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22 juillet 2014

Erin, exil

rentréelittétrangere2

                                         Les livres de Colum McCann sont tous passionnants. Romans (Le chant du coyote, Les saisons de la nuit) , nouvelles (La rivière de l'exil, Ailleurs, en ce pays). Et Transatlantic ne fait pas exception. Hardiment construit sur un siècle et nanti d'un long prologue sur les pionniers de l'aviation dans le sens Amérique-Irlande, Terre-Neuve-Connemara, Alcock et Brown en 1919, le beau roman chevauche habilement mais très émotionnellement aussi 150 années de l'histoire de l'Irlande. Dublin, 1845, Fredrick Douglass, esclave afro-américain en fuite, fait une tournée pour la cause de l'abolition, et arrive en Irlande quand la tristement célèbre famine fait rage, entraînant la mort d'un tiers des Irlandais et le difficile exil de beaucoup d'autres. Lily Duggan, jeune domestique le croise brièvement avant de s'embarquer elle-même pour l'Amérique.

330px-Alcock_brown_statue_arp_750pix

                                         Brassant Histoire et fiction (Colum McCann sait faire ça très bien comme dans Danseur ou Et que le vaste monde reprenne sa course folle), le roman est éblouissant et pas seulement pour les irlandophiles chroniques comme moi. La liberté est le maître mot qui court au long du livre. Que ce soit celle que revendique Douglass, le Dark Dandy qui incarne la lutte, visionnaire et mécomprise du peuple noir, avec une complexité qui éloigne toute facilité. Ou celle des filles, petite-fille et arrière petite-fille de Lily Duggan l'émigrée, qui chacune à leur manière ont changé les choses pour les femmes (pour ça, en Irlande , on partait de loin).

Frederick_Douglass_mural_on_the_'Solidarity_Wall',_Belfast

                                            Autre personnage bien réel richement évoqué par Colum McCann, George Mitchell, le sénateur américain, infatigable artisan du processus de paix en Irlande, à la fin des années 1990. On a oublié cet homme qui semble bien avoir oeuvré au mieux, avec quelques autres, pour sortir l'Irlande  de cet historique magma Black and Tan versus IRA. Le portrait d'honnête homme qu'en fait l'auteur est magistral et nous aide à appréhender la complexité de cette longue quête vers quelque chose qui ressemblerait à la paix. Vivant sur les rives de l'Hudson depuis 25 ans, McCann se définit comme Irlandais de New York, une variété à part entière. Avouez que pour cet "homme à deux poches", dixit lui-même, quand on sait la richesse littéraire et de la Verte Erin et de la Grosse Pomme, on comprend aisément que nous naviguons dans une sphère littéraire de très haut vol.

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Commentaires
V
J ai aimé ce livre. Même si j ai été un peu déboussolé par le mélange personnages réels - personnages de fiction au début. Je n avais lu que ses deux recueils de nouvelles. Et dans ce roman j ai souvent retrouvé ce style si poétique qui m avait enchanté alors.
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N
Coucou Claude,<br /> <br /> J’ai tellement envie de lire ce roman! Il me titille du regard quand je le vois chez le libraire. En plus, j’avais tellement aimé « Et que le vaste monde poursuive sa course folle ». Oui, très envie de ce Transatlantic. Et comme il est question de liberté et de femmes qui ont changé les choses… Ça j’adopte…
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D
Bonjour eeguab, après Le chant du coyote (il y a longtemps), il faudrait que je lise un autre roman de cet écrivain. Pourquoi pas celui-là? Le sujet m'attire bien. Bonne après-midi.
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A
Rien que le nom Transatlantic me fait rêver même si les irlandais qui ont fait les premiers, la traverse ne voyageaient pas dans des conditions rêvées... Comme toi, j'ai un gros faible pour la littérature irlandaise (davantage féminine pour le moment : Claire Keegan, celle qui a écrit Best Love Rosie dont le nom m'échappe et d'autres)... Mais pas de souvenir d'avoir lu Coluum, il faudra que j'y remédie, tu me fais envie !!! :) Bises et à ttds...pas sur les contreforts herbeux de la verte Erin mais ailleurs !!! :lol:
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L
Brassant histoire et fiction, voilà également ce que j'ai un peu ressenti à la lecture de Les saisons de la nuit... Histoire d'hommes, histoires d'âmes. Celles de New-York, celles des irlandais et des indiens. Un bon souvenir...<br /> <br /> Et puis, avant, il y a eu ce chant du coyote. Grandiose. Sublime, même. Un voyage entre l'Irlande et le Mexique. Mon meilleur bouquin de McCann. Jusqu'à présent. Tu me donnes envie de faire cette traversée, de découvrir ce Transatlantic.
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