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Un coucher de soleil sur la côte bretonne

Les ajoncs éclatants, parure du granit,

Dorent l'âpre sommet que le couchant allume.

Au loin, brillante encore par sa barre d'écume,

La mer sans fin, commence où la terre finit !

A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid

Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ;

Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,

A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.

Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,

Des landes, des ravins, montent des voix lointaines

De pâtres attardés ramenant le bétail.

L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,

Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,

Ferme les branches d'or de son rouge éventail

José Maria de Heredia (1842-1905)

 3e_Parnasse_Contemporain_1876

                                         En guise de vacances et avant de fermer ce lieu à compter du 2 août, et jusqu'en septembre, quelques vers du XIXème, hommage à une belle région. Mais toutes les régions ne sont-elles pas belles? Merci de tout coeur à Asphodèle, initiatrice et organisatrice de cette très belle année en poésie. La poésie, je l'avais pas mal négligée. J'avais tort.