Next stop, Greenwich Village
Enfin un film dont j'aurais aimé être. Mais Le Ranch sans Nom et Princécranoir en ont déjà parlé et très bien. Alors allez y faire un tour pour peu que le folk américain vous intéresse. Je n'ai rien à rajouter, ces gars-là sont passionnés comme moi et comme ils ont dégainé plus vite je vous laisse avec eux.Je me contenterai de quelques mots sur le bouquin qui a inspiré le film des Coen Brothers.
The mayor of MacDougal Street dont le titre français,super, est Manhattan Folk Story, raconte l'ascension du folk à Greenwich Village, New York City début des sixties, à travers la carrière de Dave Van Ronk, qui en fut l'un des princes, bien oublié aujourd'hui, qui est d'ailleurs resté parfaitement inconnu en France.D'autres ont tiré les marrons du feu,c'est la vie. Vous savez ma passion pour cette musique américaine que j'essaie depuis huit ans de blog de faire mieux connaître. Mais Dave Van Ronk, justement, je ne le connaissais pas. Personne, enfin presque,ici ne le connait. J'aurais voulu m'enthousiasmer sans réserves à la lecture de cette évocation de Washington Square, des hootenannies, scènes ouvertes où débutèrent de futurs millionnaires, des premiers clubs de Manhattan à accueillir quelques dépenaillés souvent montés des profondeurs du pays. J'aurais voulu, j'aurais voulu. Il m'a fallu convenir que le coeur n'y était plus tout à fait.
Certes la vie dans le Village est bien décrite,manifestement Dave Van Ronk sait ce dont il parle. Il manie aussi pas mal humour et parfois autodérision. Parfois c'est le contraire et seul Van Ronk semble trouver grace aux yeux de Van Ronk. On piaffe un peu évidemment car on attend tous Robert Zimmerman, dont on sent que l'impact qu'il finira par prendre occultera sûrement bien des talents. Dure loi, mais c'est la loi. Les "vieux" comme moi souriront à l'évocation de la blonde Mary Travers, de Peter, Paul and Mary, eux qui furent ma porte d'entrée à ce monde enchanteur du folk, très vite désenchanté hélas car les addictions plurent (du verbe pleuvoir) et l'on connait la suite. Ils pleureront un peu comme moi en pensant à Phil Ochs qui choisit la nuit, lui qui fut l'un des plus prometteurs. Tom Paxton vit toujours et je l'écoute encore souvent. Mais combien de marins, combien de capitaines ont sombré dans l'anonymat, voire la misère, dans ce New York que Dave Van Ronk semble avoir effectivement parfois régenté, comme un Maire de MacDougal Street. Un maire plutôt très à gauche, comme tout un chacun dans ce quartier à cette époque. Ca, faites pas attention, c'est ma vieille obsession, quand on est si nombreux à être contre, c'est être pour qui devient précieux. Beaucoup de noms sont cités, trop, et 80% ne m'évoquent rien. Le livre peut à cet égard paraître fastidieux. Un témoignage, certes de première main, mais c'est si loin tout ça. Et il y eut tant de losers.
D'autres avis sur le film, favorables, Dasola Inside Llewyn Davis - Ethan et Joël Coen et Natiora Film : "Inside Llewyn Davis" des frères Coen
http://youtu.be/uvgNQsTw1ew Losers Dave Van Ronk
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