Un livre, un film (énigme 88)
Après deux semaines d'interruption, le 1er et le 8 mars, la prochaine énigme sera proposée chez Claudia et Wens le 15 mars.Pour cette semaine je vous demande si possible pour cette énigme le titre, l'auteur, le metteur en scène et le couple d'acteurs. Le titre est le même pour le livre et le film. Ecrivain français, metteur en scène français, entre deux guerres pour le livre, années cinquante pour le film. L'auteur, né dans ma province, s'est inspiré d'une histoire très connue, d'origines variées, pour la réinstaller dans le Paris des années vingt, riche en cabarets et en figures pittoresques.L'écrivain lui-même vécut dans ce milieu comme un poisson dans l'eau au début du XXème Siècle.
Il songea alors que nulle intervention humaine ne parviendrait à rajeunir sa redingote qui s'étalait sur le dos d'une chaise. La perspective d'enfermer son corps dans ce vêtement sordide découragea le vieillard, encore mal habitué à tenir ses mains en contact avec cette peau subitement révélée sous un aspect qu'il n'avait jamais imaginé.
Cet écrivain a été adapté au cinéma à plusieurs reprises dont une fois pour un autre titre, devenu célébrissime au point d'avoir éclipsé le roman, avec une actrice toute jeune alors et que l'on retrouve dans le film que je vous demande aujourd'hui. Son partenaire y est un acteur très célèbre lui aussi, qui en ces années cinquante connaissait une relative traversée du désert. Le metteur en scène qui signa quelques chefs d'oeuvre par ailleurs reçut pour ce film un mauvais accueil et un jeune critique, F.T., démolit le film en ces termes.
Ce film n’est pas intelligent, mais l’intelligence, surtout au cinéma est secondaire ; ce film est de mauvais goût, mais le goût, souvent paralyse un vrai tempérament de cinéaste ; ce film est lourd mais sa légèreté quelquefois engendre la frivolité.
Mais alors, que manque-t-il à *** d’assez important pour pétrifier et agacer le public et les critiques, que lui manque-t-il pour que nous riions quand cela veut être drôle et que nous pleurions quand cela se veut triste ? Il manque l’essentiel, c’est-à-dire la vie qui ne figure pas sur un budget car on ne peut pas l’acheter comme des costumes ou la bâtir comme des décors, cette vie que les grands cinéastes savent installer dans chaque scène, dans chaque image que ce soit avec la solennité de Dreyer ou avec la frénésie de Renoir.
*** est un film mort, un spectacle étrange devant lequel nous n’éprouvons que des sentiments pénibles à commencer par celui d’être trop long : nous ne sommes pas concernés, ce divertissement philosophique et démystificateur n’amuse que les auteurs.