant une eau fraîche et crevant de faim alors que les plus beaux fruits lui frôlaient les doigts,ils allaient pouvoir raconter la cavale des mal-aimés, genre série noire dans les bas-fonds de l'Olympe.A redonner le goût de l'antique dans nos sacrés collèges.

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Loin là-bas en son sympathique Caucase Prométhée soignait son ictère à sa manière,la rapace-thérapie.Ce sont des soins de longue durée,mesdames et messieurs,qu'on se le dise,mais non dénués d'intérêt,pour peu que l'on soit très attaché aux chaînes de montagnes.Songeons-y donc,même si c'est plus souvent le doute qui nous ronge.

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Doute qui d'ailleurs fait plus que me ronger quant à la manière de me sortir de cette histoire sans queue ni tête et dont seul un déicide pourrait me délivrer.Du danger d'inventer n'importe quoi pour figurer dans la liste du jeudi soir de notre guide au prénom de paix.Comme un marin dont le coeur chavire etvire au gris entre Charybde et Scylla,fredonnant "Comme un p'tit coquelicot,mon âme, un tout p'tit coquelicot" me voila contraint de laisser ma belle oeuvre inachevée.C'est si beau parfois l'inachevé, Schubert, Flaubert, Kubrick.Mais là j'aurais probablement dû privilégier l'incommencé.Pour tout autre son de cloche,se référer aux autres auteurs semainiers.

14 mai 2013

Des hommes et des guitares/Pour un joueur de guitare

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         http://youtu.be/zMKTUDrDIOI

            Le Gerardus Mansetus Solitarum est une espèce rarement observée,terrée depuis des années en studio ou essaimant à travers la planète en toute discrétion. Echappant à toute nomenclature,je dirais même à toute Nomenklatura, peu bavard à en friser l'autisme médiatique,ce qui nous change des verbiageux.Travaillant,je crois,dans un état proche de l'autarcie.J'ai extrait de cet album déjà trentenaire, cette chanson dédiée à mes chères six cordes.

           Auteur de plusieurs récits et méditations de voyages tant sur les dieux incas que sur Angkor ou Bruxelles,Manset a parfois vilipendé ses propres chansons, du moins les rares succès publics (Marine Bar).Je me suis posé la question,qu'en penser? Lucidité? Coquetterie assez insupportable?Sais pas.

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         "Pour elle il aurait pu jouer toute la nuit,maintenant il en a plus la moindre envie"

12 mai 2013

Une consoeur sur la montagne

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                C'est la première fois que je lis le Suisse alémanique Martin Suter.Cet auteur a souvent bonne presse et j'ai pris un titre à la B.M.,un peu au hasard. Hasard marrant car c'est la première fois que le héros d'un roman,en l'occurrence une héroïne,est une collègue.J'ai donc suivi avec intérêt la saison de Sonia, kinésithérapeute,dans un hôtel alpin de remise en forme,en Engadine, Suisse, l'Hôtel Ganander.Ma jolie consoeur,en pleine dépression suite aux violences de son mari maintenant en taule,va vite prendre conscience qu'un village de cure helvétique peut receler bien des surprises.Les curistes sont assez rares en ce début de saison et l'accueil du personnel pas plus que celui des villageois ne sont des plus chaleureux.

              Peut-être hypersensibilisée par ses récents traumatismes moraux,Sonia se découvre de drôle de sensations.On dirait qu'elle sent les couleurs,qu'elle voit les sons.Un peu tourneboulée aussi par cette inscription sur une voiture "Le diable de Milan", elle apprend que ce n'est qu'une comptine,un peu étrange et qui semble avoir des échos sur les jours plutôt mornes de la station thermale.Une horloge qui sonne douze coups à cinq heures du matin,une fleur dans le hall qui se dessèche en quelques heures,des bizarreries dans l'univers ouaté et high-tech de l'espace-forme de l'Hôtel Ganander.

             Martin Suter s'y entend pour installer son climat d'inquiétude et de mystère. De plus aucune surenchère d'hémoglobine,ce qui est devenu assez rare.Mais là où l'écrivain suisse le plus vendu actuellement excelle,c'est dans la peinture de la vallée,et dans l'observation de la nature et du climat,parfois idylliques mais qui s'encolèrent très vite,comme si sous l'apparente nonchalance helvétique il n'y avait pas que les coffres des banques à contenir de l'explosif.

8 mai 2013

Academy Award Nominee

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               Je réponds rarement aux tags.J'ai fait exception pour celui-ci car je l'ai trouvé amusant.Il a transité par Asphodèle à qui je n'ai rien à refuser. L'exercice n'est pas si simple si l'on ne veut pas trop s'étendre. J'ai donc essayé.Voilà ce que ça donne mais j'ai vraiment l'impression de ne pas être doué pour cet exercice.Je me suis aperçu que l'on ne peut pas répondre aux questions sans prendre le temps de s'expliquer.Et ce n'est pas ici le lieu où s'épancher.

