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22 juillet 2013

Pasionaria romaine

locandina_18

                         Beaucoup de sympathie pour Liberté,mon amour! de Mauro Bolognini, réalisé en 1973 et que je n'avais jamais vu.Je m'en veux de ne pas aimer davantage cette ode à la femme,en une période,l'Italie des années trente où son statut était celui d'une "mère à gosses", comme à peu près partout ailleurs.Alors bien sûr Bolognini l'esthète,le lui a-t-on souvent fait remarquer avec un zeste de condescendance,a tant d'empathie pour son héroîne modestement prénommée Libera Amore Anarchia qu'il a fini par en faire un personnage de légende balayant toute vraisemblance.Ce qui est gênant pour un film à connotation morale certes mais aussi historique.En ce sens le choix de Claudia Cardinale,flamboyante de rouge vêtue en un symbole pas léger léger,peut s'avérer erroné.Elle a tant d'élégance,un petit quelque chose d'aristocratique que j'ai peiné à l'identifier comme la fille d'un révolutionnaire de condition modeste.

                        Liberté,mon amour! jouit cependant de pas mal de qualités.D'abord le ton très comédie italienne avec sa dose de truculence et son verbe haut,la fantaisie qui règne encore dans le petit peuple romain malgré les exils forcés d'opposants dont le propre père de Libera. La musique de Morricone a quelque chose de primesautier. L'antifascisme est ainsi traité sur un mode léger du moins dans les deux premiers tiers du film.A ce propos j'aimerais que la cinéphilie italienne puisse s'enorgueillir de diffuser aussi les films un peu moins "du bon côté" mais c'est un autre débat.

                      En butte aux tracasseries de l'administration en tant qu'égérie locale de l'opposition Libera et son mari,qui tient un atelier de confection,vont quitter Rome pour Padoue, Modene, puis Livourne et cette mobilité géographique s'accompagne d'une inquiétude grandissante. Les nuages s'amoncellent sur Libera et sur l'Italie.Beau personnage que son mari,brave type un peu dépassé et hésitant mais qui l'aime profondément. Le père, lui, anarchiste banni, jouit d'un rôle finalement plus facile.Incrusté de quelques documents d'époque Liberté,mon amour!, à mesure que la chronologie de l'avant-guerre puis de la chute du Duce s'avance,va tourner au drame,au drame d'autant plus stupide que la réconciliation devra bien se faire.C'est un film que je découvre, intéressant,mais qui pour moi ne vaut ni Metello ni Le bel Antonio, mes oeuvres préférées de Mauro Bolognini.

Il viaggio

http://youtu.be/RxMnYdoFnSU    La robe rouge de Claudia/Libera

 

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Commentaires
N
Je croyais connaître le film puis en fait non... Mais le lien est ajouté sur la page du viaggio. Et tu seras sans doute heureux d'apprendre qu'aujourd'hui commence ma lecture de Montagnes de verre de Buzzati dont tu avais parlé il y a quelque temps. Bonne journée !
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L
J'achète de suite l'affiche du film pour l'encadrer dans ma chambre, et faire de bonnes nuits tout émoustillées...
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A
Je ne connais pas ce réalisateur, ou alors j'ai oublié ses films, heureusement que tu es là !!! :D
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C
Une robe rouge revient souvent dans mes rêves en ce moment...je ne sais pas pourquoi, évidemment, c'est récurrent. Alors tomber sur ton billet au saut du lit, ça m'a fait une drôle d'impression! Cela dit, malgré son invraisemblance, le personnage de Claudia Cardinale vaut le détour a lui seul. Et puis l'ambiance des films italiens de l'époque, avec en plus la musique de Morricone, est un pur régal que je me fais de temps en temps. Merci pour ce rappel qui enjolive mon petit déjeuner.
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