Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
7 février 2015

Et nous, sommes-nous nous-mêmes?

Masse critique

                                Je vais essayer d'être moi-même et de donner mon propre sentiment, ce qui est la moindre des choses, dans le cadre de cette opération qui fête la littérature. Et cette fois c'est  favorable à une réserve près, de taille qui tient justement à la taille du livre. On ne me fera pas croire qu'il fallait 785 pages pour l'histoire d'Eileen fille d'Irlandais en quête d'ascenseur social. Cela dit, Nous ne sommes pas nous-mêmes est un très bon roman, et vivre soixante années de la vie d'Eileen est une belle aventure de lecteur.

Nous ne

                                Les romans-fleuves souvent sont des sagas sur une famille, un domaine, avec des évènements dramatiques, guerres, révolutions, et de nombreux personnages . Nous ne sommes pas nous-mêmes serait plutôt un roman-fleuve tranquille et il en est d'autant plus intéressant. Par tranquille j'entends que la vie d'Eileen est presque parfaitement linéaire, ce qui ne veut pas dire sans aspérités ni sans intérêt. Fille d'émigrés irlandais, mère courageuse mais alcoolique, père bon buveur mais courageux, de l'ordinaire me direz-vous s'agissant de cette immigration maintes fois abordée en littérature. Aucun misérabilisme par contre, et pas vraiment de ce fameux rêve américain, un peu un grand mot.

                               C'est qu'en fait Matthew Thomas, un nouveau venu dans l'opulente littérature américaine, parvient avec la vie somme toute relativement banale d'Eileen auprès de son mari Ed, professeur et chercheur, et de son fils Connell, à nous passionner sans l'évènementiel assourdissant de la plupart des romans de cette amplitude. C'est un tour de force car ici l'action ne s'égare pas avec de multiples personnages secondaires. Infirmière puis responsable d'un service, Eileen est une femme dévouée et tendre et son couple va plutôt bien, enfin pas mal, pas trop mal. C'est encore un tableau du XXème Siècle que nous dévoile l'auteur. Mais le temps passant certaines failles s'élargissent, Eileen accepte mal certains changements sociaux et la maison qu'elle veut quitter symbolise bien le quartier dont elle redoute maintenant le métissage. Ed, work-addict à ses recherches, semble s'isoler chaque jour davantage. Jusqu'où? Et quelle enfance, quelle adolescence pour leur fils? La société américaine y est décrite justement sans mépris ni gloriole, elle qui est si facile à vilipender. Pas de personnage répulsif dans Nous ne sommes pas nous-mêmes, pas de passions dévorantes, juste la vie.

                              Un livre qui exige de ses lecteurs, sans être aride le moins du monde, de se fabriquer leur propre idée sur l'existence de cette famille américaine, presque atypique dans sa modestie et son labeur. Oh vous y trouverez du base-ball et quelques housewives, mais ni le sport ni l'aliénation si fréquente dans cette littérature d'un pays dont on aime à se gausser, ne vampirisent l'intrigue, longue de six décennies de vita americana.

                              Le producteur Scott Rudin (les films de Wes Anderson ou des frères Coen) a acquis les droits. A voir. Merci encore à Babelio de m'avoir permis par le biais de Masse Critique de découvrir ce très bon roman un poil trop long, juste un poil. Un beau lien que je vous conseille plutôt après le livre: L'écrivain américain Matthew Thomas / France Inter

 

Publicité
Commentaires
A
Effectivement, il est long mais au final c'est une qualité car on a le sentiment ainsi de véritablement assister au fil complet de la vie d'Eileen !
Répondre
N
Tu sembles avoir été charmé par l’histoire d’Eileen. Un roman-fleuve tranquille, avec une histoire qui ne s’égare pas et qui nous parle de « la vie ». Une simplicité que je sais aussi apprécier...
Répondre
D
je vais attendre que la bibli le propose mais je retiens le titre
Répondre
C
Mais si ce récit est aussi bon que tu le dis c'est bien que la vie d'Eileen méritait ses 785 pages, Non? Sinon tu te serais ennuyé!
Répondre
A
Les 750 pages font que j'y regarderai à deux fois, surtout que tu soulignes que le roman pourrait être plus court. Mais je n'ai rien contre un récit de ce genre, au contraire.
Répondre
C
Tu me laisses rêveuse ce matin, certes à cause de ces 750 pages qui me sembleraient un Everest infranchissable pour moi, mais aussi par ta manière impeccable de parler d'un livre irracontable en somme...tout en donnant l'envie quand même de le lire. La Vie, en elle même n'est-elle pas une aventure passionnante ?<br /> <br /> attb<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
Répondre
L
Je trouve que tu dis beaucoup qu'il ne se passe pas grand chose en 750 pages , cela me fait un peu peur.
Répondre
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
33 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 601
Publicité