   Onze faits sur moi

     1/ Je déteste les fautes d'orthographe et les traque sur mon propre blog car il peut m'arriver d'en faire.J'aime tant la langue française.

    2/ De culture musicale je suis plutôt d'influence très anglo-saxonne,ce qui n'est pas incompatible avec la ligne précédente.

    3/ J'essaie d'éviter comme la peste tout blog manifestement politisé.Mon non engagement est de longue date,et mûrement réfléchi.

    4/ J'ai une passion pour les chats même si je n'en possède pas.Il n'est rien de plus beau qu'un petit félin,quoi qu'il fasse.

    5/ Au bout de 42 ans de métier,et à quelques mois de la fin,j'aime toujours autant soigner.

    6/ On ne peut pas dire que la retraite me fasse peur.Mais on peut dire qu'elle me terrorise.

    7/ Certains mots,souvent très beaux,me sont devenus insupportables: citoyen, humanisme, tolérance. Leur suremploi, leur mésemploi n'ont fait qu'entraîner simplisme, angélisme et démagogie.Mais là je suis à la limite.

    8/ A mon dernier pointage j'ai vu 3143 films,certains jusqu'à douze fois.Mais je préfère la littérature au cinéma.

    9/ Emma et Noé sont deux prénoms qui me sont chers.Bien évidemment mes petits-enfants s'appellent ainsi.

    10/Je n'ai pas d'appareil photo.Et de mes voyages je n'ai ramené aucune photo.Mes photos sont dans ma tête.

    11/L'un de mes regrets est de n'avoir jamais eu de jardin et d'être ignorant en botanique alors que les fleurs me fascinent.

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    Et voici les questions d'Asphodèle

  1. Quel a été le plus beau jour de ta vie? ****
  2. Le pire? ****
  3. Quelle est l’idée en ce moment qui t’angoisse le plus ? Pas une originalité:les violences.
  4. Le livre que tu offres systématiquement à tes amis ? C'est assez rare.J'aurais tendance à offrir un livre à mon goût,ce qui évidemment n'est pas toujours partagé.
  5. Celui que tu offres à ta belle-mère ou aux gens moyen-moyen ? Aux gens moyen-moyen je n'offre rien.A ma belle-mère j'ai longtemps offert le coiffeur,enfin une séance chez le coiffeur.
  6. Ton expression ou gros mot préféré ? Ca c'est drôle et c'est plutôt un compliment quand je dis à quelqu'un(e) "Mon grand (ma grande) tu auras compté dans ma putain d'vie".Le d' est très important.
  7. Aimes-tu les vacances ? Finalement,pas tellement.Pour de multiples raisons.
  8. La première chose à laquelle tu penses en te réveillant ? Que le gâteau de ma vie est bien entamé,et que ça ne m'amuse pas.
  9. Te vois-tu bloguer dans dix ans?  Pourquoi pas,dans la mesure où bloguer c'est écrire.
  10. Un film où tu es sorti avant la fin? Aucun des 3143 évoqués plus haut.Mais il doit y avoir trois, ou quatre films dans ce cas.Je me souviens d'un film anglais d'après plus ou moins La terre de Zola.Ca s'appelait justement Cette sale terre.Trop sordide. J'ai un problème avec la surenchère du sordide.
  11. Et enfin,si tu en as une,quelle est ta devise? "Faire,tout de même,malgré tout,de son mieux".Que je corrige vite en ajoutant "A peu près".

 

            Quant aux onze questions que je poserais éventuellement elles ne concerneraient surtout pas une curiosité quelconque,mais plutôt une approche des goûts culturels des blogueurs,blogueurs que je ne citerai d'ailleurs pas nommément.Répond qui le souhaite.

   1/ Quel est l'oiseau qui te fait rêver?

   2/ Le point cardinal qui parle le plus à ton imagination?

   3/ Une ou deux lignes d'un poème qui te viennent à l'esprit?

   4/ Un geste physique ou sportif que tu trouves vraiment très beau?

   5/ Cite quelqu'un que tu considères un bienfaiteur (trice) de l'humanité?

   6/ Que t'inspire le mot "travail"?

   7/ Quel est ton sentiment sur le fait que les blogs que nous fréquentons,en gros tendance lecture,musique,expos,ciné,sont à 85% environ féminins?

   8/ Quel est l'endroit de France que tu préfères?

   9/ Si tu devais remonter à pied  le cours d'un fleuve du monde lequel choisirais-tu?

   10/ Si tu devais être enfermé dans un livre quelle île emporterais-tu? Voilà une question qui change un peu,non?

   11/ Que penses-tu de mon questionnaire?Ne pas hésiter à dire les choses.

 

          Je ne désigne personne.Ou tout le monde.Et confirme que ce n'est pas là mon exercice favori.

