28 mai 2014

La poésie du jeudi, John-Antoine Nau

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                                       Ce grand méconnu n'est resté un tout petit peu dans l'Histoire que pour avoir obtenu le premier Goncourt avec Force ennemie en 1903. Américain né à San Francisco de parents français, marin et  voyageur ayant vécu en Martinique, Espagne, Portugal, il ne vécut jamais de sa plume et ses poèmes restent largement ignorés. Très marqué par la mer il mourut  à Tréboul, Finistère, d'un océan à l'autre. Ca m'a amusé de découvrir un peu ses vers très "olfactifs" au moins dans ce sonnet. Merci Asphodèle de m'avoir ramené dans le sillage de la poésie.

Sur l'arc vert de la plage apaisée

 

Sur l'arc vert de la plage apaisée

Où le matin mélodieux descend,

Ta maison pâle entre les palmes balancées

Est un sourire las sous un voile flottant.

 

Ces longs stores sont des paupières affligées ;

Des fleurs se meurent dans la nuit des banyans,

Des fleurs du violet velouté si souffrant

De tes doux yeux couleur de pensée.

 

Ces lourds parfums égarants, confondus,

Des bosquets fragrants comme des temples d'Asie... ...

Brouillards embaumés sur l'horizon défendu ?

John-Antoine_Nau

 Est-il vrai qu'il soit cruellement revenu,

Cédant à quelque nostalgique fantaisie,

Trop tard, le trop aimé que tu n'attendais plus ?

 

John-Antoine Nau (1860-1918)

 

Posté par EEGUAB à 19:15 - - Commentaires [9] - Permalien [#]
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