La poésie du jeudi, Knut Hamsun
Ainsi je vagabonde encore
Que veut mon cœur, où vont mes pas ?
La forêt sera solitaire ?
Je viens de laisser ma maison,
je flâne à travers les villages
et je m’arrête tard la nuit.
Je vois un monde qui sommeille,
si silencieux à mon oreille.
La ville est si grande et si grise
et tous, oui, tous veulent y aller,
et mon amour, que vais-je faire ?
Un bruit ? Est-ce le clocher sur la colline ?
Ainsi je vagabonde encor dans la paix de la forêt
en pleins minuits.
Je sais l’endroit qu’un merisier parfume
où j’étends ma tête dans la bruyère
où je m’endors dans la forêt sauvage.
Un bruit. C’est le clocher sur la colline.
Knut Hamsun (1859-1952)
Knut Hamsun, le Norvégien, Prix Nobel 1920, n'est maintenant guère plus connu que pour l'extraordinaire roman La faim, et son engagement prohitlérien sans ambiguité. Il a cependant écrit quelques poèmes dont ce vagabondage d'inspiration plutôt romantique. Merci à Asphodèle qui remet sur orbite ces incursions bimensuelles en pays de poésie.