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21 décembre 2013

Deep South, forcément le South est toujours deep

creek

                          Pas terrible au début, l'intrigue en forme de réglement de compte assez banale, le sheriff adjoint lesté d'un lourd passé, tout ça sentait le déjà vu déjà lu. Mais ça, difficile d'y échapper. Pourtant la musique prend car John Turner est un flic complexe et dont les digressions m'ont beaucoup intéressé.Nous sommes à Oxford, Mississippi, les amateurs de folk ont déjà traîné dans cette ville symbole s'ils suivent un peu mes élucubrations musicales on the road. Turner, ex-flic à Memphis, Tennessee (yeah, pardon, ça m'a échappé), a fait onze ans de prison puis s'est un moment reconverti en psychothérapeute. Un excès de vitesse, 200 000 dollars dans une Ford Mustang, puis une fusillade, et le voilà qui replonge dans la poisse du Sud entre les caïds de Memphis et les exécuteurs des basses oeuvres. Encore une fois la trame policière est classique mais James Sallis, par ailleurs auteur de Drive dont fut tiré le film de Winding Refn, procède par petits flash-back pointus sur l'enfance de Turner ou ses démêlés avec la justice, évoquant aussi le Sud éternel avec ses barbecues et ses opossums. On s'attache ainsi à ce flic, porté sur l'alcool,pas mal,et sur le blues,mieux encore.

mois américain

                         L'univers de James Sallis, c'est aussi les seconds rôles, taillés pour le cinéma, et qui gravitent autour de Turner. Ainsi de Val, l'amie qui fait dans le social, Nathan, le braconnier silencieux,le shérif brave type qui en a vu d'autres, J.T. la propre fille de Turner, revenue de loin. Et une communauté de jeunes écolos qui s'avérera pas si bornée,on peut rêver. Sallis semble avoir fait tous les métiers durant sa vie,y compris le mien. Alors à cet ex-confrère j'ai envie de revenir assez vite, l'adjoint Turner étant un récurrent apparu aussi dans Cypress Grove,avant, et Salt River, après. Lew Griffin, détective noir, est, lui, le héros d'une série antérieure dont les six titres portent un nom d'insecte (The long-legged fly , Moth,etc..., tous en français chez Gallimard). Mais James Sallis est aussi biographe de Jim Thompson, David Goodis, Chester Himes, traducteur de Queneau, Cendrars, Neruda et musicien musicologue auteur de bouquins sur la guitare jazz notamment. Si c'est pas de l'éclectisme... Sûr qu'il nous rejoindra Up on Cripple Creek, avec une autre légende, The Band.

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Commentaires
C
Très jouissif ce jeu de correspondances entre les images qui nous viennent fatalement quand on évoque le Sud Profond, résumé avec un certain talent dans ces simples mots "le sud éternel avec ses barbecues et ses opossums" et les sons de "Up on cripple Creek" qui se combinent à tes mots racontant ceux de James Sallis Mais c'est un petit bonheur du soir, ça! Ton billet est à mes oreilles ce qu'une pédale de loop est à la guitare, une amplification géniale des effets en boucle.
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L
Un grand merci pour ce morceau du Band,que j'aime beaucoup!Tres bonnes fêtes,Jean-Pierre
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A
Un billet littéraire etmusical qui met de bonne humeur ! Pour le Deep et pour rebondir sur ton commentaire, n'oublions pas que les états du Sud, gardiens de l'esclavage et du racisme et dont certains (comme l'Alabama) n'ont toujours pas abrogé certaines lois d'apartheid scolaire cherchent le bâton pour se faire taper dessus ! Mais cela n'enlève en rien à un certain charme sensuel, chargé de lourds parfums allié à une nonchalance qui contraste avec les speedés de Nouvelle-Angleterre...
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M
Pourquoi le qualifie-t-on toujours de deep le south justement ?
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