La poésie du jeudi, Gérard de Nerval

                                  Le poète, à la femme d'un poète. Le poète c'est mon pauvre Gérard, mon pauvre "pays" des forêts du Valois. La dame, c'est la femme du grand poète allemand Heine, si francophile qu'il voulait qu'on l'appelle Henri. Elle, il l'avait nommée Mathilde. Henri est à Montmartre, avec Mathilde, Gérard au Père-Lachaise. Avait-elle pour lui les yeux de Sylvie? Sommes-nous dans les Chimères. Je pense à toi, Gérard, dans les rues de Senlis.

Vous avez des yeux noirs, et vous êtes si belle,     

Que le poète en vous voit luire l'étincelle     

Dont s'anime la force et que nous envions :     

Le génie à son tour embrase toute chose ;     

Il vous rend sa lumière, et vous êtes la rose     

Qui s'embellit sous ses rayons.

Gérard de Nerval, A Madame Henri Heine

Comments

[Dominique]

jolie déclaration ! Deux poètes que j'aime Nerval et Heine

[claudialucia]

Nerval, tu sais mon admiration!

Et moi, ça me fait penser à : je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne.

[celestine T]

Je n'ai pas les yeux noirs mais j'ai quand même ceux de Sylvie pour le poète qui parle si bien aux dames...et pour l'auteur du blog qui l'a choisi. ;-)

[denis]

La poésie est toujours une "magie" et Nerval un maître des mots

[marieetanne]

Les yeux, reflet de l'âme.

Merci pour ce partage.

[Bene31]

Moi non plus je ne connaissais pas cette histoire...Merci pour la découverte

[Asphodèle]

Une belle déclaration avec un poète qui a enchanté mon adolescence ! je ne savais pas que c'était ton "pays" ! Tu as des accents "germaniens" depuis que tu as lu Petites scènes capitales, c'est frappant ! Quand tu dis "je pense à toi dans les rues de Senlis", ça me fait penser à ce passage où elle cite Barbara de Prévert : ça m'est venu à l'esprit de suite ! Bises mon poète préféré !!! :D

[Laret]

Nerval,le maudit!!Je l'aime beaucoup...A bientôt,Jean-Pierre

[Soene]

Edualc, un amour interdit ? Le plus beau...



Ah les yeux, source d'inspiration, d'émois, toujours.

Les yeux sont le reflet de l'âme. On peut tellement dire des choses avec nos yeux. Même ce que l'on tait...



Moi, je pense immédiatement à Aragon et aux yeux d'Elsa...



Quelques souvenirs de Gérard de Nerval, anciens et scolaires, mais je ne connaissais cette jolie histoire.



Gros bisous d'O. dans la pluie