5 mai 2013

Ma peur du loup

HESSE

              Il ne viendrait à l'idée de personne de nier l'importance de Hermann Hesse.Prix Nobel 1946,l'écrivain allemand n'est pas un auteur souriant.J'ai attendu très longtemps avant d'affronter Le Loup des steppes.J'ai des difficultés à en parler.Cette littérature existentielle m'est assez  étrangère.Les chefs-d'oeuvre intimident parfois.c'est le cas avec Harry Haller,ce quinquagénaire désabusé en pension dans une ville d'Allemagne.Lui-même pris en étau entre sa tendance presque suicidaire et misanthrope,celle du Loup des steppes,un beau titre, séduisant,et son désir d'insertion dans la société.Toutes les anthologies du XXème Siècle soulignent l'importance de ce livre.Probablement indiscutable mais à moi,Le Loup des steppes est demeuré en partie hermétique.

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          Ainsi ma peur du loup était donc justifiée.A voir le thème on pourrait penser,un peu,à une sorte de Docteur Jekyll et M.Hyde version post-freudienne.Un peu immodeste la version.Malgré quelques moments forts.De plus il faut rappeler que Hesse a écrit ce livre en 1927,devenu citoyen suisse,par anti-nationalisme essentiellement.Un soir ,traînant son âme en peine, Harry se retrouve en possession d'un ‘Traité du Loup des Steppes, où son portrait psychologique est dépeint avec une telle précision que lui seul aurait pu l'écrire. Intrigué, il tentera d'en découvrir la provenance, et apprendra ainsi l'existence d'un Théâtre Magique, un mystérieux endroit où seuls les fous sont admis. Harry rencontre alors Hermine, une jeune fille,plus ou moins prostituée,mais qui aurait un peu lu , qui peut apparaître comme son double ou son contraire,ce qui ne simplifie pas la situation, et qui promet d'apprendre au loup et à l'homme qui vivent en Harry à cohabiter en paix. Elle ne pose qu'une seule condition : une fois son apprentissage terminé, il devra la tuer.

        Honni par le Troisième Reich qui le trouvait particulièrement décadent Le Loup des steppes accéda à partir des années cinquante au très envié et très discutable statut de livre culte.Notamment par beatniks et hippies interposés.Y aurait-il un peu de Meursaut, L'étranger camusien chez Harry Haller? Vers mes quinze ans j'étais fasciné par Le Loup des steppes,par le titre,pas par le livre que je viens de lire le mois dernier.Mais un beau titre,c'est déjà pas si mal.Plus tard un film,jamais diffusé,lui donna les traits du grand Max von Sydow,alter ego de Bergman pendant une époque,ce qui ne tendait pas vraiment à la franche rigolade.Le film est mauvais,peut-on lire partout.De toute façon peu l'ont vu.Mais pour moi,qui n'avais alors plus tout à fait quinze ans,ça me séduisait toujours,de loin en loin.

       Les années passant,Le Loup des steppes me mordillait toujours un peu et très récemment je décidai d'en finir avec ce canus lupus septentrionus.Je le lus.Oui,je le lus.Et ne le regrette pas,les passages sur Goethe ou Mozart notamment volant assez haut.De même que d'assez pitoyables leçons de danse et des crachats sur le jazz qu'évidemment je ne cautionne pas.Donc je le lus et viens de vous dire ce que j'en ai retenu.Me reste la perplexité que peut-être vous partagerez si vous le lisez.Mais vous pouvez faire semblant de l'avoir lu.C'est très bien aussi et personne ne vous contredira.

http://bookin-ingannmic.blogspot.fr/2013/05/le-loup-des-steppes-hermann-hesse.html Inganmic l'a chroniqué deux jours avant moi.

 

2 mai 2013

Géographie: Rockville, Maryland

 RockvilleTownSquare(Retail)

220px-R_E_M__-_(Don't_Go_Back_to)_Rockville

   Don't go back to Rockville http://www.deezer.com/track/3154035

             Rockville,du moins le Rockville de R.E.M., un titre déjà ancien, se situe dans le Maryland,petit état du Nord-Est peu visité jusqu'ici par notre vieux bus trans-Am. Une seule cité est très connue de cet état, Baltimore, que nous évoquâmes jadis.Aucune importance puisque de toute façon la bande à Michael Stipe,alors avec des cheveux,si,si,nous conseille de ne plus y remettre les pieds.Pieds,que pour notre part,nous avons toujours soigneusement tenus éloignés de Rockville.

           Si vous trouvez que cette rubrique s'essouffle vous avez mille fois raison.L'histoire du rock,et autres bêtises genre blues, folk, jazz et country, elle, heureusement,ne souffre pas d'insuffisance respiratoire chronique restrictive (pardon pour la défo. pro.). Les quatre Georgiens de R.E.M. maintenant séparés nous ont laissé pas mal de pépites et quelques leçons.Je préfère les pépites.

 

 

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