Merci encore à Asphodèle pour cette organisation sans faille qui nous offre de délicieux moments de découvertes et de redécouvertes, dans l'infinie variété de la poésie. L'occasion pour moi de relire un peu du grand poète irlandais W.B.Yeats dont j'ai choisi Le voyage d'Aengus. Je vous en propose ma propre traduction, celle d'un amateur, ça va de soi.
De plus, coup double, vous connaissez ma folkmania, de grands musiciens ont chanté Yeats, Joni Mitchell, The Waterboys et mon si cher Donovan qu'on s'obstine à ignorer, scandale que je vais tenter de réparer,si peu que ce soit. Son interprétation figure sur un double album très ancien où il chantait aussi Lewis Carroll. Et la vidéo est magnifiquement illustrée.
The song of wandering Aengus I went down to the hazel wood, Because a fire was in my head, I cut and peeled a hazel wand, And hooked a berry to a thread; And when white moths were on the wing, And moth-like stars were flickering out, I dropped the berry in a stream, And hooked a little silver trout. When I had laid it on the floor I went to blow the fire aflame, When something rustled on the floor, And someone called me by my name; It had become a glimmering girl With apple blossoms in her hair Who called me by my name and ran And faded in the brightening air. Though I am old with wandering Through hollow lands and hilly lands. I will find out where she has gone, And kiss her lips and hold her hands; And walk among long dappled grass, And pluck till time and times are done The silver apples of the moon, The golden apples of the sun.
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J'allai jusqu'au bois de noisetier
La tête comme incendiée
Je taillai une baguette de coudrier
Et pendis une baie à mon fil
Et quand les phalènes reprirent leur vol
Et les étoiles filantes leurs tremblements
Je plongeai la baie dans le torrent
Harponnai une vive truite argentée
Quand je l'eus posée là par terre
J'allai pour ranimer le feu
Mais quelque chose frémit à terre
Et quelqu'un appela mon nom :
Apparut une fille lumineuse
Des fleurs de pommier aux cheveux
Qui dit mon nom encore puis s'en fut
Disparut dans l'air comme avivé
Et bien que las des voyages
Par basses terres et collines
Je trouverai où elle se cache
Je baiserai ses lèvres et ses mains
Et là parmi les longues herbes mûres
Je cueillerai longtemps, longtemps
Les pommes d'argent de la lune
Les pommes d'or du soleil
William Butler Yeats ( 1865-1939)