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26 août 2013

Ol' Man River, de boue et de sang

 missi

                             Voilà un roman de type plutôt traditionnel qui a obtenu un vif succès en Amérique.Avec Hillary Jordan on retrouve le Sud,celui d'Erskine Caldwell bien que la vie évoquée soit ici un peu plus tardive. Sans la truculence paillarde du Petit arpent du bon Dieu ou de La route au tabac. Mais avec autant de racisme, de violence et de boue. Le titre original Mudbound est à ce titre plus explicite. Henry et Laura cultivent une petite ferme dans le Mississippi. Autour d'eux une famille de métayers noirs, les Jackson dont le fils Ronsel vient de rentrer de la guerre en Europe ainsi que Jamie, le frère de Henry,de presque vingt ans plus jeune,plus jeune d'une guerre on va dire.Et puis Pappy,leur père qui vit dans la très modeste maison,vieux grigou adepte du Klan.Et un monde souvent féroce pour les noirs dans ce Sud peu enclin au mélange des genres, féroce aussi pour ceux qui ne détestent pas assez les descendants d'esclaves.

                      Mississippi, classiquement, donne la parole alternativement aux principaux protagonistes. On a souvent vu ça. L'histoire se déroule, un peu trop attendue cependant, vers le drame inévitable, sans forcément trop de vraisemblance.Les retours de guerre sont difficiles,ça aussi c'est un passage à peu près obligé dans ces romans américains ruraux où la réadaptation est chose presque impossible. La traduction fait parler les noirs petit nègre. Je n'ai jamais aimé ça bien que ça soit logique dans ce type de récit .Ces inconvénients n'empêchent pas une histoire rondement menée à laquelle on peut prendre plaisir. Pourtant il me semble que Gérard Collard, le célèbre libraire qui donne son avis un peu partout et n'exprime que lui-même, il faut le dire et le redire, s'enflamme un peu beaucoup tout comme les jurys littéraires américains quand ils parlent d'un des romans de la décennie. Je n'irai pas si loin et Dédale de Biblioblog, lui ,va encore moins loin.

                          Dernière perfidie de ma part envers ce livre qui m'a pourtant plu mais ne laissera guère de traces:pour la vie dans le Delta n'importe quel vieux blues m'en conte beaucoup plus en trois minutes. Par exemple Robert Johnson avec ce Blues de la crevette morte.

http://www.biblioblog.fr/post/2010/08/02/Mississippi-Hillary-Jordan

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Commentaires
A
Pas plus emballée que cela ... Je l'avais soulevé d'un doigt en librairie, mais reposé, ton avis me confirme ma tiédeur. Dans le genre, il y a évidemment "Le prince des marées", mais tu dois connaïtre (je vais aller voir dans tes archives). Sinon, pour notre lecture commune, on publie quand ? J'ai un peu de retard dans mes notes, vendredi te conviendrait ? A bientôt ....
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D
merci pour cet avis mitigé
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L
Effectivement Gérard Collard s'emballe parfois un peu trop vite et un peu trop fort.<br /> <br /> Mais j'adore son regard passionné, l'entrain qu'il met à nous faire découvrir un de 'ses' bouquins. Il met de la fougue, du déchaînement, de l'envie et un brin de folie exagéré dans ses commentaires. C'est aussi pour ça que je l'aime bien et que je peux être souvent enclin à suivre ses choix.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour la littérature de ce Sud, je ne suis pas trop habitué... A voir, à lire ; mais quand je pense que je n'ai pas encore osé aborder Faulkner...
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L
Merci pour ce morceau de Robert Johnson....beaucoup plus important en effet que n'importe quel livre sur le sujet!A bientôt,Jean-Pierre
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