Les plumes...by Asphodèle: Contessa Blues
Asphodèle a glané pour cette semaine les mots suivants au nombre de 21: voiture-rue-immeuble-abeille-théâtre-anonymat-animation-pavé-visite-parc-asphalte(ou bitume)-bus-fuite-flâner-embouteillage-urbain-gare-hôpital-cohue-chuter-constant(ou constance). Merci Miss Aspho. Cette liste m'a sauté aux yeux, j'ai très vite su quel univers elle m'évoquait. Ca m'a conduit à prendre pas mal de libertés mais Les Plumes d'Asphodèle est justement un espace de liberté.
J'ai voulu écrire un blues, le côté citadin de la suite de mots m'y incitait vraiment J'ai déjà écrit un ou deux blues en français mais là j'ai un peu corsé les choses, dans la langue vernaculaire de cette musique. J'ai essayé de respecter la métrique du blues et ses intonations, de même que les rimes. Bien sûr cela est très éloigné de la poésie telle qu'on la lit souvent. J'ai donc ajouté une traduction. Evidemment les mots du blues, surtout en français, c'est pas Nerval, encore que Gérard s'y connaissait en blues (cf. Hanging Blues on Rue de la Poterne, salut mon Gérard). Pour sonner blues il fallait procéder à quelques adaptations. Ainsi voiture est devenu bagnole, gare est devenu quai, hôpital s'est argotisé en hosto, constant est devenu tout l'temps, abeille est devenu bourdon, visite est à voir, chuter est devenu à genoux, fuite a foutu' l'camp, anonymat a sombré dans l'inconnu, théâtre n'est plus que scène. Confidence, aucun texte pour Les Plumes ne m'aura bouffé autant de temps (voyez j'parle encore façon blues). Ne vous plaignez pas, vous avez échappé au pire car j'avais l'intention de jouer et chanter Contessa Blues. Il y a cependant des limites car le blues, si je peux beaucoup l'aimer, un peu le jouer, manifestement je ne peux le chanter. J'ai essayé mais vous êtes mes amis, je n'ai pas le droit de vous faire ça.
Since you've been gone
Feel so bad on concrete
Yeah, since you've been gone
Even green parks delete
Hey baby,sleeping in dirty old car
Lost in traffic jam
Aimlessly urban, shivering heart
Without you, city's Gotham
Please get back where you belong
Just help me, baby, that's my last station
Trouble, pain, hospital won't be long
Constant sorrow, fatal oppression
Remember lazy strolling days
Remember bustle in the streets
Both of us having fun on bus sways
Buzzin' alright like honey bees
Now things go wrong and cobblestone gets rough
Don't you visit me once more
Fallin' down on my knees so tough
You were on the run,what a bore
Please get back where you belong
Just help me, baby, that's my last station
Trouble, pain, hospital won't be long
Constant sorrow, fatal oppression
Feel lonely and blue here in the mob
Anonymous tenements squashing my back
Life's empty theatre in my inside job
Home of my soul became a shack.
Depuis que tu m'as largué
J'me sens mal; scotché au bitume
Depuis que tu m'as largué
Même les parcs si verts m'ont laissé tomber
Hey Baby, j'dors dans une bagnole pourrie
En plein embouteillage
Urbain sans but, coeur tremblant
Sans toi, la ville c'est Gotham City
J't'en prie, Baby, reviens
J'suis fini, au bout du quai
Que des pépins, j'ai mal, bientôt l'hosto
J'me fais d'la bile tout l'temps, lourd, lourd
Tu t'souviens des bons moments à flâner
Tu t'souviens d'l'animation dans les rues
On s'embrassait au fond du bus
Chauds comme des bourdons excités
Maintenant tout va mal et le pavé m'écorche
Si tu revenais m'voir, Baby
J'suis à genoux, c'est si dur
T'as foutu l'camp, comme c'est moche
J't'en prie, Baby, reviens
J'suis fini, au bout du quai
Que des pépins, j'ai mal, bientôt l'hosto
J'me fais d'la bile tout l'temps, lourd, lourd
Si seul, si paumé , même dans la cohue
Ces immeubles, ces inconnus, ça m'tombe dessus
La scène est vide, ma tête explose
Mon coeur survit dans une baraque.
P.S. Rajouter "yeah" tous les cinq ou six mots. Merci d'avance.