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27 octobre 2014

Les Forty-niners

49

                                      Avec ce petit livre La Promo 49 (publié aux Etats-Unis en 1985, traduit maintenant), Don Carpenter (1931-1995), très méconnu, brosse en 24 instantanés de quelques pages les 18 ans d'une génération dont il fut. Portland, Oregon, fin du lycée et troubles divers, cuites, bals et jalousies, tout cela à l'américaine, pom pom girls et bagarres. Et en 49, attention, y avait pas encore Elvis pour se défouler Moi, j'étais bien jeune en 49, zéro ans, mais comme j'ai aimé ces délicieuses vignettes à propos d'une jeunesse pas si éloignée de la mienne vingt ans après. Everything was alright ou presque pour cette miiddleclass de l'Ouest. Même pas l'ébauche d'un Vietnam bien que la Corée, répétition générale, ne soit pas très loin. Est-ce pour autant un prequel du feuilleton sur les fifties Happy days?

                                    Justement non. Si La promo 49 peut faire penser à certaines teenage comedies dont le cinéma récent nous a abreuvé outrageusement j'ai pour ma part retrouvé l'ambiance des excellent films fin eighties Breakfast Club, Ferris Bueller, où l'on sentait fort bien poindre la gravité au delà de la gaudriole. C'est que, très habilement et très discrètement, tout est présent dans ce livre. Le sexe, les questions sur l'avenir de chacun, l'argent et l'american way of life, très important le dollar pour d'éventuelles universités, la place de la femme, souvent vue au mieux comme la Reine de la Fête, une jolie Peggy Sue en quelque sorte, gentiment écervelée. Une virée sur une plage du Pacifique, les sirènes d'Hollywood (Carpenter aurait été scénariste même si je ne trouve guère de films le citant), un examen raté, un accident de voiture, autant d'éléments précis et finement semés par l'auteur comme des pépites traçant la sortie envisagée des jeunes années. Voilà tout ce qui fait que l'on y croit, car nos adolescences et leur obsolescence programmée ressemblent à s'y méprendre à celles de Lew, Clyde, Sissy, Alice et les autres.

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                                    Portés par la plume désenchantée d’un écrivain de l'âge de ses personnages, ces portraits, ces esquisses sont comme les derniers jalons avant la bascule des années cinquante où ces jeunes vieux de vingt-cinq ans auraient rendez-vous, même s'ils ne le savaient pas, avec Presley, James Dean, voire Kerouac et la Beat Generation. Ceci est une autre histoire, un autre apprentissage. Très ami avec Richard Brautigan, lui aussi homme du Nord-Ouest,  Don Carpenter choisit la nuit tout comme lui. L'un en 84, l'autre en 95. The Class of '49 est une splendide découverte. Saluons 10/18 comme ils le méritent.

                                

                                     

                                    

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Commentaires
U
Me voilà bien motivée pour le lire d'autant plus que je vois qu'ils l'ont à la médiathèque (enfin, ils ont l'ancienne édition mais ça ira bien). Merci.
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N
J’imagine la nostalgie qu’a pu éprouver l’auteur en s’appuyant, au niveau de son écriture, sur la mélancolie évoquée par ses réminiscences de jeunesse. <br /> <br /> <br /> <br /> « Cuites, bals et jalousies, tout cela à l'américaine, pom pom girls et bagarres ». Les temps n’ont pas tellement changé! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Breakfast Club, Ferris Bueller’s day off! Ou la la…. Deux excellents films et d’ailleurs j’ai revu le premier à la TV dernièrement!<br /> <br /> <br /> <br /> Beau clin d’œil à la Peggy Sue de Lennon…<br /> <br /> <br /> <br /> J’aime beaucoup cette période des années 50 que je n’ai évidemment pas connue, mais qui me fascine énormément..<br /> <br /> <br /> <br /> Beau billet Claude!
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L
Merci d'avoir délaissé la gratte quelques instants pour nous conter ce petit roman qui m'intéresse vachement. 1949. Pff, à cette époque, je ne pensais même pas à naître, alors écouter Elvis encore moins.<br /> <br /> Voilà un roman qui m'intéresse donc bien !!!
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C
Tu sais remarquablement allier dans tes chroniques le doux et l'amer. On trouve rarement chez le même lecteur des thèmes si récurrents qu'ils finissent par en peindre un portrait en creux. Autrement dit, chaque livre que tu lis te rend un peu plus lumineux et lisible dans tes goûts et tes nostalgies, et l'on finirait par ne pas être étonné de te rencontrer au détour du livre comme un personnage de l'histoire. Ce qui est quand même extraordinaire, si l'on y réfléchit un peu... :-)
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A
P. S. : en France on aurait dit "la classe 49" plutôt que la "promo " non ???😉
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A
Tu fais envie ! " l'obsolescence programmée " , comme ça fait peur... A ttds☺️
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